Pleins Écrans 2024 - Jour 10 - Une

[Plein(s) Écran(s)] Jour 10

Ça y est. Nous voici rendus au dernier jour de la compétition du festival Plein(s) Écran(s) 2024. Il restera tout de même deux journées au programme, mais concentrons-nous sur cette dernière journée officielle, qui propose de très bonnes œuvres. 

Une dernière journée un peu plus sous la perspective documentaire. 

Compétition officielle

Fire-Jo-Ball (Audrey Nantel-Gagnon) – Québec | 17 minutes

Jo-Ann, une barmaid de 57 ans, rêve d’être chanteuse et actrice. Elle se sert de son quotidien (et du film) pour jouer le rôle de sa vie.

FIRE-JO-BALL 2

Fire-Jo-Ball est un magnifique portrait. Parfois, il est difficile de distinguer la qualité d’un documentaire de son sujet. Par conséquent, il peut arriver qu’on ait du mal à reconnaître la qualité d’un documentaire en raison de son sujet qui n’est pas très attractif.

Je dois avouer que j’ai dû y réfléchir avant d’écrire sur ce film. Je me suis interrogé sur l’intérêt de réaliser un film sur cette femme qui, à première vue, semblait quelque peu pitoyable. Mais après une bonne nuit de sommeil, je comprends, je vois. Jo-Ann n’est pas plus pitoyable que vous ou moi. Elle a sa propre histoire, avec ses joies, ses peines et ses rêves perdus.

Mais mettons le sujet de côté et concentrons-nous sur le film lui-même. Audrey Nantel-Gagnon partage l’intimité de cette femme qui se maintient comme elle le peut. La majeure partie du film se déroule dans le bar où Jo-Ann travaille. Nous faisons la connaissance des « acteurs » de sa vie quotidienne. L’avantage de vivre à notre époque est que parfois nous pouvons compenser nos rêves brisés grâce aux réseaux sociaux. C’est ainsi que Jo-Ann réalise son rêve de célébrité.

Tantôt touchant, tantôt triste, le premier film professionnel de la jeune réalisatrice est une belle réussite.

À la vie à l’amor (Emilie Mannering) – Québec | 15 minutes

Suite à une rupture, Cesar va à la rencontre des personnes de son entourage avec sa caméra pour répondre à cette question qui l’obsède: comment aimer?

À la vie à l amor

Avec À la vie à l’amor, Emilie Mannering touche avec justesse à une question existentielle, tout en proposant un film facile à regarder. Une œuvre touchante qui saura rejoindre quiconque à déjà vécu une rupture du côté du laissé. 

Mélangeant fiction et faux documentaire, la réalisatrice montre différents points de vue sur l’amour et les relations. Ce qui en ressort c’est que pour certaines personnes l’amour se vit au fil des baises sans attachements (on est bien lorsqu’on ressent le besoin) alors que pour d’autres c’est de payer la bouffe à ta blonde. Pour une mère, c’est aussi ce qu’elle ressent pour ses enfants, alors que les sentiments pour le conjoint n’ont plus vraiment d’importance. 

Plutôt que de juger les types d’amour, la réalisatrice montre surtout que peu importe ce que les gens te diront ou les conseils qu’ils te donneront, ça n’aura aucun réel effet positif sur ton sentiment. Quand tu te fais laisser, c’est un peu la fin d’un monde. Et dans certains cas, certains éléments ajoutent à la dureté du moment. 

Avec une réalisation sobre et un acteur principal solide, Mannering nous offre un très beau film, qui fait réfléchir sans qu’on se casse la tête pour autant. 

L’Atelier (Namaï Kham Po) – Québec | 12 minutes

Kathy Tran et Agnès Gaudreau travaillent comme mécaniciens.nes à l’atelier mécanique du Bâtiment 7, lieu facilitant l’intégration des minorités.

Atelier PE

Avec ce documentaire, Namaï Kham Po offre un magnifique portrait de ces deux personnes qui ont lutté pour découvrir leur véritable identité, puis trouver leur place dans la société. 

Le réalisateur adopte une approche très conventionnelle pour mettre en avant les sujets et le cadre. Cependant, ce genre de documentaire ne requiert pas nécessairement une approche originale; il suffit simplement d’apporter son soutien aux personnes impliquées et de saisir l’essentiel. Et à cet égard, c’est réalisé de manière exceptionnelle. Le cinéaste parvient à aider les participants et à saisir l’importance de leurs histoires, ce qui est admirable.

Impression(s)

Procès verbal (Matthew Wolkow) – Québec | 5 minutes

À la fois simple, profond et léger, ce film est un jeu de mots; un casse-tête délibératif.

Procès verbal 1

Quoi dire sur ce film? En gros, on imbrique le développement de bébés geais bleus avec des lignes de scénario et avec des genres de poèmes sous forme de calligrammes. Je dois admettre que l’idée est originale. Mais je ne pourrais dire que ça donne un film intéressant. 

Le résultat est un long 5 minutes pendant lesquelles j’aurai passé plus de temps à regarder des oiseaux vomir dans la gorge d’oisillons que pendant le reste de ma vie. Mais j’imagine qu’il faut de tout pour tous les goûts, non?

Un film pour les curieux.

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