Pleins Écrans 2023 - Jour 4 - Carte blanche - Une

[Plein(s) Écran(s)] 2023 — Jour 4

Nous voici rendus au volet carte blanche de l’édition 2023 du festival Plein(s) Écran(s). Cette sélection est présentée par le festival Off-courts de Trouville. 

On regarde ici les 4 premiers films de cette section.

Carte Blanche

Haut les pulls (Steve Achiepo) — France – 9 minutes

Une jeune actrice passe un essai pour un film sur une séquence qui n’était pas prévue.

Haut les pulls

Réalisé par un homme, ce film traite d’un enjeu qui touche beaucoup plus les femmes. Combien d’actrices se sont retrouvées à un casting pour une scène banale et se sont retrouvées forcées de se dévêtir? 

Au moment où on a l’impression que Haut les pulls ne va nulle part, le réalisateur et scénariste nous prend totalement par surprise en créant un magnifique revirement de situation. Achiepo a opté pour une image en noir et blanc, un peu plate. Le choix est questionnable. Mais, on pourrait dire que ça ajoute au soi-disant côté banal de cette scène trop… normale.

Il faut aussi saluer le jeu des acteurs. Le malaise est palpable et contribue à renforcer l’effet lors du revirement de situation. Espérons que ce genre de situation est en baisse, surtout après les mouvements #MeToo.

Partir un jour (Amélie Bonnin) — France – 25 minutes

Julien doit revenir dans sa ville natale et confronter ses souvenirs, qui lui sautent au visage entre deux paquets de pépitos.

Partir un jour

Quelle heureuse surprise de voir que Partir un jour est programmé à Plein(s) Écran(s), moi qui l’ai adoré au point de le mettre dans mon top 5 2022

Je ne me souviens pas d’avoir déjà été aussi chamboulé par un court métrage, encore moins pour un film musical. Amélie Bonnin part d’une idée toute simple et amène son récit là où on ne l’attend pas. 

Ce n’est pas la première fois que quelqu’un réalise un film en utilisant le thème de l’histoire d’amour manquée et des deux personnes qui se croisent plusieurs années plus tard. Mais Bonnin y apporte une touche particulière grâce à la musique. À l’image de la comédie musicale, les personnages se mettent parfois à chanter pour décrire leurs sentiments. Mais ici, ça se passe sans grand envol musical, sans grandes envolées lyriques. Les personnages chantonnent plutôt les pièces, comme on le ferait dans le quotidien de nos vies. 

Le duo Juliette Armanet / Bastien Bouillon est tout simplement splendide. Lorsque les deux acteurs interprètent la chanson, Tu m’oublieras, de Larusso, l’émotion est insoutenable. J’ai simplement eu l’impression de revivre tous ces moments ratés de ma vie. Puis je me suis lancé dans l’écoute en boucle de la même chanson que Juliette Armanet a elle-même reprise en 2021.

Ne manquez surtout pas ce petit bijou.

À cœur perdu (Sarah Saidan) — France – 14 minutes

Omid, un immigré iranien venu s’installer en France avec sa famille, découvre qu’il n’a pas de cœur et part à sa recherche.

À coeur perdu

Avec À cœur perdu, Sarah Saidan offre une belle métaphore sur le cœur et un beau voyage de la France à l’Iran. Tout d’abord, c’est agréable de voir un film sur l’Iran sans que ce soit pour montrer les horreurs qui s’y produisent. Cette animation, loin du tragique d’un film comme Téhéran Tabou, est rafraîchissante et belle. La réalisatrice amène à réfléchir sur ce que signifie vraiment l’expression « avoir du cœur ».

Au-delà du côté cocasse de l’homme qui se fait sauver la vie parce qu’il n’a pas de coeur dans le thorax, la réalisatrice questionne ce que c’est que de vivre en France lorsqu’on a un nom arabe, et ce que c’est que de s’ennuyer de son pays d’origine même si on aime notre pays d’accueil. 

Ce court métrage est un film à voir. Il donne un peu de bonheur tout en faisant réfléchir.

Freedom is mine (Mahmoud Salameh) — France – 3 minutes

Un homme tentant de fuir son pays est finalement rattrapé par une patrouille côtière.

Freedom is mine

Avec Freedom is mine, Mahmoud Salameh montre que la notion de liberté est variable et qu’il est possible de se créer sa propre liberté.

On dirait qu’avec tous ces imbéciles qui se sont mis à hurler « libârté » pendant la pandémie, un film comme celui-ci est encore plus important. Avec son court métrage, le réalisateur démontre que la liberté ne se gagne pas en hurlant et en détruisant tout ce qu’il y a autour, mais plutôt grâce au cerveau et à l’imagination. 

On se retrouve donc avec un film animé, magnifique qu’il faudra voir et revoir.

***

La suite demain matin!

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