Creation of the Gods I - Une

Creation of the Gods I : Kingdom of Storm – Une histoire qui en a long à dire : le royaume du CGI

« Je sais ce que tu veux… Tu veux être le Roi du Monde. »

Creation of the Gods I - Poster

Le premier volet de la trilogie commence avec la collusion du méchant roi Zhou, interprété par l’illustre Kris Phillips, et son épouse; l’esprit renard Su Daji, interprétée par Naran, qui provoquent la colère des cieux. Les sages mystiques de la montagne Kunlun prennent conscience du chaos à venir et envoient Jiang Ziya (Huang Bo), pour trouver le seigneur du monde avec le « Fengshen Bang » (un objet magique de grande puissance qui permettra à l’élu de sauver l’humanité en péril). Le prince Ji Fa (Yosh Yu), otage diplomatique de l’État client formé par le roi Zhou dès son plus jeune âge, découvre progressivement les vraies couleurs du roi. Bien que le roi Zhou fût autrefois son héros, Ji Fa décide de s’enfuir vers sa ville natale de la capitale Chaoge et planifie l’attaque contre le roi Zhou aux côtés de Jiang Ziya.  

L’héritage de la Chine

Feng Shen Di yi bu: Zhao Ge feng yun ou en anglais Creation of the Gods I: Kingdom of Storm est une production chinoise à la hauteur des films de Lord of the Rings, réalisés par Peter Jackson, ou presque. Wuershan, connu pour Xun long jue, démontre sa maîtrise d’un style qui combine avec efficacité action, épique et comique, mais qui s’éloigne du style à la fois plus humble et désinvolte que nous ont donné d’autres réalisateurs comme Stephen Chow, connu pour des films comme Shaolin Soccer

Creation of the Gods I - héritage de la Chine
Scène d’armée épiques

Creation of the Gods nous embarque dans un récit épique qui adapte une nouvelle chinoise datant du 16e siècle, intitulée Fengshen Yanyi ou Investiture of the Gods, racontant les derniers moments de la Dynastie Shang et du commencement de la Dynastie Zhou (j’ai l’air de me tromper, mais ce n’est pas le cas). Un peu comme les contes de Tolkien et la création de Middle Earth; ce conte chinois, écrit par Lu Xixing et Xu Zhonglin, entremêle différents éléments historiques et mythologiques afin de dépeindre allégoriquement un univers de fantaisie unique en son genre. La mise en place de l’adaptation d’une œuvre telle que celle-ci, en est une colossale. Une tâche que Wuershan ne manque pas du tout d’accomplir avec brio.

Des armées sans fin; une forteresse de glace; dieux et démons parmi les mortels; la nature qui se déchaîne; sans oublier une quantité plus qu’abondante d’émotions, de meurtres et de suicides. Voilà, ce qui selon moi englobe bien ce premier volet de la future trilogie qui s’annonce trépidante et intéressante (c’est pas compliqué, j’ai envie de voir le prochain. Là, tout de suite!).

CGI et chef-d’œuvre ne font pas bon ménage

Les costumes sont certes magnifiques, mais ils faillissent à une chose bien précise que servent ceux-ci dans la majorité des créations artistiques; reconnaître qui est qui, permettant à ceux impliqués dans le récit de se détacher du lot et de facilement être reconnus par l’auditoire. L’utilisation d’inserts de noms pour mieux les identifier, nonobstant qu’elle soit subtile, n’arrive pas à supplanter le manquement visuel (d’autant plus que les personnages sont présentés alors qu’ils portent tous la même armure et le même casque sur la tête).

Creation of the Gods I - CGI

Au niveau des acteurs, sur ce plan, le film est bien dirigé. Chacun semble à sa place et embrasse complètement l’univers dans lequel se trouve leur personnage. Certains d’entre eux réussissent même à nous rendre garants de leur histoire personnelle. Malheureusement, le temps que j’apprenne comment prononcer un nom qu’il n’en fallait pas plus pour qu’il rencontre son créateur (je ne parle pas des créateurs du film). Ce n’est pas simplement leur jeu puissant et investi qui font la force du film, il n’est pas difficile de s’immerger profondément dans un univers construit avec des techniques de production rappelant les grands décors de Lord of the Rings. Malheureusement, certains moments comme les scènes avec l’enfant démon nous évoquent un CGI de Smeagol ou Gollum, mais plus celui du jeu vidéo que des opus cinématographiques. 

Néanmoins, le couple de vilains est très captivant, et pas juste parce qu’iels accélèrent notre rythme cardiaque par leur simple présence physique (quoique…). Bien sûr, Kris Phillips se donne du mieux qu’il le peut, mais la palme d’or revient à Naran avec son rôle de l’esprit renard. Son jeu physique et ses éléments de costume en font un personnage inoubliable qui ne cesse de surprendre. À chacune des scènes, elle ne fait que crever l’écran. Je pense à une scène particulièrement marquante où elle danse à un rythme effréné, évoquant de ses pas un meurtre qui s’était passé auparavant, décuplant la hantise que son personnage me faisait vivre depuis son apparition.

Je ne veux pas oublier Li Xuejian qui prend le rôle de Ji Chang et qui offre une performance sobre, mais non sans intensité. En fait, le ton même de sa voix me gardait attentif au moindre son qui pouvait s’échapper de sa bouche même si je n’en comprenais aucun (excluant les noms de personnages et de certains endroits). L’homme qu’il incarne est un des 4 ducs des territoires annexés par l’empire Shang qui fut forcé à rendre son fils Ji Fa comme otage et gage de sa soumission à l’Empereur, il y a presque 10 ans de cela. Un homme bon qui croit avec ferveur que l’âme humaine n’est pas bonne ou mauvaise par les liens du sang, mais par qui l’a élevé (il le dit avec un bébé démon dans les bras, c’est ti pas mignon ça?). Cependant, lors du visionnement je ne suis pas parvenu à retrouver à qui sa voix me fait penser. C’est tout de même à lui que la scène la plus incroyable et jamais vue revient alors qu’il discute avec l’empereur (je ne peux rien dire. Je ne veux pas gâcher le punch. De toute façon, vous ne me croiriez pas).

Et ça ne fait que commencer

Feng Shen Di yi bu: Zhao Ge feng yun, est l’un de ces films qui n’a pas à se faire prier pour qu’on le regarde. Je conviens que 2h28 minutes puissent paraître long, il n’en reste pas moins que la plupart de ceux qui auront l’envie d’écouter ce genre de film ont quand même l’habitude d’écouter la trilogie de Lord of the Rings, en version longue, et parfois en un seul coup! (et vous avez tous pris le temps avec Wolf of Wall Street de Scorsese. Faites-moi pas cette face-là!)

Creation of the Gods I - Et ça ne fait que commencer

Il est de plus en plus commun de voir ce genre de production outremer se rendre sur nos plateformes locales. Les productions Well Go USA semblent vouloir ouvrir davantage la voie à ce type d’échange. Dans un continuel souci de vouloir faire attention à l’inclusivité et de remettre la parole qui revient à ceux qui ont vécu l’histoire, il paraît tout indiqué de vouloir prendre le temps d’écouter une des plus grandes légendes de Chine.

***

Par chance, pendant que je relisais mon texte, il m’est apparu la vision que je n’attendais plus. Je repensais à cette voix particulière qui émanait de Ji Chang; j’avais l’impression d’entendre le père Fouras de Fort Boyard mélangé à Yoda doublé par Serge Lhorca. En voulez-vous de la sagesse? En v’là!

Je vous laisse sur la parenthèse du personnage de Jiang Ziya qui, même privé de ses pouvoirs immortels, ne cesse de vouloir venir en aide aux plus faibles mortelles, condition l’affligeant désormais lui aussi, qu’il oublie constamment. Privé de son contrôle sur l’électricité et le tonnerre, les évènements comiques qui s’ensuivent nous font languir pour le retour de sa puissance. J’ai le profond désir de le voir retrouver sa force à un moment critique, accompagné par l’électrisante musique Ride the Lightning, par Metallica, pour nous remémorer comment l’occident et l’orient ont tout à gagner ensemble (rien de plus classique qu’une scène de combat asiatique sur un classique son Métal).

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
封神第一部找个风云
Durée
148 minutes
Année
2023
Pays
Chine
Réalisateur
Wuershan
Scénario
Cao Sheng, Ran Ping, Ran Jianan et Wuershan
Note
9 /10

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Fiche technique

Titre original
封神第一部找个风云
Durée
148 minutes
Année
2023
Pays
Chine
Réalisateur
Wuershan
Scénario
Cao Sheng, Ran Ping, Ran Jianan et Wuershan
Note
9 /10

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