Plein(s) Écran(s) (ter) – Un festival 100 % Facebook

Suite et fin de notre couverture de cette deuxième édition du Festival Plein(s) Écran(s).

Madame Wang de Guillaume Bossa (10 min.)

Madame Wang, Chinoise installée à Montréal, tient un dépanneur (original).

Ce documentaire nous la présente sous un autre jour.

Mme Wang
Mme Wang dans son dépanneur

Le film la montre, à toute heure, derrière la caisse, servant les gens du quartier. Loterie, bière, chocolats…

Mais on nous présente une Madame Wang complètement libérée, elle était danseuse professionnelle en Chine et elle tient une école de danse que l’on imagine dans le quartier chinois.

Elle est magnifique de souplesse et de grâce, elle est belle et mince malgré ses 55 ou 60 ans.

La dernière scène est magnifique, Madame Wang danse dans son dépanneur fermé, devant les frigidaires à bière.

9/10

Accéléré Chapultepec de Kaveh Nabatian (3 min.)

Un document sur la circulation dans les grandes villes.

AccelereDes agents de la circulation gesticulent sans cesse pour s’assurer que le flot de voitures finisse par s’écouler.

On est en Afrique et/ou en Amérique du Sud et/ou en Asie, c’est la même chose, le même mouvement incessant de véhicules qui vont et viennent, au détriment des piétons et de la santé de leurs poumons.

Le réalisateur a simplement voulu (et réussi à) illustrer qu’à peu près partout sur la planète des véhicules à moteur circulent, et il nous oblige à constater qu’il y en a beaucoup trop.

Petit film assez réussi quant à son message.

7.5/10

La voyante de Alexandre Auger et Alexis Fortier Gauthier (19 min.)

La voyanteUne assez jeune femme (Catherine de Leon) est voyante, elle lit les tarots, le marc de café, les rêves. Elle est aussi médium, laissant son corps à la merci d’un défunt qui peut ainsi parler à une proche.

Le film nous présente trois clients : un homme qui refuse la réalité et qui finit par pleurer à chaudes larmes devant le Tarot qui s’exprime, une jeune femme qui raconte son rêve et apprend par elle-même ce qu’il signifie et, enfin, une femme d’âge mûr qui n’a pas fait le deuil de sa mère.

Le film est réussi, du fait qu’il nous laisse croire que cette voyante a réellement un don de voyance. Les clients semblent sincères et repartent satisfaits et parfois bouleversés.

Le problème se trouve toutefois dans l’intérêt du sujet. On sait que le film est scénarisé et rien ne nous convainc de nous précipiter chez une voyante à notre tour. Le film est bien fait, mais sans grand intérêt.

6.5/10

Bureau de Fernand-Philippe Morin-Vargas (11 min.)

Petit film sur le travail aliénant de bureau.

BureauLa seule distraction sera une guêpe qui mobilisera les employés et les fera enfin sourire, puis rire de bon cœur.

La patronne (Sophie Faucher) mettra fin au bonheur en écrasant la guêpe.

Bien illustré mais sans trop de prétention.

8/10

Photo jaunie de Fanie Pelletier (30 min.)

Documentaire-réalité que Fanie Pelletier a tourné, inspiré par des vieilles photos et bandes 8 mm de son père. Et surtout de son journal personnel.

Le film couvre les belles années 50 jusqu’à 80 en Abitibi.

Je dis « les belles années » parce que ce que l’on filmait à l’époque dans nos familles, c’étaient des fêtes, des vacances, des mariages. On devait montrer le bonheur, la caméra nous regardait.

Photo jaunieOn assiste ici à un récit de la vie de Paul, le père, où l’adage « c’est pas parce qu’on rit que c’est drôle… » pourrait résumer le film. Dans son journal, il dit : « j’ai la beauté du monde et sa tristesse dans les yeux… » « Au secours… »

La réalisatrice a su nous mettre en face d’un contraste frappant entre le journal d’un déprimé et les images de bonheur de la famille, incluant son père, le névrosé.

Plusieurs se reconnaîtront à l’intérieur des mots du journal, celui d’un homme qui est né au mauvais endroit et à la mauvaise époque. Paul est malheureux de devoir être un homme fort, solide, chef et décideur. Et on ne parle pas ici d’homosexualité qui a rendu bien des pères et mères de l’époque des années 50 à 80 malheureux, parce qu’ils et elles ne pouvaient sortir du garde-robe. On n’en parle pas, mais le parallèle est à un pas de distance.

Ce court métrage d’une grande sensibilité se regarde avec plaisir et intérêt, nous sommes tous issus de ces familles de la grande noirceur.

8/10

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