Jour 2 de Plein(s) Écran(s). Aujourd’hui, 2 courts métrages canadiens, 1 québécois et une coproduction Québec/États-Unis.
2019. Les crues printanières du Mississippi atteignent des niveaux records. En Louisiane, les habitants de Pierre-Part se préparent au pire. À moins d’un revirement de situation inattendu, les autorités locales seront bientôt contraintes d’ouvrir les vannes du déversoir de Morganza, afin de préserver d’une inondation certaine les villes de La Nouvelle-Orléans et de Bâton-Rouge. Foi et résilience sont les deux meilleures armes dont ils disposent encore, devant l’incertitude.
Avec Belle River, Guillaume Fournier, Samuel Matteau et Yannick Nolin montrent non seulement que la Louisiane est devenue un endroit quasi inhabitable, mais aussi que ses habitants ne sont pas prêts à la quitter.
En effet, les réalisateurs montrent bien les ravages que l’eau cause année après année sur les habitations et sur les lieux publics. Les routes sont à moitié inondées, les parcs sont impraticables et les maisons sont en ruine. Les interventions des résidents sont touchantes. Mais malgré que je comprenne pourquoi ils ne veulent pas partir, il me semble tout aussi inconcevable qu’ils restent dans cet endroit qui ne sera plus jamais habitable. En tout cas, pas comme il l’était auparavant.
Nous sommes donc en présence d’un film qui fait réfléchir quiconque est informé quant aux changements climatiques, à propos de l’avenir du développement des villes et villages. Il faudra bien accepter, un jour, de changer nos façons de faire… Et Belle River montre bien que trop de gens ne sont pas encore rendus là.
Deux voisins se rencontrent à un moment charnière de leur vie et s’accompagnent l’un l’autre à travers les défis qu’ils traversent.
Avec L’un l’autre, Clara Prévost offre un film touchant, sur le support entre humains. En ces temps où on a l’impression que l’humanisme est mort et que c’est toujours juste « chacun pour soi », le film de Prévost est un baume au cœur. Avec ses personnages réalistes et bien interprétés, la réalisatrice présente deux personnages qui traversent une mauvaise passe et qui se rencontrent au bon moment.
Les dialogues sont presque banals. Et ce n’est pas un point négatif. Dans la vraie vie, les échanges entre les gens ne sont pas souvent dignes d’un roman de Balzac. Au contraire, on navigue souvent à travers les épreuves avec du « small talk » et des phrases simples. C’est plutôt dans le non verbale que tout se dit ici.
La direction d’acteur est subtile et la musique ajoute la petite touche finale. Un beau film à ne pas manquer.
Étudiante en médecine, Keity veut devenir chirurgienne comme sa mère et sa grand-mère. Mais après un incident dramatique lors de sa première opération, elle est obligée d’accepter un stage à la morgue. Entre les collègues atypiques, les morts et l’esprit de sa grand-mère qui lui apparaît, tiendra-t-elle le coup?
Marilyn Cooke propose un beau film. Pas de fantôme à la morgue est une histoire qui montre qu’un deuxième choix n’est pas toujours le mauvais choix.
Il s’agit d’un film de style plutôt classique, bien maîtrisé et qui se regarde bien. L’actrice principale est excellente. Cela étant dit, il ne s’agit pas d’un grand film. Il se laisse regarder, mais on ne le dévore pas. Par contre, comme il s’agira d’une projection commentée, ça permettra d’en apprendre plus sur le processus de création de ce film qui se déroule dans une morgue. Rares sont les films qui en traitent de façon intelligente, comme c’est le cas ici.
Un homme explore le contenu d’une clé USB inconnue et découvre une étrange série d’enregistrements.
En mélangeant l’animation 3D et le tournage avec acteurs, Vivien Forsans offre un film étrange et original, à voir dans la pénombre.
Bedroom people est un film étonnant. Le réalisateur utilise une multitude d’outils a priori banals afin de créer un récit qui ne l’est pas. L’image est neigeuse, rappelant les bonnes vieilles télévisions des années 90, ce qui donne un côté documentaire UFO. Les sous-titres intégrés qui permettent au spectateur de comprendre les différentes langues du film sont traités afin d’être pixelisés comme si un problème de système informatique les faisait bugger. Ces mêmes sous-titres ne sont pas affichés seulement en anglais afin de rendre le récit compréhensible. Ils sont aussi affichés dans la langue d’origine du personnage qui parle. Mais les deux langues alternent comme si un problème technique causait une distorsion.
Nous voici donc en possession d’un film expérimental grand public. Je ne croyais pas que ce genre de film pouvait réellement exister.
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