Inherent Vice

Inherent Vice – Machination

Affiche de Inherent ViceL’ex-petite amie du détective privé Doc Sportello (Joaquin Phoenix), Shasta (Katherine Waterston), surgit un beau jour, en lui racontant qu’elle est tombée amoureuse d’un promoteur immobilier milliardaire, Wolfmann (Eric Roberts) : elle craint que l’épouse de ce dernier et son amant ne conspirent tous les deux pour faire interner le milliardaire… Mais ce n’est pas si simple…

Inherent Vice de Paul Thomas Anderson est basé sur le roman éponyme de l’écrivain Thomas Pynchon. L’histoire se situe au tournant des années 1970, et la fin des années 1960 et le début des années 1970 étaient une période assez mouvementée et noire aux États-Unis. La guerre du Viêt Nam et l’envoi de soldats américains au Cambodge ont été à la base de plusieurs manifestations musclées entre policiers et manifestants. Pensons notamment à la manifestation d’étudiants non armés contre une présence américaine au Cambodge, à la Kent State University en mai 1970, au cours de laquelle la police ouvre le feu et tue quatre manifestants et en blesse 9 autres. En 1972, un autre scandale éclate : Alfred W. McCoy apporte la preuve de l’implication de la CIA dans un trafic d’héroïne et d’opium en Asie du sud-est. Un climat de paranoïa s’installe.

Le personnage de Doc traduit bien le malaise de plusieurs États-Uniens. Il est très paranoïaque et sa forte consommation de drogues le rend certainement encore plus méfiant – à tort ou à raison, il est difficile de trancher. La paranoïa de Doc est parfois si profonde que si on ne connaît pas bien le contexte dans lequel elle s’inscrit, il devient parfois plus difficile de suivre l’histoire. J’aurais ainsi aimé connaître davantage ce contexte avant le visionnement…

Joaquin Phoenix, Katherine Waterston et Joanna Newsom dans Inherent ViceD’autres bons acteurs se joignent à la distribution : Josh Brolin joue Bigfoot, un inspecteur original et inquiétant; Reese Witherspoon est assistante du procureur et montre à quel point il est facile de contourner certaines lois quand elle acquiesce rapidement à une requête de Doc, qu’il présentait sans croire qu’il pouvait l’obtenir; Owen Wilson interprète un saxophoniste infiltré qui doit se cacher; Jena Malone, ancienne toxico et femme du saxophoniste, engage Doc pour découvrir la vérité sur la mort présumée de son mari; Benicio Del Toro est l’avocat de Doc; Martin Short joue un dentiste complètement défoncé sur la coke; et Joanna Newsom fait les narrations en voix off – il s’agit ici du premier rôle au cinéma de l’auteure-compositrice-interprète. Ce sont là autant de personnages colorés.

On retrouve aussi de petits clins d’œil cocasses ou complètement farfelus tout au long du long métrage. Pour n’en nommer que quelques-uns, je pense d’emblée à Coy Harlingen (Wilson) qui est représenté à table, entouré d’autres gens, comme dans la Cène du Christ; à Bigfoot qui mange des bananes glacées devant Doc de façon suggestive; et à Doc qui se fait systématique tabasser par les policiers qu’il croise, et toujours sans raison apparente. Ces images qui apparaissent comme dénuées de contexte ou de raison d’être provoquent des fous rires.

Inherent Vice s’inscrit dans un univers déjanté, où les drogues sont à l’honneur. Êtes-vous prêts à planer?

Note : 7,5/10

 

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