Martin (Bouli Lanners), un homosexuel dans la cinquantaine, vit très difficilement le deuil, son mari vient de mourir. Il veut lui-même en finir. On va reprendre sa maison, il est désespéré. Son ami qui est amoureux d’une jeune Africaine entrée illégalement en Europe, lui propose contre de l’argent d’épouser la jeune femme pour légaliser son statut. Tamara (Rachel Mwanza) s’installe donc chez Martin et non sans heurts, ils parviennent à partager la maison de Martin.
Le ministère de l’immigration s’en mêle, bien sûr, et la situation devient assez loufoque, puisque un vieil homosexuel et une jeune Noire tenteront par tous les moyens de faire croire à leur relation intime. Arrive un jeune Africain, supposément le frère de Tamara, mais qui s’avère être plutôt son petit ami, et le tableau est complet.
Ce scénario original de David Lambert nous surprend à tous les instants. Dans Troisièmes noces, on passe par l’homosexualité, le racisme, le choc des générations et l’immigration illégale.
On connaît Bouli Lanners surtout comme réalisateur, mais il a aussi joué dans une multitude de films, principalement belges. Il a remporté plusieurs prix comme réalisateur. Il est âgé de 53 ans.
Rachel Mwanga est surtout connue au Québec où elle a tenu le rôle principal dans Rebelle de Kim Nguyen qui a connu un très grand succès, ayant même été nommé aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film en langue étrangère. Elle a remporté pour ce rôle le prix de la meilleure actrice au gala québécois. Elle n’est âgée que de 20 ans.
Le menu en est un audacieux, mais qui ne parvient pas vraiment à nous gagner. Le film est bien fait mais nous laisse un peu sur notre faim. Comme si le réalisateur aurait pu aller beaucoup plus loin et plus profondément dans le traitement de tous ses sujets. On assiste plutôt à un survol des propos abordés.
Les images sont efficaces, le décor très original, mais le jeu des acteurs manque de conviction. J’ai senti davantage de compassion que d’admiration envers les acteurs pendant le visionnement.
On ne peut pas dire de Troisièmes noces que c’est un film raté, mais qu’il aurait pu être mieux réussi.
Par contre, une finale fort intelligente nous attend. On dirait que le réalisateur nous a volontairement construit et réservé une allégorie forte : la génération vieillissante et homosexuelle regarde la jeunesse procréatrice, immigrante, admirer sa progéniture… Finale à image profonde.
Intéressants sujets malheureusement pas traités de la façon la plus convaincante.
Note : 7/10
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