« A different kind of zombie film. »
[Un film de zombies d’un genre différent.]
Deux jeunes femmes, Vivi (Gro Swantje Kohlhof) et Eva (Maja Lehrer), fuient les limites de la communauté « sans zombies » de Weimar. Leur voyage les emmène dans un paysage post-apocalyptique luxuriant et magnifique : en l’absence de l’homme, la nature a repris le dessus. Enfin, se rendant compte que la lutte contre les morts-vivants n’est peut-être pas la leur, une nouvelle compréhension du monde leur apparaît.
Présenté en première mondiale au TIFF 2018, Endzeit, de Carolina Hellsgård, réfléchit sur notre existence future, comment nous choisissons de vivre et quelles seront nos options dans un monde où la nature reprendra ses droits. L’esthétique est inspirée par le style original et rafraîchissant du roman graphique d’Olivia Vieweg, sur lequel est basé le script. Le film représente aussi l’amitié entre deux jeunes femmes obligées de s’émanciper pour survivre.
Deux ans après que les zombies ont envahi la terre, les villes allemandes de Weimar et d’Iéna sont peut-être les derniers bastions de la civilisation humaine. Derrière ce concept qui semble voué à quelque chose d’assez ordinaire se trouve un film qui nous amène à réfléchir.
Oui, au-delà des moments d’action fidèles à son genre (horreur), Endzeit offre des moments plus calmes, presque lyriques, où nous suivons les personnages qui se déplacent dans ce paysage luxuriant et post-apocalyptique. On a donc droit à un film de zombies qui amène le spectateur à réfléchir, sans s’en rendre compte, à la place de l’homme dans l’univers. Et à son rôle dans la destruction de la nature. Une nature qui, comme on le constate de plus en plus dans la réalité, commence à nous montrer que nous ne sommes pas les plus forts…
Ici, la nature reprend effectivement sa place contre l’humain, qui ne peut faire le poids alors que les zombies aident la nature à reprendre sa place.
Endzeit a été réalisé l’été dernier par une équipe de créatrices : avec deux rôles principaux féminins, et tous les postes clés remplis par des femmes, c’est le premier film de zombies sorti d’Allemagne ces dernières années.
Est-ce que ce film de zombies offre plus de moments pensifs parce qu’il a été fait par une équipe de femmes? C’est possible. La question se pose. Mais je ne crois pas que ce soit la raison qui fait que ce film est plus qu’un simple film d’horreur. Je crois plutôt en la vision de la réalisatrice et en celle de la scénariste.
Mais c’est intéressant de voir une œuvre créée par une équipe opposée à ce qu’on voit généralement, une équipe d’hommes.
Endzeit suit deux jeunes femmes très différentes, Vivi (22 ans) et Eva (26 ans), qui doivent involontairement unir leurs forces. Pendant qu’elles luttent contre les morts-vivants, elles développent une forte amitié, tout en étant obligées d’affronter les démons de leur passé ainsi que ceux du présent…
Maintenant que les humains sont partis, la nature prend le dessus. Mais la nature ne connaît pas de frontières et les deux jeunes femmes doivent bientôt faire face à une réalité nouvelle et fantastique.
Ce film traite grandement de culpabilité. Mais Endzeit ne concerne pas seulement la culpabilité, mais aussi l’émancipation. Vivi et Eva se libèrent de leur passé et incarnent une nouvelle forme de coexistence, une possibilité excitante pour l’humanité.
Note : 8/10
Endzeit est présenté au TIFF les 7, 8, 9 et 11 septembre 2018.
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