Riot Girls – Quand les femmes font de la marde

« It all started with a weird black gut rot. »
[Tout a commencé avec une étrange pourriture noire au niveau de l’abdomen.]

Riot Girls - afficheUne fois que tous les adultes de Potter’s Bluff ont disparu dû à une maladie mystérieuse, les enfants survivants se sont scindés en deux groupes: les Eastsiders et les tyranniques Westside Titans. Quand un des leurs est capturé par les Titans, il appartient aux rockers punks et meilleures amies, Nat (Madison Iseman) et Scratch (Paloma Kwiatkowski), de mener les adolescents du East Side dans une mission mortelle et violente qui décidera de l’avenir de Potter’s Bluff.

Pour Riot Girls, l’équipe de production a été composée d’un groupe presque entièrement féminin. En ressort un film infecte, mais qui met des femmes à l’avant-plan. La preuve que des femmes sont capables de faire des merdes qui sont pratiquement pareilles à celles des hommes. Sauf que les héros sont des filles et la pauvre princesse à sauver est un garçon…

Une équipe maximalement féminine

Riot Girls - Cast féminin
Scratch (Paloma Kwiatkowski), Jack (Alexandre Bourgeois) Nat (Madison Iseman)

Écrit, produit, réalisé, etc., etc… par des femmes. Ce genre d’équipe devrait faire en sorte que le film sera différent de ce qu’on a l’habitude de voir. Right? Hé bien, hormis le fait que ce sont des filles queer, dont une plutôt asexuée, et que la personne à sauver est un gars, ça ne change absolument rien… Non, Riot Girls, contrairement à un film comme Endzeit (aussi composé d’une équipe presque entièrement féminine), n’apporte rien de nouveau sous le soleil. En fait, on dirait un mélange entre Twilight et n’importe quel film d’action à la Rambo

J’ai vu, il y a quelques semaines, This Changes Everything, un film qui milite afin d’augmenter la représentation féminine au cinéma et dans l’industrie cinématographique elle-même. Un autre film plutôt raté, d’ailleurs. Ne serait-il pas possible d’offrir ces places à des femmes qui ont quelque chose à apporter au cinéma plutôt qu’à des femmes qui ne veulent que refaire les mêmes films que leurs compatriotes du sexe opposé? Quoiqu’il en soit, Jovanka Vuckovic aura réussi à prouver que les femmes sont capables, elles aussi, de créer des oeuvres minables et sans valeur.

Indigeste

Riot Girls - Indigeste
NAT (Madison Iseman)

Riot Girls se veut-il un film cheap assumé? Si oui, ça ne paraît pas. Au-delà du côté cheap mal assumé, on retrouve tous les clichés du film d’action classique. Mais les rôles de héros sont inversés. 

Les « méchants » Titans sont idiots, sans profondeur, et clichés à fond. Évidemment, ce sont des hommes, eux… Je dis ça comme ça là. Dès le premier plan qui nous les présente, on les déteste; on les trouve cons et on sait qu’ils perdront ce combat. D’ailleurs, on sait aussi comment le film se terminera après quelques minutes. 

Revenons à nos héroïnes queer sans saveur. Il y a Nat, la belle blonde un peu naïve, mais sexy et suiveuse à souhait. Elle est courageuse, mais reste le faire-valoir de la Rambo du film, Scratch. Elle, c’est la « badass » du film. Elle se fout des règles. Elle possède un gros gun. Elle a des couilles de fer. Oups… Je veux dire un utérus de métal. C’est elle qui fera exploser les têtes (littéralement). En même temps, à quoi peut-on s’attendre lorsque la productrice, Lauren Grant, déclare ceci à propos du film : « It is exactly the kind of project I want to see and make – a queer coming of age film set in a post-apocalyptic landscape. Kick ass female characters getting their turn to be the heroes of their own stories. » [C’est exactement le genre de projet que je veux voir et faire : un film qui se déroule dans un paysage post-apocalyptique où des ados deviennent adultes. Les personnages féminins qui kick des culs, devenant à leur tour les héros de leurs propres histoires.] 

Oh oui… Je ne peux passer sous silence un dernier petit point… Était-ce vraiment nécessaire de faire de ces personnages des queer? Et de faire d’un des deux personnages une fille qui pourrait se définir comme non binaire? Je sais, c’est dans l’air du temps. J’imagine que ça aide pour avoir du financement. C’est le genre de choses qui me donne un petit côté martiniste (de Richard Martineau – ça me fait chier et chialer).

Un petit truc original

Riot Girls - Un point positif
Nat et Scratch

Tout de même, il y a un petit point positif dans ce film. Le petit côté BD. Au début, on présente les personnages comme si c’était une bande dessinée. On voit les cases. Les images sont des dessins. Il y a des bulles pour les textes. Et une musique qui déchire. Tout le film durant, le concept des cases reste présent. Ça, ça m’a bien plu.

Ah oui… Je pourrais mentionner que ces personnages queer participent à l’histoire, sans que leur orientation sexuelle ne soit un enjeu dans l’histoire. Ça, c’est vraiment bien. 

Mais encore…

Riot Girls - Mais encoreDans l’introduction du film qui est montrée en bande dessinée, on nous explique que les adultes ont disparu dû à une étrange maladie qui les fait pourrir. Puis, on n’en parle plus vraiment sauf une fois où on voit un des méchants qui semble avoir cette maladie qui apparaît lentement. Finalement, cette étrange maladie n’est qu’une excuse pour permettre de placer des personnages de 10 ans, habillés comme des adultes de 55 ans. Et pour que ces enfants puissent faire n’importe quoi. Et c’est vraiment n’importe quoi.

Mais on a un film fait par des filles, avec des filles. Quelle belle façon de montrer que les femmes et les hommes sont effectivement capables des mêmes choses. Ici, créer de la marde!

Note : 4/10

Visionnez la bande-annonce :

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