Pleins Écrans - Jour 6 - Une

[Plein(s) Écran(s)] 2023 — Jour 6

En ce jour 6 de Plein(s) Écran(s), nous revenons avec la compétition officielle et la sélection Impression(s). Cette fois-ci on se promène du Québec à l’Islande, en passant par le Canada.

Compétition officielle

10 femmes au téléphone (Julie Roy) — Québec – 12 minutes

Dix femmes sont reliées par une chaîne téléphonique.  Quand l’une d’elles manque à l’appel, elles s’organisent pour la retrouver.  Mais qui oublient-elles au passage?

10 femmes au téléphone

Avec ce court métrage, Julie Roy montre à quel point les petites discussions peuvent être importantes, et vice versa. Avec un scénario bien ficelé, et une caméra très proche des personnages, elle crée une histoire simple, mais forte de par son réalisme. 

Dans la vie, on se préoccupe souvent de la mauvaise personne. Ce n’est pas toujours celle qui semble aller mal qui va mal. Ici, on voit comment un moment d’inattention peut créer beaucoup de remous pour rien, et comment un petit manque d’attention peut être très coûteux.

Le drame est bien intégré dans un film qui offre tout de même de petits sourires. Au niveau technique, c’est une belle réussite avec une douzaine de personnages entassés dans un court métrage de moins de 12 minutes. Un film qui devrait être montré dans toutes les écoles de cinéma afin de montrer comment on crée un bon court film.

Aska (Clara Milo) — Canada / Islande – 14 minutes

Deux jeunes disciples doivent jeter les cendres de leur mère dans la bouche d’un volcan afin d’empêcher l’éveil de ses flammes.

Aska

Avec Aska, Clara Milo propose une expérience visuelle hors norme. Je n’avais rien vu d’aussi majestueux au niveau de la photographie, depuis Visitors, en 2014. Filmé en Islande, dans des paysages sidérants, avec deux jeunes acteurs sublimes, cette œuvre est quasi hypnotique. La narration est envoutante. L’histoire est mystérieuse.

Comme si la perfection de l’image et le jeu sublime des actrices n’étaient pas suffisants, la trame sonore est poignante, ce qui crée un sentiment étrange chez le spectateur. Les notes graves de la musique appuient la voix féminine qui narre l’épopée des deux sœurs. 

Les mots me manquent pour décrire la force de ce court film. Ne manquez pas l’occasion de voir ce film!

In the Jam Jar (Colin Nixon) — Canada – 13 minutes

In the Jam Jar invite à partager l’intimité des derniers jours de Joan (81 ans), dont les rêveries sur la mort résonnent silencieusement avec celles de son fils Dan (50 ans). Ce court-métrage de fiction est une immersion dans la mort et le deuil, un hommage à l’amour maternel composé de rognures d’ongles, d’aquarelle, de confiture aux fraises et d’un détecteur de fantômes.

In the jam jar

Avec son court métrage, Calin Nixon amène le spectateur à l’intérieur de son âme et le fait réfléchir à comment la vie évolue. Il se penche sur la fin de la vie en la montrant du point de vue d’une personne qui s’en approche et de celui d’une personne qui doit vivre avec le départ d’un être aimé.

Dans ce film, il questionne aussi nos choix de société au niveau du mode de vie et surtout de la fin de vie. Est-ce que nos façons de faire sont bonnes tant pour les personnes âgées que pour les moins âgées? Qu’est-ce qu’on pense au moment ultime de la vie? 

Le réalisateur utilise aussi un format d’image tout aussi inhabituel qu’original. Plutôt que d’utiliser le format rectangle ou même carré, il y va d’un cercle, au centre de l’écran. Format qui prend tout son sens au moment où Joan décède. 

Ce film est touchant, beau et triste à la fois.

Impression(s)

Prison Of The Sun (Kaveh Nabatian) — Québec – 7 minutes

Une réaction à la pandémie et à l’agitation sociale, racontée par le « waacking », une danse de rue interprétée par Axelle Munezero.

Prison of the sun

Prison of the sun est un film de danse qui se déroule en 2 parties. Dans la première, la danseuse (magnifique et talentueuse Axelle Munezero) est comme prisonnière. Elle bouge peu, les mouvements sont courts et l’image est en noir et blanc. C’est aussi la partie faible du film. Le montage n’est pas fluide et on voit trop facilement que la chorégraphie a été recommencée à plusieurs reprises. 

Puis arrive la deuxième partie. Celle-là est forte, solide et belle. C’est à ce moment que se fait la libération. L’image est maintenant en couleur et les mouvements sont plus fluides, amples et rapides. Les mouvements de caméra s’accélèrent aussi. La musique nous fait vibrer. On s’envole avec la jeune femme. 

On se promène alors à différents endroits dans la ville, avec, à chaque fois, un costume différent pour Munezero. Un seul élément reste à chaque fois : le genre de foulard qu’elle porte au visage. Les derniers plans sont sublimes, vibrants et colorés. 

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