DANGEROUS ANIMALS - Une

Dangerous Animals – Un festin pour les requins

« Welcome on board. »
[Bienvenue à bord.]

ANGEROUS-ANIMALS - AFFICHE

Zephyr (Hassie Harrison), une surfeuse intrépide au tempérament libre, est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…

Présenté à la Quinzaine des Cinéastes au dernier Festival de Cannes, ce long-métrage fait figure au premier abord de sympathique série B d’épouvante-horreur, appartenant au sous-genre de films sur des requins-tueurs, institué par Jaws de Steven Spielberg, en 1975. S’en est suivi plusieurs suites, ainsi que divers dérivés ayant viré à la dérive depuis plusieurs décennies, si je peux me permettre ce jeu de mots. Dangerous Animals est cependant une réussite bien dosée, et dont certains éléments en particulier méritent toute notre attention.

Une virée en mer, la question du regard…

Le film débute avec la présentation d’un sympathique couple de vacanciers, un jeune canadien et une jeune anglaise, ravis de partir en virée en Australie à bord du bateau d’un dénommé Bruce Tucker (Jai Courtney). En effet, ce dernier se présente comme un capitaine chargé d’excursions sous-marines afin d’observer des requins, semble-t-il en toute sécurité. Les deux protagonistes, à cette occasion, descendent sous l’eau dans une cage, avec masques et tubas. Après quelques réticences de la jeune femme, ils semblent apprécier l’expérience face aux animaux qui les entoure, avant que, hélas, Bruce ne révèle son vrai visage… 

Dangerous Animals
Bruce Tucker (Jai Courtney)

À la suite de cette scène d’ouverture, nous faisons la connaissance de Zephyr (Hassie Harrison), jeune surfeuse américaine libre et sans attaches. Lorsque nous la découvrons, nous sommes face à une image type de ce que ce genre de films semble particulièrement aimer mettre en avant : jolie, blonde, bronzé, somme toute, une victime toute désignée. Cette jeune femme rencontre Moses Markley (Josh Heuston) près d’un centre commercial, alors que la voiture de ce dernier ne démarre plus. S’ensuit un début d’histoire d’amour, juste un début, car Zephyr se fera enlever par le psychopathe Bruce, alors qu’elle prévoyait une sortie matinale en surf.

Alors que tout semble prévu pour suivre les péripéties de l’héroïne auprès de son ravisseur de façon assez attendue, il s’avère que le réalisateur joue sur la question du regard. En effet, Bruce prend un soin minutieux à filmer ses victimes en train de se débattre, suspendues par un câble au-dessus de l’eau, avant de finir déchiquetés par les requins. Ce ne sont donc pas les requins qui représentent le mal, ils sont avant tout des objets, utilisés par un homme en proie à des pulsions cruelles et meurtrières. Nous sommes ici nous-mêmes en position de voyeurs, comme dans tout film de genre, bien que déplorant les souffrances endurées par les victimes, et espérant une issue positive pour chacune d’elles.

…Vers une surfeuse intrépide, qui reprend les rênes de la situation 

Mais Bruce ne s’attendait pas à ce que Zephyr lui tienne tête comme elle le fait, malgré les diverses souffrances qu’elle endure. Car l’héroïne est une dure à cuire, et dès son rapt, récupère les rênes du scénario; au sein duquel le tueur psychopathe paraîtra parfois bien pâle, malgré son énergie féroce et sa détermination à nourrir les requins. 

Dangerous Animals
Zephyr (Hassie Harrison)

Voici donc la deuxième bonne surprise du film : la jeune femme blonde, bronzée et championne de surf est bien plus intéressante qu’il n’y paraît au premier abord. Si le malheureux amoureux tente de sauver sa bien-aimée à la suite de recherches plutôt fructueuses, sa tentative se soldera par de la violence déchaînée contre lui, et par une tentative de pâture aux requins. Celui-ci étant sous le choc de la situation (nous le serions à moins), le personnage perdra progressivement de l’épaisseur, malgré sa loyauté et sa vaillance. Mais Zephyr est déterminée à vivre, c’est donc elle qui se battra jusqu’au bout, allant jusqu’à des extrêmes. Énergique et dotée d’un sang-froid exceptionnel, les barrières du mal tomberont une à une devant elle, jusqu’à boucler la boucle avec une fin qu’on ne dévoilera pas… Et avec un clin d’œil au schéma classique des contes et autres histoires dérivées, de façon détournée.

Une relecture de films de requins-tueurs bien pensée donc, au sein duquel l’héroïne se bat et résiste, face à un homme au regard de voyeur dont la jeune femme ira jusqu’à dire qu’il est en fait un psychopathe bien ridicule, et pas si effrayant que ça.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Dangerous Animals
Durée
98 minutes
Année
2025
Pays
Australie
Réalisateur
Sean Byrne
Scénario
Nick Lepard
Note
8 /10

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Fiche technique

Titre original
Dangerous Animals
Durée
98 minutes
Année
2025
Pays
Australie
Réalisateur
Sean Byrne
Scénario
Nick Lepard
Note
8 /10

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