Marlene — Injustice et châtiment

« What began as an obsession became… a love story. »
[Ce qui a commencé comme une obsession est devenu… une histoire d’amour.]

Marlene - afficheMarlene (Kristin Booth) a entendu parler du cas de Stephen Truscott (Greg Bryk) sept ans après qu’il eut été condamné à être pendu pour le viol et le meurtre d’un camarade de classe de 12 ans. Elle s’est impliquée dans son affaire après avoir lu un livre d’Isabel LaBourdais, une journaliste qui a commencé à étudier son cas parce qu’elle était contre la peine capitale, puis s’est rendu compte qu’il était innocent. Steven a perdu son appel, mais lorsqu’il a été mis en liberté conditionnelle 10 ans après son arrestation, ils se sont rencontrés et sont devenus amis et sont finalement tombés amoureux. Le jour de son mariage, elle a fait le vœu qu’elle l’aiderait à prouver son innocence et elle a tenu sa promesse. En fouillant dans 20000 morceaux de papier, elle a aidé à trouver les preuves pour l’exonérer.

Marlene, de Wendy Hill-Tout, est une histoire d’amour basée sur la vie de Marlene Truscott et sur le livre Until You Are Dead. C’est aussi un film sur l’évolution de la justice au Canada.

Une Erin Brockovich canadienne?

Normalement, je ne commente pas les efforts de promotion d’un long-métrage, mais seulement sa qualité. Mais là, comme c’était dans le résumé — je l’ai retiré —, je sens que je dois en parler. On dit de Marlene qu’elle est une Erin Brockovich canadienne. La comparaison est un peu forte. Erin a remué ciel et terre pour une communauté, alors que Marlene s’est uniquement battue pour son mari. Dans le film, en tout cas, il n’est jamais mentionné qu’elle voulait plus. Elle ne luttait pas pour faire enlever la peine capitale au pays ni pour libérer plusieurs victimes du système. Oui, elle est parvenue à faire quelque chose de gros. Non, elle n’est pas Erin Brockovich.

Marlene - Erin Brockovich
Marlene (Kristin Booth)

Cela étant dit, il ne faut pas minimiser le fait que ce combat a bouleversé le système de justice canadien. Il est difficile d’imaginer qu’il y a moins de 100 ans, un jeune Canadien de 14 ans pouvait être condamné à mort, ici.  

Un manque de profondeur

Malheureusement, Marlene souffre d’un flagrant manque de profondeur. Rapidement, on passe de ce qui pourrait être un film politique et social vers un drame d’amour. À un tel point qu’on reste avec la pathétique impression que Marlene était avant tout une groupie de Truscott. Dans la première partie du film, on la voit subjuguée par sa passion pour le jeune homme au point de rougir et de se mettre belle lorsqu’elle aura enfin l’occasion de le rencontrer. Ce serait grandement plus pertinent si on avait pris la peine de s’étendre sur les procès et les longues recherches que la protagoniste a dû faire. Mais encore une fois, on se retrouve devant un film qui contraint une femme dans son désir d’amour et dans le sillon d’un homme. Mais qui était Marlene? J’imagine que cette question sera pour une autre fois. On aurait pu s’attendre à plus d’une œuvre écrite et réalisée par des femmes.

Marlene - Un manque de profondeur

Mais encore…

Le cas de Steven était vraiment une erreur judiciaire, car la police l’a montré du doigt et a ignoré toute preuve qui pointait ailleurs, une histoire encore répétée à ce jour, de nombreux innocents languissant en prison. 

Je tiens tout de même à signaler la performance de la jeune Julia Sarah Stone, qui donne un souffle de bonheur dans ce film peu passionnant. J’ai hâte de la voir dans un rôle intéressant. 

L’histoire de Steven Truscott est l’un des cas judiciaires les plus célèbres du Canada. Mais il faudra attendre encore un peu pour qu’une œuvre lui rende réellement hommage.

Note : 6,5/10

Bande-annonce

Fiche technique : 

Titre original : Marlene
Durée : 110 minutes
Année : 2020
Pays : Canada
Réalisateur : Wendy Hill-Tout
Scénario : Wendy Hill-Tout et Cathy Ostler

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