Top 5 2023 - Esther - Une

Top 5 2023 | Les choix d’Esther

Au début du mois, après avoir établi la liste de cinq films ayant particulièrement retenu mon attention, j’ai constaté que le thème commun de tous ces longs-métrages pourrait être « le corps et ses codes, le genre et ses entraves ».

Les découvertes ont été multiples cette année, et le choix parfois difficile. J’ai tout de même repéré ce fil conducteur.

Je vous souhaite donc une bonne lecture et de belles découvertes en 2024!

Les meilleurs films visionnés :

Le ravissement d’Iris Kaltenbäck

Comment la vie de Lydia, sage-femme très investie dans son travail, a-t-elle déraillé? Est-ce sa rupture amoureuse, la grossesse de sa meilleure amie Salomé, ou la rencontre de Milos, un possible nouvel amour? Lydia s’enferme dans une spirale de mensonges et leur vie à tous bascule…

Le ravissement - Une vie morose 1

Mon avis : Ce premier long-métrage d’Iris Kaltenbäck présenté au dernier festival Cinémania a connu un très bon succès critique en France, ceci porté par un bouche à oreille fort favorable. Hafsia Herzi y interprète Lydia, jeune femme énigmatique et solitaire qui va faire la rencontre de Milos, incarné par Alexis Manenti, au cours d’une échappée nocturne en bus. Cette sage-femme se sentira très impliquée dans la prise en charge de la grossesse de sa meilleure amie, au point de dépasser certaines limites. Le titre du film a le mérite de porter un double sens qui sied à merveille à ce film, porté par un personnage principal complexe au cœur d’un scénario écrit avec finesse.

Le règne animal de Thomas Cailley

Dans un monde en proie à une vague de mutations qui transforment peu à peu certains humains en animaux, François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Alors que la région se peuple de créatures d’un nouveau genre, il embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence. 

Le règne animal top 5

Mon avis : Les combattants de Thomas Cailley, sorti en 2014, avait été reconnu comme un début très prometteur pour le jeune réalisateur. Pour son deuxième long, présenté à La Quinzaine des Réalisateurs ainsi qu’au Festival du Nouveau Cinéma 2023, il semble avoir décidé de ne rien précipiter pour un résultat qui a déjà conquis une grande partie du public l’ayant visionné. L’atmosphère, les décors, les acteurs : tout est réuni pour une mise en scène audacieuse et complète, au sein d’une fable portée par le fantastique. La forêt y est magnifiée, les sons et la musique sont extrêmement bien travaillés. Une réussite! 

The Starling girl de Laurel Parmet

Jem Starling, 16 ans, entame une liaison avec le pasteur, Owen, un homme magnétique, tout en continuant à remplir ses devoirs envers sa communauté de fondamentalistes chrétiens.

The Starling Gire - Danse et prières
Jem Starling (Eliza Scanlen)

Mon avis : Jem, interprétée par Eliza Scanlen (découverte dans Sharp Objects de Jean-Marc Vallée puis Les quatre filles du Docteur March de Greta Gerwig), est une adolescente qui semble avoir des désirs propres aux jeunes de son âge. Elle aime danser, être auprès de ses amies. Une différence majeure : le fondamentalisme religieux qui encadre son existence, une vie étriquée auprès d’une mère emmurée dans la religion et un père, ancien alcoolique, en rechute. Ce premier film glaçant est une réussite, la pression de la communauté planant au-dessus du destin de la jeune fille.

Blue Jean de Georgia Oakley

1988, l’Angleterre de Margaret Thatcher. Jean, professeure d’éducation physique, est obligée de cacher son homosexualité, surtout depuis le vote d’une loi stigmatisant la communauté gaie. C’est sans compter sur une nouvelle étudiante qui menace de révéler son secret…

Blue Jean - Joie ou renoncement
Vivian et Jean

Mon avis : Georgia Oakley met en scène la rigidité d’un gouvernement en Angleterre, à la fin des années 80, à travers le personnage d’une jeune enseignante homosexuelle. Comment être soi-même, assumer ce qui était à cette époque considéré comme une différence, et accepter de prendre le risque d’être rejetée, ostracisée? Jean gère sa carrière comme sa vie personnelle de main de maître, l’équilibre est cependant fragile. Au sein d’une mise en scène assez classique, l’héroïne se débat jusqu’à parvenir à trouver sa place au sein d’une société conformiste aux accents désuets.

Mon crime de François Ozon

Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…

Mon crime - Au-delà du crime
Madeleine Verdier (Nadia Tereszkiewicz) et Pauline (Rebecca Marder)

Mon avis : On ne présente plus le travail de François Ozon, la régularité de ses œuvres, son éclectisme revendiqué. Mon crime arrive après des films plus sombres, dont Grâce à Dieu, œuvre acclamée par les critiques et le public en 2018 et plus récemment, Tout s’est bien passé avec Sophie Marceau et André Dussollier en 2021. Cette présente œuvre reprend le rythme des « screw-ball » comédies, dont les dialogues bien ciselés font mouche.  Une pléiade d’actrices et d’acteurs reconnus entourent les deux jeunes héroïnes, Madeleine et Pauline, respectivement interprétées par Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. Enfin, le contexte se veut propice aux revendications féministes, au sein d’un scénario au second degré bienvenu. Que demander de plus?

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