« It’s going after the carvers. »
[Ça s’attaque aux découpeurs de citrouilles.]
Lorsqu’une dramaturge adolescente au cœur brisé (Peyton Elizabeth Lee), son jeune frère (Wyatt Lindner) et un groupe disparate de survivants se retrouvent piégés dans un village de reconstitution historique la nuit d’Halloween, ils doivent s’unir pour survivre à un assaut incessant d’une citrouille sensible et vengeresse.
Avec Carved, Justin Harding adapte son court métrage de 2018 et propose un film d’horreur classique, rappelant ceux des années 1990.
Pour ceux qui voudraient voir le court métrage, il est disponible ici.
Carved est rempli de clichés. Il faut en être conscient. D’ailleurs, Justin Harding ne s’est jamais empêché d’utiliser les clichés du cinéma d’horreur. Mais il le fait bien. Autrement dit, il réussit à utiliser les clichés pour donner du plaisir aux spectateurs sans trop tomber dans l’attendu.
Par exemple, on sait bien que dans ce genre de films, il y a toujours des ados sur le pot. Et il y en a deux ici, qui remplissent bien le rôle. Mais ils ont une place dans le film, qui sort de celle qu’on donne généralement à ce genre de personnages.
Mais le réalisateur ne se contente pas de ressortir les vieux clichés, il y apporte aussi une touche moderne par les thématiques qu’il intègre à son film. Deux personnages homosexuels dans ce genre de films, qui ont un rôle important, on ne le voit pas souvent. Il y a aussi les hommes noirs qui y tiennent un rôle plus important que ce qu’on a souvent vu dans le cinéma d’horreur.
Et, fait important, le plaisir est au rendez-vous. À défaut d’avoir réellement peur, on sursaute à quelques reprises, et les meurtres sont parfois très sanglants, et assez originaux. Celui du journaliste, au début du film, est un des meilleurs que j’ai vu cette année, sinon le plus cool. Ajoutons l’apparence de la citrouille meurtrière qui est très réussie. Elle est vraiment dégueulasse.
Clairement, Harding aime le style des films d’horreur des années 1990. Son précédent opus, Making Monsters, en est un autre exemple.
Dans Carved, il situe l’action en 1993, avant l’avènement des téléphones portables. Honnêtement, c’était tellement mieux pour le cinéma d’épouvante… Ainsi, les personnages ne peuvent pas être dans une supposée zone où le signal ne passe pas. Et aussi, impossible pour les personnages de simplement contacter les flics. Donc aucun besoin de mettre des flics idiots incapables de vaincre un fruit. Apparemment, la citrouille est un fruit…
L’image représente bien l’époque d’ailleurs, avec un fini moins précis que ce qu’on voit maintenant avec la 4K et plus. Mais elle conserve la qualité de l’image moderne. Par moment, Harding utilise des images filmées par le journaliste, en 4:3, typique de la télévision du moment.
Le look années 1990 se voit aussi dans les personnages. Par exemple, à l’époque, il allait de soit que chaque film d’horreur avait son vieux fou. Ici, c’est le père d’un des ados qui tient ce rôle limité en temps d’écran, mais important à un moment précis du récit. Cela dit, ce personnage est désagréable et ne s’insère plus très bien de nos jours. Carved aurait gagné à ne pas l’avoir.
Évidemment, on sait comment le film se terminera après 2 minutes. L’intrigue reste très classique et on ne révolutionne rien. Mais Carved remplit bien les attentes. Il est divertissant, les meurtres sont bien travaillés et parfois jouissifs et l’action est captivante.
Et comme il s’agit clairement d’un film pour Halloween – non seulement il sort à quelques jours de la fête, mais il se déroule pendant un concours de découpage de citrouilles –, on ne cherche pas à se creuser les méninges, mais plutôt à passer un bon moment. Et l’objectif est atteint.
Je vous le suggère donc afin de passer un beau soir en cette saison des morts.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième