Genocidal Organ – Ou le futur de l’humanité

genocidal-organ-posterCe que l’on craignait le plus vient de se produire : un engin nucléaire vient de détoner à Sarajevo, engendrant un mouvement de panique généralisée. Les démocraties privilégiées s’endurcissent et plongent illico en mode surveillance. Les contrées les plus vulnérables s’effondrent, tandis que déferle une vague de conflits ethniques pandémiques et de tueries. Rien toutefois qui ne soit à l’épreuve de Clavis Shepherd, le capitaine du groupe d’élite tactique, dont les moindres gestes sont épiés par ses gestionnaires de Washington. Au cours d’une opération dirigée par le président lui-même, l’équipe de Shepherd infiltre l’enceinte sécurisée de criminels de guerre géorgiens, à la recherche d’une mystérieuse cible américaine. Or, les choses ne se déroulent pas comme prévu : le seigneur de la guerre et un autre agent meurent au combat. John Paul, l’Américain recherché, est toujours en cavale, et malgré lui, au cœur du génocide qui s’abat sur le monde.

Après Empire of Corpses et Harmony, Genecidal Organ vient clore la trilogie d’adaptations en animation des romans de l’auteur japonais de science-fiction Project Itoh, alias Satoshi Ito, mort d’un cancer en 2009.

Un film d’animation truffé de références littéraires et linguistiques

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Clavis Shepherd

Superbe surprise que de voir l’adaptation d’un manga si réussi. C’est que, très souvent, les références littéraires, généralement nombreuses, par les auteurs de mangas japonais ne transparaissent pas à l’écran. Cette fois-ci, on les entend et on les voit! Devant une mise en scène et un scénario assez complexe par Shuko Murase, les références faites à l’œuvre de Kafka et de Goethe, par exemple, nous indiquent que la solution ou le dénouement ne nous sautera pas aux yeux facilement. Et la promesse est tenue. Suite à une explosion nucléaire qui a eu lieu à Sarajevo, les populations mondiales les plus puissantes, et les plus nombreuses, se mettent en ébullition. C’est sans compter sur les connaissances linguistiques et neurologiques d’une cible américaine hautement recherchée : John Paul.

En effet, tout le stratagème et le suspense du scénario résident dans la capacité du cerveau humain de développer une grammaire afin de créer un système de communication. On nous explique que certains mots ou sensations répétés orienteront le cerveau à agir d’une certaine manière. Quel en sera le résultat? Je vous laisse voir le film pour découvrir cela!

Un manga américanisé

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Clavis Shepherd en action et en tenue de camouflage

Il est tout de même assez amusant et un peu déstabilisant de voir des Américains parler japonais dans un manga sous-titré en anglais. D’un point de vue politique, le choix d’une planète identique à la Terre aurait peut-être été apprécié, ainsi pas de suprématie américaine face au reste du monde, ni de culpabilité flagrante de certains pays de l’Est. Un étrange ressentiment de guerre froide est ressorti de ce manga malgré son réalisme spectaculaire.

Un avant-gardisme technologique

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Le réalisme flagrant des attaques lancées par les Américains

Même si l’action ne se passe que dans quelques années, les militaires américains sont truffés de gadgets technos pour les aider dans leur mission. Des verres de contact connectés, des cocons intelligents capables d’être parachutés sur terre ou en mer ou encore la capacité de devenir transparents peuvent faire rêver ou faire peur, mais ont le mérite d’ajouter un degré de qualité supplémentaire au film.

Tout cela étant dit, la qualité du scénario de Genecidal Organ, les références et le rythme ténu du déroulement de l’action en font un très bon film d’animation, à recommander!  

Note : 8 /10

* Le film à été présenté au Festival Fantasia.

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