« S’il vous plaît madame, donnez-moi une chance. »
Adriana vit à Mexico. En temps de crise, due à la pandémie de Covid, elle survit tant bien que mal en vendant des biens dans un marché de rue.
Avec Encuentros, Jorge Eduardo Salgado Ponce propose un court métrage dans lequel il montre la dure réalité qu’a accentuée la pandémie due à la Covid19.
Afin de montrer d’une façon très réaliste la dureté de la vie en temps de pandémie, le réalisateur utilise un langage cinématographique se rapprochant de celui du documentaire. Ça fonctionne bien puisque le spectateur peut ressentir le côté vrai qui émane du film.
La caméra est constamment en mouvement pour suivre la femme à travers la foule, dans ses déplacements. Puis, une fois installée au marché, la caméra s’attarde sur les personnages, en plans rapprochés. De plus, Salgado Ponce ne fait pas semblant que la pandémie n’existe pas, comme le font tous les autres, sans pour autant vouloir montrer la pandémie. Les personnages vivent avec les effets du virus (masques et distances), de façon réaliste. C’est rafraîchissant.
Une autre réussite du réalisateur/scénariste est la façon dont il montre sa ville. Non seulement on souffre avec la pauvre femme qui doit traverser la ville pour aller vendre ses trucs, mais on découvre Mexico en même temps.
Mexico, c’est de la couleur. La ville est très colorée, et le réalisateur l’utilise assez bien. En suivant Adriana dans son voyage de la maison au marché, le spectateur comprend ce que c’est que de vivre dans cette ville lorsqu’on est dans une situation de précarité. La jeune femme doit marcher pour se rendre jusqu’à une rue passante pour prendre un taxi moto, pour se rendre jusqu’au funiculaire, qui la mène à un bus, pour finalement marcher encore. Pendant ce déplacement, la caméra continue de suivre la protagoniste comme si elle était la vedette d’un documentaire dans lequel nos yeux sont inondés de beauté visuelle et de tristesse due à la situation de précarité du personnage.
Le réalisme social n’aura jamais été aussi coloré que dans Encuentros. Et malgré toute cette beauté, c’est la dureté de la vie qui ressort du visionnement de ce court métrage. Disons qu’on a envie d’acheter quelque chose à Adriana pour l’aider…
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