Pleins Écrans - jour 7 - une

[Plein(s) Écran(s)] 2023 — Jour 7

Nous voici rendus dans la deuxième semaine du festival Plein(s) Écran(s). Nous poursuivons notre couverture avec 4 films canadiens, dont une coproduction avec le Québec.

Compétition officielle

In Foetu (Jacob Khayat) — Québec / Canada – 7 minutes

Deux jeunes frères se font garder par leur grand-mère. À l’heure du bain, un jeu innocent transformera la famille à jamais.

IN FOETU

On dit que l’enfance, c’est l’innocence. Mais l’est-ce vraiment? Certains films comme Les innocents commencent à questionner la bonté de cette naïveté. C’est le cas ici, de In Foetu, de Jacob Khayat. 

Malgré qu’on reste sur l’impression que ce film n’est pas fini, ce court métrage reste quelque peu… perturbant. Le principal point fort de ce film, c’est les angles de caméra et les plans. Le réalisateur utilise le bain et le miroir de la salle de bain pour créer des angles morts dans lesquels beaucoup de choses se passent, laissant place à l’imagination du spectateur afin de combler les vides. Et c’est efficace.

Âmes sensibles s’abstenir.  😉

Sikiitu (Gabriel Gagnon) — Canada – 27 minutes

Ali, un adolescent inuit, fan de hip-hop, habite Ivujivik, petit village arctique où rien ne l’intéresse. Tous ses problèmes semblent se matérialiser dans la vieille motoneige de son père, constamment en panne. Sa seule planche de salut : son idole, le célèbre rappeur Rich E. Murdoch.

Sikiitu

Sikiitu a beau se passer dans le village le plus au nord du Québec, ses thèmes sont accessibles à tous. Une preuve que peu importe où on vit, de quelle origine nous sommes, les relations père-fils peuvent être tout aussi difficiles et les rêves ne sont pas toujours atteignables. 

Ce film de réalisme social est bien écrit et réalisé. Les acteurs sont convaincants. Je crois qu’il s’agit de la première fois où je m’identifie aussi facilement à un personnage autochtone. Gabriel Gagnon réussit à rendre son récit universel. C’est bon pour n’importe quelle culture lorsqu’un film qui montre des enjeux typiques et locaux réussit à toucher les gens des autres cultures.

III (Salomé Villeneuve) — Canada – 12 minutes

Par une chaude journée d’été sur la rive d’un lac, trois frères et sœurs sont confrontés à la mort pour la première fois à travers leur contact avec la nature.

III

Avec III, Salomé Villeneuve propose un film aux images magnifiques, sur la découverte du deuil par des enfants et sur la force de l’amour fraternel. Plutôt que de miser sur une grande tragédie, elle utilise la psychologie de l’enfant pour montrer comment la mort peut toucher des enfants. 

Avec peu de dialogues, elle réussit à dire beaucoup, grâce à sa direction d’acteurs efficace et au talent de ses jeunes comédiens. On se demande ce qu’ils font tout seuls dans cette maison au bord de l’eau, mais on passe rapidement par-dessus ce détail. 

Plusieurs plans sont particulièrement beaux. Je pense particulièrement au tout dernier plan du film, dans les bois. La lumière crée une vision photographique presque mystique. Le vert des plantes ajoute une couche de fantastique à tout ça. 

Impression(s)

Les terrains vagues (Marie-Ève Drolet) — Canada – 5 minutes

Les Terrains Vagues ouvre une fenêtre sur un espace au temps étiré, d’où émanent les voix de cinq individus. Gravitant autour de leurs dialogues internes, le film prend la forme d’une conversation libre sur les modèles et idées préconçues qui impactent leur façon de vivre leur sexualité.

Les terrains vagues

Avec Les terrains vagues, Marie-Ève Drolet offre un genre de courrier du coeur visant à faire comprendre aux spectateurs que de nos jours, les étiquettes sexuelles doivent être abandonnées afin de laisser place à plus de fluidité dans la sexualité 

Ce court métrage pourrait être vu de deux façons différentes. Au niveau du message, il s’agit d’un film qui a son importance. En plus, dans le cas présent, puisqu’il sera diffusé sur Instagram, il pourra rejoindre les jeunes, à qui il s’adresse principalement. D’un niveau plus cinématographique, le film a moins à offrir. Les intervenants sont introduits de façon trop classique, dans un plan où on montre leur visage pendant qu’ils expliquent ce qu’ils ont vécu ou ce qu’ils vivent. Je devrais plutôt dire « elles » j’imagine…

Par-dessus cela on a ajouté ce qu’on pourrait appeler un genre de filtre rosâtre, qui ressemble à un ajout bête qu’on insère avec les logiciels de montage qu’on retrouve gratuitement ici et là. Cet ajout coupe le message et donne un petit côté cliché du genre « rose pour queer ». Il aurait été intéressant de miser sur une mise en scène un peu plus nourrie. 

Un film qui se regarde donc plus pour son message que pour sa qualité cinématographique.

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