Regard 2023 - Spira - Une

[Regard] 3 films de Spira présentés en compétition

Le festival Regard se poursuit et notre couverture aussi. 

Cette fois-ci, on jette un regard sur 3 films documentaires de Spira présentés en compétition.

NDDJ (Notre-Dame-Du-Jambon) (Grace Singh et Sita Singh) – Canada – 18 minutes

NDDJ

Par un matin d’été, Karan et Rohan trouvent des sous dans l’atelier de leur père et vont au dépanneur du village. S’ensuit une marche au soleil, au cœur des Appalaches, au son des vaches et des oiseaux. Ce film est une ode au pouvoir de la réalité et de la fiction, à l’amitié fraternelle et à la région québécoise.

Avec NDDJ, Grace Singh et Sita Singh offrent un docufiction digne d’inintérêt. Fondamentalement, on dirait que ce film a été fait par deux étudiants du secondaire qui s’ennuyaient un jour ensoleillé. 

Ce film se veut une œuvre qui montre une régionalité comme on ne la montre que très rarement au cinéma. Ah oui? Vraiment? Pourtant, cette régionalité n’est pas du tout présentée sous un angle nouveau. On voit, encore une fois, à quel point on s’emmerde dans ces petits villages du Québec. Comme dans Lost dans l’paradise — à la différence que dans celui-là on n’en faisait pas nécessairement l’apologie —, on voit des jeunes qui n’ont tellement rien d’intelligent à faire qu’ils passent un beau moment de bonheur à éclater des assiettes dans une ruelle. Si c’est ça la régionalité, je ne voudrais pas en faire partie. 

Puis, il y a la façon de nous montrer tout ça. Une image de piètre qualité, des plans qui semblent être totalement improvisés par moment, et trop « stagés » le reste du temps. Le résultat final est un film à éviter totalement.

Cherry (Laurence Gagné-Frégeau) – Québec – 23 minutes

Cherry
Marie-Lise Chouinard

Portrait de Marie-Lise Chouinard, cette femme radieuse empreinte d’une vivacité contagieuse. Cherry, c’est le fruit de la résilience, de l’amitié et de l’espoir.

Avec Cherry, Laurence Gagné-Frégeau offre un documentaire touchant, triste et beau à la fois. Un portrait qui mérite un gros détour.

La réalisatrice suit la comédienne/auteure dans ses derniers mois de vie. En fait, on apprend pendant le film que Chouinard n’a plus que 5 ou 6 mois à vivre. Mais Laurence Gagné-Frégeau ne tombe jamais dans le gros drame. À l’image de son personnage, elle offre un film rempli de beauté. 

Il y a quelque chose d’étrange à regarder une personne qui meure tranquillement, à 36 ans, alors qu’on en a 40. Pas une seule fois, dans le court documentaire, on n’entend la jeune femme se plaindre. Au contraire, elle reste très positive et tente de tirer le plus de cette courte vie qu’il lui reste. 

S’il y a une chose qu’il faut retenir de ce film, c’est qu’on ne devrait pas passer notre temps à se plaindre. On devrait plutôt profiter du temps qu’on a. La vie est courte, mais elle peut être belle. Même dans les moments les plus difficiles. Allez voir ce film, il fait du bien, tout en faisant pleurer. 

C’est dangereux la mort, ça pourrait faire mal (Mariane Béliveau) – Québec – 19 minutes

Cest-dangereux-la-mort-ca-pourrait-faire-mal

Trois trajectoires, dont la cadence est marquée par les gestes rituels du quotidien et les vicissitudes de l’existence, s’agencent autour d’une expérience commune : celle de l’injection comme mode de consommation. Les voix de Maryse, Lyon et Marianne nous révèlent leur rapport à cette pratique tout en nous plongeant dans l’univers sensoriel qui la caractérise, où l’entrechoque de couleurs et de textures vient évoquer l’altération psychologique et physique recherchée.

S’il y a une chose qu’on peut dire du documentaire de Mariane Béliveau, c’est qu’il est déstabilisant. Tout d’abord, on n’entend pas souvent parler de personnes qui s’injectent de la morphine. Quand on nous présente des films sur des consommateurs de drogues dures, c’est généralement l’héroïne ou la coke. 

C’est donc avec une approche très intime que la réalisatrice nous présente ses 3 personnages bien réels, consommateurs de morphine et fiers de l’être. Ça, c’est l’autre côté original de ce documentaire. C’est aussi son côté dérangeant. Les 3 personnes que la réalisatrice suit sont heureuses de consommer. Ils nous relatent leur vision positive de cette pratique. 

Heureusement, à la fin, il y a un petit contrebalancement qui laisse entendre que tout n’est pas si rose lorsqu’on s’injecte de la morphine tous les jours. En tout cas, ce film mérite d’être vu, puisqu’il amène une vision fraiche sur un sujet qui avait déjà été traité à de maintes reprises.

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