The Violent Heart – Un Roméo et Juliette revisité

« The problem is that boy you were with, Daniel Harris. »
[Le problème c’est ce garçon avec qui tu étais, Daniel Harris.]

The Violent Heart - AfficheÀ l’âge de neuf ans, Daniel a été témoin du meurtre de sa sœur adolescente, dont le meurtrier n’a jamais été arrêté. Aujourd’hui âgé de 24 ans, Daniel (Jovan Adepo) a du mal à trouver sa place dans le monde et à être à la hauteur de la barre fixée par son père, un Marine décoré en poste en Afghanistan. Après avoir purgé une peine pour avoir blessé un camarade de classe dans une bagarre au lycée, Daniel vit à la maison avec sa mère et son jeune frère et fait des vidanges d’huile dans un garage local, mais rêve de rejoindre les Marines. Ses perspectives s’éclaircissent lorsqu’il rencontre Cassie (Grace Van Patten), une lycéenne extravertie qui trouve son air calme et mystérieux rafraîchissant par rapport aux garçons de son âge. Mais lorsque les secrets profondément enfouis de leur petite ville sont révélés, les réverbérations d’un passé violent menacent de déchirer le couple.

Avec The Violent Heart, le scénariste et réalisateur primé Kerem Sanga offre un thriller contemporain à la Roméo et Juliette. Une tragédie située au cœur du sombre Tennessee.

Encore Roméo et Juliette

Le réalisateur ne s’en cache pas. Avec The Violent Heart, il voulait faire un thriller contemporain de style Roméo et Juliette se déroulant au cœur des États-Unis. Un film de genre assumé, qui part d’une prémisse pas très originale. 

La tragédie à la Shakespeare a effectivement été traitée à l’usure. « I started to realize that a lot of the films I’d loved growing up also worked in this big emotional space: Douglas Sirk’s Magnificent Obsession, Pedro Almodovar’s Talk to Her, and more recently, Denis Villeneuve’s Incendies. » [J’ai réalisé que beaucoup de films que j’ai aimés en grandissant jouaient aussi sur ce grand espace émotionnel : Magnificent Obsession de Douglas Sirk, Hable con ella de Pedro Almodovar, et plus récemment, Incendies de Denis Villeneuve.] Et effectivement, le film de Sanga rappelle celui de Villeneuve. 

The Violent Heart - Encore Roméo et Juliette
Daniel (Jovan Adepo)

L’une des thématiques explorées par le film est les effets de la violence sur un enfant et la façon dont la nuit où l’enfant est témoin d’un meurtre détermine son avenir. Quinze ans ont beau être passés, le jeune homme est toujours affecté de troubles violents. Et ce dont on ne parle pas suffisamment, c’est bien de cette brutalité qui transforme une victime en un possible agresseur. Bien que Daniel contrôle plutôt bien la noirceur qui l’habite, elle reste un handicap dans sa vie. Arrive Cassie…

Le talent au service du genre

Rarement un film de genre m’aura touché autant que celui-ci. Le scénariste et réalisateur crée un magnifique contraste en mettant en scène ses deux personnages principaux : Daniel et Cassie. Il est noir, elle est blanche. Il est d’un milieu modeste, elle est d’un milieu plutôt aisé. Il n’a pas beaucoup d’éducation, alors qu’elle est une élève modèle. Bien que nous ayons un contraste noir et blanc, la mise en scène permet de glisser subtilement ces nuances au spectateur pour l’amener, au moment précis où il en prend conscience, à un revirement de situation inattendue qui changera tout de cette mignonne histoire d’amour. Je vous rappelle qu’il s’agit d’une tragédie ici…

Si le réalisateur a bien mis en scène l’histoire, sans ses acteurs, l’émotion n’y serait pas. Jovan Adepo offre un jeu bien nuancé. Il réussit à créer un personnage attachant, mais effrayant à cause de ce qui bout à l’intérieur. Quant à Grace Van Patten… je suis littéralement tombé amoureux professionnellement ! Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai vu un personnage d’adolescente qui venait réveiller le sentiment particulier qu’était d’avoir 17 ou 18 ans et d’être à la fin de ses études secondaires. 

The Violent Heart - Du talent
Cassie (Grace Van Patten)

Je dois aussi mentionner la présence discrète, mais si efficace de Mary J. Blige dans le rôle de la mère de Daniel. Il ne faut pas sous-estimer l’importance des rôles de soutien. 

Mais encore…

The Violent Heart - Mais encore

Le titre, The Violent Heart, suggère que la violence et l’amour sont étroitement liés l’un à l’autre et que la frontière entre ces deux concepts peut être plus fragile qu’on ne le pense. 

Nous avons, ici, un film qui pourra séduire autant les critiques que le grand public.

Note : 8/10

Bande-annonce

Fiche technique :

Titre original : The Violent Heart
Durée : 107 minutes
Année : 2020
Pays : États-Unis
Réalisateur : Kerem Sanga
Scénario :Kerem Sanga

Article minutieusement révisé par Révizio inc.

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