Regard 2023 - Courts ONF

[Regard] 4 films de l’ONF en compétition

Le festival Regard est de retour dans sa formule habituelle. L’édition 2023 se tiendra du 22 au 24 mars, au Saguenay.

On y retrouve, entre autres, 4 films de l’ONF en compétition. C’est à moi que revient l’honneur de traiter de ces 4 courts métrages qui sont présentés dans deux sections : compétition officielle et compétition jeunesse.

Compétition officielle

Deux courts métrages de l’ONF se retrouvent dans la compétition officielle de Regard 2023. 

Le matelot volant (Amanda Forbis et Wendy Tilby) – 7 minutes

Un marin fait un voyage aussi soudain qu’inattendu.

Flying Sailor - ascension et chute

Plutôt que d’écrire un texte sur ce magnifique film, je vais vous inviter à lire ce qu’Annie a écrit sur le film lorsque nous avons appris qu’il était sélectionné pour les Oscars 2023. Le film n’a pas gagné, malheureusement, mais cette sélection était pleinement méritée…

Le matelot volant est présenté le 22 mars au festival Regard.

Fire-Jo-Ball (Audrey Nantel-Gagnon) – 17 minutes

Jo-Ann, une barmaid de 57 ans, rêve d’être chanteuse et actrice. Oscillant entre spectaculaire et intime, entre extra et ordinaire, Jo-Ann se sert de son quotidien (et du film) pour jouer le rôle de sa vie. Fire-Jo-Ball dresse le portrait d’une femme qui fait du rose sa couleur préférée, même si sa vie ne l’est pas toujours.

Fire-Jo-Ball

Fire-Jo-Ball est un magnifique portrait. Il est parfois difficile de séparer la qualité d’un documentaire de son sujet. Du coup, il arrive qu’on a de la difficulté à voir la qualité d’un documentaire à cause de son sujet qui n’est pas très… jojo.

Je dois avouer que j’ai dû prendre la nuit pour dormir avant d’écrire sur ce film. Je me questionnais sur l’intérêt de faire un film sur cette femme qui me semblait, à première vue, quelque peu pathétique. Mais après une bonne nuit de sommeil, je comprends, je vois. Jo-Ann n’est pas plus pathétique que vous ou moi. Elle a son histoire bien à elle, avec ses joies, ses peines et ses rêves perdus. 

Mais laissons le sujet de côté pour parler du film. Audrey Nantel-Gagnon partage l’intimité de cette femme qui garde le cap comme elle le peut. La majorité du film se passe dans le bar où Jo-Ann travaille. On rencontre les « acteurs » de son quotidien. L’avantage de vivre à notre époque est qu’on peut parfois pallier à nos rêves brisés grâce aux réseaux sociaux. C’est ainsi que Jo-Ann vit son rêve de vedettariat. 

Par moment touchant, par moment triste, le premier film professionnel de la jeune réalisatrice est une belle réussite. 

Compétition jeunesse

Caresses magiques (Masturbation : la petite histoire d’un grand tabou) (Lori Malépart-Traversy) – 4 minutes

Ce court métrage d’animation raconte l’histoire de la masturbation — et de sa répression — de la préhistoire à aujourd’hui… comme on ne l’a jamais enseignée à l’école. Lauréat du Prix du meilleur film éducatif aux Sommets du cinéma d’animation.

Caresses-magiques - Petite histoire - On en pense quoi

Il s’agit ici de la première partie de la série Caresses magiques dont je vous ai parlé l’automne dernier. Je vous invite donc à lire mon article complet.

HARVEY (Janice Nadeau) – 9 minutes

Pour Harvey, ce printemps sera le plus marquant de sa vie, car c’est la saison où son père disparaîtra.

Intemporel, impressionniste et lumineux, HARVEY, un court métrage adapté du roman graphique du même nom (écrit par Hervé Bouchard et illustré par Janice Nadeau), jette un regard poétique sur le deuil d’un enfant à l’imagination débordante et sur sa façon d’échapper à la disparition d’un parent.

Harvey - court

L’illustratrice utilise, pour ce court métrage qui se passe au printemps, utilise une technique d’animation mixte, travaillant d’abord au crayon, pour ajouter du collage tout en finissant au fusain. Cette dernière étape sert une sorte de processus de salissage. Il s’agit là d’une stratégie efficace pour rendre un visuel typique du printemps québécois : la neige commence à fondre et est souvent teintée d’un genre de gris sale. Une parfaite imperfection. 

Le film est raconté par une narration enfantine sortant de la bouche de Harvey. L’enfant raconte son histoire d’un point de vue d’enfant. C’est d’ailleurs sa voix qui apparait lorsque les autres personnages parlent. C’est une façon judicieuse de raconter une histoire adaptée d’un livre. Une façon de transposer le personnage qui dirait : « tel personnage à dit… »

Le texte empreint de fraîcheur et l’animation tout en douceur de la réalisatrice Janice Nadeau témoignent des incompréhensions et des frayeurs de l’enfance avec la lucidité dont font preuve les plus jeunes face aux moments charnières de la vie. Avec la candeur d’un enfant, Harvey nous raconte le printemps où son monde a basculé.

HARVEY est une œuvre permettant d’aborder la mort et le deuil avec de jeunes enfants. C’est aussi une belle façon de montrer comment un enfant peut s’échapper dans son imaginaire et ainsi comprendre le réel à sa manière. 

Je vous dirais qu’il s’agit du film pour jeune public le plus important de l’année, jusqu’à maintenant. 

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Ne manquez pas, demain, l’article de ma collègue sur la carte blanche du festival Regard.

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