L’âge d’or du cinéma italien

Le cinéma italien connaît une effervescence inégalée au cours des décennies 1960 à 1980, si bien qu’on nomme Rome « Hollywood sur Tibre ». Ce surnom tient au fait que les studios de production du Cinecittà occasionnent moins de frais que ceux de son homologue américain. Ces studios seront donc au cœur de l’âge d’or des réalisateurs italiens, qui s’inscrit dans une époque charnière : la fin du néo-réalisme, l’explosion économique ainsi que le changement des mœurs, notamment les mouvements sociaux impliquant les étudiants et le militantisme.

Le réalisateur Federico Fellini contribue grandement à la gloire du courant avec La Dolce Vita (1959). La fin du film présente un héros seul, une fin ouverte, qui devient la marque de Fellini. Ceci rompt avec la narration traditionnelle. L’œuvre n’en obtient pas moins de distinctions et de prestige. En 1962 paraît Huit et demi, film aux tendances autobiographiques et au style baroque. Il est le dernier film en noir et blanc du réalisateur. La liste de ses œuvres marquantes ne serait pas exacte sans Roma (1972) et Casanova (1976), où le cynisme du réalisateur est bien implanté. Le travail de Fellini a pour une grande part été tourné à Cinecittà, dont l’un des édifices porte aujourd’hui son nom.

Figure marquante du néo-réalisme, Luchino Visconti entre dans les années 1960 avec raffinement, poésie et esthétisme. La civilisation et la vie des hommes sont au centre de plusieurs longs-métrages. Son succès mondial se poursuit avec Il Gattopardo (1962), Sandra (1965) et Lo Straniero (1967), inspiré du livre éponyme de Camus. Il est derrière une tétralogie historique dont les thèmes sont la déchéance, la mort, la beauté inaccessible et la solitude. Ces titres, La Caduta degli Dei, Morte a Venezia et Ludwig, présentent le destin tragique des personnages et comptent dans les dernières œuvres de Visconti.

Dans cet âge d’or du cinéma italien, n’oublions pas la comédie à l’italienne, où le genre n’empêche pas des messages sous-jacents profonds sur la société et les valeurs nationales. Pensons à des films dignes de mention, comme Divorzio all’italiana de Pietro Germi (1961) ou La ciociara (1960) et Matrimonio all’italiana de Vittorio De Sica (1962).

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