Le néo-réalisme italien

Ce mouvement né en Italie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale est une réponse aux images dorées propulsées par le cinéma de Mussolini, qui dépeint un portrait poli et enjolivé de l’Italie, avant la chute de son régime fasciste. Les œuvres néo-réalistes présentent la vie du peuple telle qu’elle est. C’est pour cette raison, ainsi que par manque de moyens techniques et financiers en contexte de défaite et d’occupation, que les réalisateurs ont recours au tournage dans la rue et à l’utilisation des gens qui s’y trouvent comme acteurs. Cette composante donne un aspect documentaire aux œuvres de cette période, d’où la notion de réalisme. Les conditions de travail difficiles, la dureté de la vie humaine après la guerre et les témoignages de la Résistance sont des thèmes centraux de ce courant.

Ossessione de Luchino Visconti est le film qui donne l’élan du néo-réalisme en 1942. Si le thème central n’est pas la guerre ou la défaite italienne, on y montre quand même les malheurs et le quotidien des gens ordinaires. L’œuvre est d’abord condamnée par les autorités fascistes et présentée en version raccourcie avant de voir sa grandeur reconnue. Le réalisateur offre d’autres grands longs-métrages néo-réalistes et continue d’impressionner au cours des décennies suivantes.

On ne pourrait parler de néo-réalisme italien sans mentionner Roberto Rossellini, qui livre Roma città aperta en 1945. Film emblématique de la libération de Rome, un sentiment de vérité s’en dégage. Cette essence est retrouvée dans Paisà (1946), autre œuvre de Rossellini. On y montre à travers divers épisodes la période d’exaltation, de désordre, d’horreur et d’hystérie qui a suivi la guerre. La vision lucide du réalisateur nous sert de fenêtre sur son temps. En 1948 paraît Germania anno zero, où c’est la capitulation de l’Allemagne et ses conséquences pour ce peuple qui sont à l’avant-plan.

Un des grands noms du néo-réalisme italien s’impose en 1944 avec I bambini ci guardano. Vittorio De Sica poursuit avec plusieurs films poignants du mouvement : Sciuscià (1946), Ladri di biciclette (1948), Miracolo a Milano (1951), Umberto D. (1952). Ce réalisateur prolifique remportera plusieurs grands prix pour ses œuvres.

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