[VIFF] Spaghetti Code Love (スパゲティコード・ラブ) — Solitude

« Si un arbre tombe profondément dans une forêt, sans personne, fait-il du bruit? »

Spaghetti code love - afficheUn livreur qui ne peut oublier celle qu’il aime. Une auteure-compositrice-interprète qui a abandonné ses rêves. Un nomade numérique qui vit dans une valise dans des hôtels capsules. Une call-girl qui continue d’être trahie par ceux qu’elle adore. Un directeur créatif de génie tourmenté qui détruit le monde qui l’entoure. Un couple de lycéens qui débat sur la plus belle façon de mourir. Une travailleuse à temps partiel dont l’amoureux est un homme d’affaires marié. Un photographe qui parle beaucoup, mais qui agit peu. Une lycéenne renfermée qui rêve de Tokyo.

Enchevêtrés comme un code de spaghetti, des individus imparfaits luttent, subissent amour et agonie, alors qu’ils avancent dans la vie dans ce drame stylé et multiprotagoniste, mettant en scène les drames de la jeunesse. Bienvenue dans l’univers que crée Takeshi Maruyama avec Spaghetti Code Love.

Un beau mélange de tristesses

Heureusement, la fin de Spaghetti Code Love offre une parcelle de bonheur. Parce que sinon, on ne peut pas dire que ce long-métrage soit très joyeux. Chacun des personnages tente de se faire croire qu’il est heureux et que sa vie le comble, alors qu’en réalité, chacun est d’une pure tristesse. 

SpaghettiCodeLove - Mélange de tristesses

Le film propose une narration inédite, alors que les 7 ou 8 personnages principaux (oui, il y en a beaucoup) dialoguent avec les autres personnages, mais y va aussi d’une narration reflétant ses pensées. La grande quantité de protagonistes rend la compréhension un peu ardue au début du film. Heureusement, l’imbrication de chaque histoire est merveilleusement faite. 

D’entrée de jeu, on pourrait facilement croire qu’il y a trop de personnages pour les rendre tous pertinents. Mais comme la thématique reste la même pour chacun, ça passe bien. Pour alléger toute la lourdeur de cette solitude, le réalisateur insère quelques moments plus mignons, voire drôles. Et une fin légèrement… légère.

Enchevêtrement de talent

Yuki Kura (Amane), Toko Miura (Cocoro), Hiroya Shimizu (Shingo), Rikako Yagi (Rin), Nino Furuhata (Tsubasa), Yuzu Aoki (Kei), xiangyu (Sakura), Saya Kagawa (Natsumi), Yuuki Kamioosako (Hana), Rintaro Mitani (Kazuki), Mutsumi Satou (Momoko), Yuriyan Retriever (Umeko) et Kaho Tsuchimura (Shizuku) offrent tous et toutes de belles et très belles performances.

Spaghetti Code Love - Enchevêtrement de talent

Lorsqu’il y a tant de personnages importants dans un même film, c’est difficile de miser sur le talent, car il n’y a pas une ou deux personnes qui sont à l’écran à temps plein. Il faut donc considérer la distribution de Spaghetti Code Love comme un tour de force. Les acteurs sont touchants, sans verser dans le mélodramatique. Les émotions passent bien (et ce, malgré la barrière de la langue dans mon cas). 

Ceci étant dit, ce sont les façons utilisées par le réalisateur pour faire se croiser les personnages qui permettent au spectateur d’apprécier réellement cette œuvre. Une belle subtilité juste assez évidente pour qu’on ne s’y perde pas.

Mais encore…

Je me suis découvert, dernièrement, une passion pour le cinéma japonais. Les cinéastes du pays du soleil levant ont une façon bien différente des Occidentaux de faire du cinéma. Ou plutôt de raconter une histoire et de susciter des émotions. 

SpaghettiCodeLove - Mais encore

Donc, si vous avez envie d’un petit dépaysement qui ne vous laissera pas perdu, je vous suggère de regarder Spaghetti Code Love. Il s’agit d’un petit bijou dans l’art de la narration.

Note : 8,5/10

Spaghetti Code Love est présenté au VIFF, le 1er et le 9 octobre 2021.

Bande-annonce

Fiche technique : 

Titre original : スパゲティコード・ラブ
Durée : 96 minutes
Année : 2021
Pays : Japon
Réalisateur : Takeshi Maruyama
Scénario : Naomi Hiruma

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