Les 22e Sommets du cinéma d’animation se tiendront du 6 au 11 mai 2024, à la Cinémathèque québécoise. On vous présente la programmation qui vient d’être dévoilée.
Une édition qui s’annonce riche en découvertes avec 185 films, dont 40 premières, 6 rencontres professionnelles et une panoplie d’activités gratuites.
On rappelle que l’affiche de cette année a été créée par Daniel Gies, co-fondateur du studio E.D. Films, derrière le sublime Retour à Hairy Hill.
Ouverture et clôture
C’est La sirène, de la réalisatrice française d’origine iranienne Sepideh Farsi, sélectionné à la Berlinale de 2023, qui lancera les festivités le lundi 6 mai. La cinéaste sera d’ailleurs présente pour l’événement.
Film d’animation avec des touches rappelant le documentaire, La sirène raconte la vie de la population iranienne pendant le siège d’Abadan, terrible chapitre de la guerre entre l’Iran et l’Irak dans les années 80.
1980, dans le sud de l’Iran. Les habitants d’Abadan résistent au siège des Irakiens. Il y a là Omid, 14 ans, qui a décidé de rester sur place chez son grand-père, en attendant le retour de son grand frère du front. Mais comment résister en temps de guerre sans prendre les armes? Omid découvre alors un bateau abandonné dans le port d’Abadan. Aurait-il enfin trouvé le moyen de sauver ceux qu’il aime?
Pour faire honneur au travail et la carrière de Pierre Hébert, le festival clôturera sa 22e édition avec la première mondiale du long métrage Graver l’homme, arrêt sur Pierre Hébert, de Loïc Darses. Avec ce documentaire, le réalisateur s’intéresse à la passion de Pierre Hébert pour le geste de graver la pellicule.
Loïc Darses creuse pour découvrir les premières motivations de l’artiste, remonte le temps, retrouve les lieux et, finalement, livre une fresque vaste et émouvante au centre de laquelle brille un réalisateur d’exception. Le film de clôture des Sommets 2024 sera présenté le 11 mai à 19 h.
Compétition canadienne
Les Sommets du cinéma d’animation présenteront un total de 62 films en compétition. Parmi ceux-ci, il faut noter, en première mondiale, l’œuvre d’Alain Fournier, Le géant beaupré. Cette magnifique reconstitution dépeint la vie de cet homme mesurant 8 pieds 3 pouces, devenu bien malgré lui un phénomène de foire. Ensuite, Mémoire entropique, dernière réalisation de Nicolas Brault. Ce court métrage d’animation stéréoscopique, également présenté en première mondiale, se veut une émouvante exploration d’albums photo de famille ravagés par l’eau. Les deux seront présentés le mercredi 8 mai à 19h15.
Mentionnons aussi Drizzle in Johnson, film d’anticipation dystopique du réalisateur vancouvérois Ivan Li. Ce véritable chef-d’œuvre érotico-anarcho-démentiel-gore-punk sera présenté le mercredi 8 mai à 21h.
Alors que les films réalisés à l’écran d’épingles se sont longtemps distingués par leur rareté, il est important de signaler que trois courts métrages conçus à l’aide de cette technique ont été retenus en sélection officielle. Il s’agit de Le tableau de Michèle Lemieux, présenté en première mondiale le mardi 7 mai à 20h30, Pic pic de Carol-Ann Belzile-Normand, projeté en première nord-américaine le mercredi 8 mai à 21h, tous deux en compétition.
Le tableau
Le grand party annuel des créatures de la lune, de Francis Desharnais, sera présenté en première mondiale, hors compétition, le mercredi 8 mai, 20h. Le premier fut réalisé avec l’écran d’épingle Alexeieff-Parker de l’ONF, les deux autres avec l’écran d’épingles d’Alexandre Noyer, à la Bande Vidéo à Québec.
Hors compétition
Le programme Grand Angle, consacré à l’exploration, aux surprises, à l’expérimentation et aux œuvres qui, sans être des films d’animation au sens strict, s’en rapprochent techniquement ou esthétiquement, regroupera 22 œuvres réparties en deux programmes. Parmi celles-ci, il faut mentionner La dissolution du paysage d’Anne-Marie Bouchard, un voyage prenant et envoûtant dans un paysage intérieur; Corpus and the wandering, de Jo Roy, élégante chorégraphie entièrement filmée à l’aide d’un iPhone, et Ombres acoustiques, de Patrick Bergeron, étonnante expérimentation électronique sur le mariage du son et de l’image.
Corpus and the wandering
Désormais incontournable, le programme Best of Annecy, sera présenté les 6 et 8 mai. En bonus cette année, s’ajoute le Best of Annecy WTF 2023 : un ovni composé de 13 œuvres sélectionnées avec amour, qui sauront surprendre, faire frissonner, rire ou pleurer! Réservé aux 18 ans et plus.
Le jeudi 9 mai, il sera possible de voir le programme Animations queers : les couleurs éclatantes des diversités. Depuis plus d’une décennie, un nouveau courant est présent dans le cinéma d’animation d’auteur, celui d’une affirmation queer, qui enrichit la palette des créations. Tantôt exubérantes, tantôt introspectives, toujours d’une grande franchise, les œuvres bousculent les conventions. Ce florilège de courts métrages est à l’image de cette émergence : éclaté, coloré, politique et inspirant.
En plus de La sirène de Sepideh Farsi, présenté en ouverture, un autre long métrage fait partie de la programmation, White plastic sky des cinéastes hongrois Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó. Ce film futuriste se déroule en 2123, alors que la sècheresse a ravagé la terre, l’humanité se voit contrainte de sacrifier une partie de sa population pour transformer les hommes en arbres. Le film sera présenté les 9 et 10 mai.
En extérieur et gratuits
Les Sommets proposent plusieurs événements extérieurs et activités gratuites.
Le vendredi 10 mai, il sera possible de voir sur l’esplanade Tranquille dans le Quartier des spectacles, un programme de 17 courts métrages spécialement sélectionnés, incluant la crème de la crème de cette 22e édition.
La projection Amène ton chien est également de retour. En effet, la terrasse du Café-bar de la Cinémathèque accueillera le public et leur compagnon canin pour une projection à la belle étoile de L’extraordinaire voyage de Marona d’Anca Damian, le vendredi 10 mai.
Le long métrage sera de nouveau présenté le lendemain matin lors d’une projection décontractée. Ouverte à tous, cette séance offre aux personnes neuroatypiques et aux personnes accompagnées de nouveau-né, un environnement calme, sécuritaire et inclusif.
Pendant la projection, les spectateurs sont libres de se déplacer, de s’exprimer et d’interagir à leur guise. Cette séance est gratuite, destinée à un public de 8 ans et plus et présentée en collaboration avec le FNC.
Les familles sont invitées le samedi 11 mai à une projection spéciale du film Les toutes petites créatures de la cinéaste britannique Lucy Izzard. La projection sera suivie de l’activité Créer votre propre créature! Pour les enfants à partir de 3 ans.
Autre événement préféré des festivaliers, le fameux Karaoké des Sommets, sera de retour le samedi 11 mai sur la terrasse du Café-Bar de la Cinémathèque. Ce sera l’occasion de déguster l’une des deux bières officielles des Sommets 2024, une Pilsner italienne et une American Pale Ale (APA), conçues par Boswell — Brasserie artisanale.
Théodore Ushev
Le vendredi 10 mai, les Sommets présentent une rétrospective des courts métrages du cinéaste Theodore Ushev. Il sera possible de voir ou revoir : Physique de la tristesse, Demoni, Tower Bawher, Drux flux, Gloria Victoria, Les journaux de Lipsett, Sonámbulo et Rossignols en décembre.
Une grande exposition consacrée à l’artiste, La matière de la mémoire, occupera d’ailleurs 3 salles de la Cinémathèque québécoise du 3 mai au 22 septembre. Présentée en première canadienne après un passage au Musée-Château d’Annecy l’an dernier, l’exposition regroupe plus de 200 œuvres originales, affiches, des objets aussi uniques qu’étonnants, ainsi qu’une installation monumentale. Elle est coproduite par la Cinémathèque québécoise et le Musée-Château d’Annecy, en collaboration avec l’Office national du film du Canada.
Leçons de cinéma et activités professionnelles
Tout d’abord, le 8 mai, dans le cadre de sa section « WIP » (Work in Progress), les Sommets présentent un projet fort attendu : Space Cadet d’Eric San alias Kid Koala, produit par Ginette Petit des Films Outsiders. Le projet sera présenté par Lillian Chan, créatrice de l’esthétique et Corinne Merrell, directrice artistique de Space Cadet.
Le festival présentera également le tout premier maillage dédié entièrement au cinéma d’animation, dans le cadre du programme de création émergente de la SODEC. Présentée en collaboration avec la SODEC, l’activité aura lieu sous forme de rencontres éclair le 7 mai. L’événement sera suivi d’un 5 à 7 de réseautage où les participant·e·s pourront poursuivre la discussion et rencontrer les professionnel·le·s invité·e·s des Sommets. Sur inscription seulement.
Le 9 mai, le réalisateur écossais Iain Gardner rencontrera le public pour présenter le processus créatif ayant mené à la réalisation de son court métrage, A Bear Named Wojtek. Le film rend d’ailleurs hommage au cinéaste Frédéric Back, qui aurait célébré son 100e anniversaire le 8 avril dernier. Cette rencontre est présentée en collaboration avec Screen Scotland.
Le 10 mai, rendez-vous avec Raman Jafari, véritable virtuose du vidéoclip. Établi à Berlin, l’artiste qui a réalisé des vidéoclips pour des artistes du monde entier comme Elton John, Dua Lipa et Ashnikko, dévoile son travail lors de cette conversation publique. L’événement est présenté en collaboration avec le Goethe-Institut.
Le 11 mai, l’ONF et les Sommets présenteront leur traditionnelle leçon de cinéma. À l’honneur, l’animateur et artiste visuel d’origine iranienne établi à Montréal, Arash Akhgari, qui discutera du processus créatif qui se cache derrière son dernier court métrage d’animation, En surface, sa première collaboration avec l’Office national du film du Canada.
Le public est ensuite invité à la projection commentée et conférence d’Aurélie Petit, L’animation « pour adulte ». Au menu : 7 courts métrages coquins et une discussion autour de la rencontre historique entre animation et sexualité, de la pornographie clandestine des années 1920 aux courts métrages contemporains, afin de répondre à la question : comment le désir s’anime-t-il?
