« Water here is so special… »
[L’eau ici est si spéciale…]
Dans une maison de plage isolée, Beth (Danika Vandersteen), une mère célibataire, lutte pour garder son jeune fils Lowen (Woodrow Graves) à l’abri de l’influence d’une présence surnaturelle.
Réalisé, monté, coscénarisé par Seth A Smith, The Crescent, sélectionné au dernier TIFF, est un regard transcendant sur la perte, le chagrin et la monoparentalité, raconté à travers l’art de marbrer et les yeux d’un enfant de deux ans.
Après la mort de son mari, Beth, accompagnée de son fils d’environ 2 ans, Lowen, se retire dans un chalet de bord de mer à Silver Crescent Beach. La perte de son partenaire a été épuisante sur le plan émotionnel, et les pressions supplémentaires exercées par la monoparentalité sont devenues plus importantes que ce qu’elle pouvait supporter. Pour s’aider à y faire face, Beth se tourne vers son art – le processus d’impression abstraite du papier marbré.
Mais ce travail fait surgir les mémoires de sa vie passée. Bien que les implications de l’absence de son père ne soient pas complètement comprises, Lowen ressent également la perte. Il demande une attention constante à sa mère, qui n’a pas l’énergie pour y arriver. Alors que mère et fils tentent de reconstruire leur lien, une force mystérieuse provenant de la mer commence à les hanter.
La mort du père, mais surtout le thème de la monoparentalité sont au cœur de The Crescent. Malgré le côté surréaliste qui crée la peur dans ce film, on y croit. La relation entre la mère épuisée et le bambin plein d’énergie est réaliste et touchante. Malheureusement, tout se gâche…
Beth descend de plus en plus loin dans le chagrin et la mélancolie. Dans un geste imprudent, alimenté par le désir d’être à nouveau avec son mari, elle abandonne son fils. Perdu et seul, Lowen est obligé de se débrouiller seul pendant plus de 2 jours. Et là, j’ai complètement décroché. Un bébé de 2 ans aurait peiné à survivre seul, dans une maison qu’il ne connait pas (d’autant plus), si longtemps.
C’est dommage, car le film est poignant. Mais lorsqu’on ajoute un élément si invraisemblable, ça gâche tout. Si l’on était dans un type d’univers étrange dans lequel il est plausible qu’un bébé vive seul, ça irait. Mais ici, nous sommes dans le monde tel que nous connaissons. Avec un petit quelque chose qui ajoute à l’étrange, mais dans notre monde tout de même. Lowen aurait dû mourir en étant seul ainsi.
The Crescent est produit par Nancy Urich, partenaire de longue date de Smith, et c’est son propre fils, Woodrow Graves, âgé de 2 ans, qui tient le rôle de Lowen.
Un beau pari qui aurait fonctionné si ce n’était du problème de survivance de l’enfant.
Tout de même un film intéressant.
Note : 6/10
[do_widget id=patreon_sidebar_user_widget-2]
© 2023 Le petit septième