Jean-Pierre Jeunet (qui nous a marqués avec Le fabuleux destin d’Amélie Poulain) nous offre une autre fable à facture réaliste : The Young and Prodigious T.S. Spivet. Le film est basé sur le roman The Selected Works of T.S. Spivet de Reif Larsen. Après une rencontre avec l’auteur, Jeunet avait l’impression qu’ils étaient « de la même famille » : « C’est moi il y a trente ans! », a-t-il confié. Le réalisateur a coécrit le scénario avec Guillaume Laurant.
Le film est une coproduction France, Canada, Australie. La majorité des scènes extérieures ont été tournées en Alberta et les scènes intérieures, en studio à Montréal. Et je dois dire que les paysages sont très beaux. Une nature grandiose.
T.S. Spivet (Kyle Catlett) vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents (Helena Bonham Carter et Callum Keith Rennie), sa sœur Gracie (Niamh Wilson) et son frère Layton (Jakob Davies). Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perpétuel, ce qui lui vaut de recevoir le très prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington. Après avoir laissé un mot à sa famille, il part, seul, chercher sa récompense et traverse les États-Unis sur un train de marchandises. Mais personne là-bas n’imagine que l’heureux lauréat n’a que dix ans et qu’il porte un bien lourd secret…
Le personnage de T.S. Spivet me rappelait par moments les protagonistes de Moonrise Kingdom de Wes Anderson, par son esprit d’aventure et son ingéniosité. T.S. n’a pas froid aux yeux. Il quitte sa famille pour un long voyage, au cours duquel il rencontrera quelques problèmes. Mais sa détermination est très grande, et le but sera atteint.
T.S. narre par endroits l’histoire de sa famille, qui est pour le moins étonnante. Trois enfants qui ne se ressemblent pas du tout : un casse-cou, un autre surdoué et une qui rêve de gloire et de tapis rouge; un père qui a l’âme d’un cowboy et qui serait né, aux dires de T.S., cent en retard; et une mère docteure qui étudie les insectes à la recherche d’une espèce bien précise. Le tout est montré avec une belle touche d’humour.
Mais le personnage de T.S. doit aussi apprendre à composer avec la culpabilité. Ce qui ajoute un aspect dramatique. Je dois dire que Kyle Catlett est un jeune acteur talentueux.
Le film est présenté en 3D, mais je ne peux pas critiquer ce rendu ayant vu une projection en 2D. Le réalisateur expliquait son choix : « Dans son livre, Reif Larsen a accompagné son texte de nombreux petits dessins dans les marges : des cartes, des croquis, des plans, des portraits, des notes… [La 3D, c’était] l’opportunité de faire flotter ces dessins au milieu de la salle, avec ces effets de “jaillissements” que le public adore! » Si ce n’était des lunettes inconfortables, je serais curieuse de voir ces effets.
The Young and Prodigious T.S. Spivet est un film qui plaira à toute la famille. Une belle aventure, teintée de poésie!
Note : 7,5/10
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