« – Savez-vous comment faire un nœud?
– Oui. Quel sorte de nœud voulez-vous?
– Quelque chose va y pendre. »
Le détective en assurances Max enquête sur la disparition d’Arthur. Cette mission l’amène dans un long et mystérieux voyage à l’hôtel clandestin Aurora. Une installation secrète unique qui se spécialise dans les fantasmes élaborés de suicide assisté. Alors en plein milieu d’une crise existentielle, Max commence à remettre en question sa propre perception de la réalité – la mort est-elle le seul moyen de sortir de l’hôtel?
Avec Exit Plan, Jonas Alexander Arnby propose un film sur un sujet encore sensible à bien des endroits dans le monde : le suicide assisté. Quand les services sont interdits, il peut arriver que des organisations illégales et sombres prennent la place des professionnels. C’est cet univers qui intéresse ici le réalisateur.
Si vous aviez une tumeur au cerveau, et qu’elle n’était pas opérable? Et si on vous disait que bientôt vous ne seriez plus vous-même, mais une ombre de ce que vous êtes? Que feriez-vous?
Ce sont les questions qui frappent Sam de plein fouet. Après quelques tentatives de suicide ratées, il découvre une entreprise qui offre enfin un soulagement. L’Aurora Hôtel permet la mort souhaitée, de la manière souhaitée. Dans Exit Plan, il n’y a pas de grands discours sur la vie, ni de dialogues troublants. Mais il y a beaucoup dans les expressions. Quand on dit que c’est dans les silences qu’on voit le talent d’un acteur… C’est exactement ça ici. Vous connaissez surement Nikolaj Coster-Waldau pour son rôle de Jaime Lannister dans Game Of Thrones. Mais, si vous ne l’avez jamais vu dans des films danois, vous n’avez aucune idée à quel point il est bon.
Les quelques « flash back » incorporés par le réalisateurs ne sont pas dérangeants comme c’est souvent le cas. Deux ou trois fois, afin de nous montrer des moments importants de sa relation avec sa femme, on voit le passé. Une simple histoire de pétoncles et d’asperges nous rend cette histoire touchante et crédible. Il suffit parfois de peu pour créer quelque chose entre deux personnages. Pourtant, on rate souvent la cible.
À l’Aurora, Sam rencontrera quelques personnages, des personnalités diverses qui montrent que le besoin de mourir n’est pas exclusif à un type de personne. Jeunes, vieux, veufs, dépressifs… Vous, moi, eux… La tragédie peut frapper n’importe qui. Et ce qui peut sembler léger ou insipide pour l’un, peut être une cause de chute terrible pour l’autre.
Je ne veux surtout pas vendre la fin du film, mais elle y est pour beaucoup dans ma note. S’il ne s’agissait pas d’une dérive dans le bizarre, j’aurais possiblement donné un 9 à Exit Plan. Mais, dans les 30 dernières minutes, on dérive d’un univers étrange certes, mais réaliste, vers un monde sombre et moins crédible. Ça ne tue pas l’intérêt du film. Mais ça m’a fait décrocher quelques instants, jusqu’à ce que j’accepte ce changement de cap.
Ceci dit, une partie de moi se dit que, dans la réalité, il y a bien peu de choses qui ne sont pas possibles…
Parfois, on regarde un film en ayant bien peu d’attentes. Et on finit avec une magnifique surprise. Celui-ci en est un.
Avec sa thématique sombre qui tourne autour du suicide et de la perte d’autonomie, Exit Plan est à la fois une occasion de déprimer, et une lueur d’espoir… en quelque sorte.
Note : 8/10
Regardez la bande-annonce :
© 2023 Le petit septième