« Les histoires comme la sienne sont la raison pourquoi les américains adorent les jeux télévisés. »
Au mois de mai 1984, le conducteur d’un camion de crème glacée, Michael Larson (Paul Walter Hauser), va chambouler le monde des jeux télévisés. Lors de son apparition à l’émission Press your luck, cet homme ordinaire va rafler les mises sur le tableau une après l’autre, au grand désarroi des producteurs et sous l’admiration des téléspectateurs. Mais sa performance est-elle le fruit d’une pure chance ou cache-t-il un secret qui lui permet de s’assurer un gain historique dans l’histoire de la télévision?
Dans les coulisses du scandale
L’aventure de Michael Larson est le genre d’histoire qu’on connaît sans vraiment connaître réellement. On a tous entendu parler d’un participant qui avait découvert le code ou le paterne d’un jeu télévisé et avait profité des failles pour gagner gros, sans toutefois pouvoir mettre un nom sur ledit participant ou le jeu en question.
Samir Oliveros décide de lever le voile sur les détails de ce scandale, qui a marqué le monde de la télévision dans les années 80.
Michael Larson (Paul Walter Hauser)
L’esthétisme du film reflète le visuel qu’on a des années 80. L’image a une couleur un peu sépia et les décors pimpants et lumineux du studio, qui semblent presque une agression pour nos yeux, le tout donne une texture au film qui nous plonge dans cette décennie.
Le réalisateur et coscénariste est aussi parvenu à s’entourer d’acteurs talentueux, dont certains sont malheureusement sous-utilisés, comme Maisie Williams dans le rôle de la P.A. (assistante de production) Sylvia, qui a un rôle tertiaire.
Le récit est bien rythmé et sa caméra parvient à rester dynamique, malgré le fait que la majorité de l’histoire implique des gens assis, qui regardent un tableau ou la télévision.
Un anti-héros qu’on ne gagne pas à connaître
Malheureusement, malgré certains remaniements dans la véritable histoire de Michael Larson et le talent de l’acteur Paul Walter Hauser, son interprète, le film ne parvient pas à nous faire aimer son personnage principal.
Il est présenté comme étant un manipulateur et un menteur, dont les actions impactent directement des personnages sympathiques de l’histoire, comme la P.A. Sylvia. S’il semble parfois niais et simple, d’autres scènes nous le montrent comme étant tout ce contraire, ce qui fait qu’on ne sait jamais lorsqu’il dit la vérité ou qu’il est sincère.
De plus, Michael Larson se présente comme un père aimant pour sa fille, dont il dit vouloir gagner de l’argent pour lui offrir un cadeau pour son anniversaire de 6 ans. Cependant, dans une autre scène, on constate que pour être en mesure de peaufiner son stratagème pour décoder les paternes de l’émission, il a enregistré par-dessus des VHS montrant des moments avec sa femme et sa fille. Ce qui continue de nous faire douter de ses véritables motivations.
Le réalisateur Oliveros essaye de donner une rédemption à son personnage, à la fin du film. Cette décision parvient effectivement à rendre Michael Larson un peu plus sympathique. Par contre, si vous décidez de vous renseigner un peu plus sur le scandale, vous découvrirez que les vraies intentions dans les actions de Michael Larson n’ont rien d’altruistes et cela nous ramène à la case départ, soit de le trouver antipathique sur tous les plans.
Parfois, il y a des gens dont on ne peut dire du bien. Des fois, il y a des gens simplement égoïstes et il n’y a pas de mal à faire des histoires sur eux. Cependant, il serait préférable de les présenter tels quels, au lieu de tenter de redorer leur image.
