Du 14 au 24 novembre prochain se tiendra la 22e édition des Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal (RIDM). Au total, ce sont 154 documentaires provenant de 47 pays qui seront présentés lors du festival. Au sein de cette sélection, les auditeurs auront la chance d’assister à la projection de 57 films québécois et canadiens, comme Wilcox, de Denis Côté (Vic+Flo ont vu un ours, Boris sans Béatrice).
Le 14 novembre, c’est le portrait documentaire The Disappearance of my Mother, premier long métrage du réalisateur italien Beniamino Barrese qui ouvrira les RIDM. Il le consacre à sa mère, la mannequin Benedetta Barzini, autrefois la muse d’artistes de renom tels Andy Warhol et Salvador Dali, qui lui a manifesté son désir de fuir complètement les projecteurs. Révélation au Festival de Sundance, le documentaire capte ainsi les dernières images d’une femme dont l’identité même a un jour été reliée aux caméras.
Le film de clôture pose un regard sur une question identitaire toute autre: celle d’enfants qui ont pour passion de performer en tant que Drag Queen. Et ils le font! La réalisatrice, Megan Wennberg, les suit à la veille de leur première performance commune à Fierté Montréal. Drag Kids sera présenté le 23 novembre en présence de Megan Wennberg et Queen Lactatia, protagoniste du film.
Les RIDM sont également l’occasion de voyager à travers le monde. On pourra notamment découvrir des facettes du Chili, grâce à l’oeuvre La cordillère des songes (La Cordillera de los sueños). Le documentaire marque le point final de la trilogie géographique et politique sur le Chili de Patricio Guzmán. Le cinéaste se concentre dans cet épisode sur la Cordillère des Andes et traite du rapport des Chiliens au territoire.
Après avoir remporté le Grand prix de la compétition internationale des RIDM en 2016, la réalisatrice chinoise Shengze Zhu nous partage des images de la Chine dans Present.Perfect. N’utilisant que des vidéos diffusées en direct, Zhu a créé un documentaire audacieux qui lui a valu le Tigre d’or au Festival de Rotterdam.
Mais ce n’est pas qu’un regard sur l’international que nous propose les RIDM: on aura l’occasion de faire des incursions dans des communautés beaucoup plus près de nous: celles des Autochtones notamment, dans le 53e film d’Alanis Obomsawin, Jordan River Anderson, le messager. Les RIDM font également une place à des réalisateurs autochtones émergents en s’associant au Wapikoni mobile. La projection de chaque film de la compétition nationale sera ainsi précédée par celle d’un court métrage produit dans le cadre du travail de l’organisme.
Le film d’Alanis Obomsawin, par le traitement de la réalité des soins de santé réservés aux enfants autochtones, se mérite une place dans l’une des trois nouvelles catégories présentées dans les RIDM cette année après les traditionnelles « Portraits » et « États du monde » : la Résistance. Les deux autres catégories exposeront quant à elles des œuvres qui posent un regard actuel sur l’histoire (« Histoire revisitée ») et qui jettent un œil à la situation climatique alarmante (« Histoires naturelles »).
Neuf films contribueront à cette dernière section, dont The Hottest August, dans lequel Brett Story propose un portrait des plus lucides et empathiques de la société américaine contemporaine, entre Trump et les effets du réchauffement climatique, et Le moyen métrage international Fordlandia Malaise (Susana De Sousa Dias), qui revient sur un projet industriel néocolonialiste mis sur pied en 1928 dans la forêt amazonienne.
Pour la programmation complète, consultez le site du festival: https://ridm.ca/fr/films.
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