Au début des années 1950, la France bifurque du cinéma classique pour laisser la place à un cinéma qui se veut le miroir de l’époque et qui traduit son instantanéité, celui de la Nouvelle Vague. On l’appelle ainsi pour traduire l’arrivée d’une multitude de nouveaux auteurs, artistes et réalisateurs, prêts à renouveler le septième art. La plupart d’entre eux collaborent régulièrement à la revue les Cahiers du cinéma. S’inscrivant dans le contexte historique des Trente Glorieuses, les œuvres font la lumière sur les mouvements sociaux, tels que la libération des femmes et les révoltes étudiantes.
Cependant, la thématique de la guerre et des ravages qu’elle a causés n’est jamais bien loin, toujours dans l’ombre des personnes qui l’ont vécue. C’est donc en 1959 que sort Hiroshima mon amour, succès fracassant d’Alain Renais et de Marguerite Duras.
La même année paraît le film les Quatre Cents Coups de François Truffaut, mettant en vedette le personnage d’Antoine Doinel, joué par Jean-Pierre Léaud. La saga d’Antoine Doinel comporte cinq films. L’œuvre est caractérisée par la séquence des plans, qui donnent l’impression que l’auteur parle au public directement. C’est en partie vrai, puisque cette œuvre est inspirée de l’enfance de Truffaut ainsi que par sa thèse, qui conçoit les réalisateurs principalement comme des auteurs.
La nouvelle vague d’auteurs amène également de nouveaux visages chez les acteurs, dont plusieurs sont révélés par les films pionniers de ce courant cinématographique. C’est notamment le cas de Gérard Blain et Jean-Claude Brialy. Ils seront les têtes d’affiche des œuvres qui inscrivent Claude Chabrol dans la Nouvelle Vague : le Beau Serge et les Cousins.
Jean-Luc Godard livre À bout de souffle en 1960. Sous ses allures de polar à l’américaine, le long-métrage se démarque par sa façon de saisir l’air du temps, que ce soit dans le choix des acteurs ou dans la manière de capter les images. Parmi les autres films notables du mouvement, on compte aussi Paris nous appartient de Jacques Rivette, le Signe du Lion d’Éric Rohmer, Pierrot le Fou et Le Mépris de Godard ainsi que Jules et Jim de Truffaut.
Si la Nouvelle Vague s’essouffle en France dès 1962, elle inspire cependant la relève du cinéma dans le reste du monde et y provoque d’autres mouvements semblables pour le reste des années 1960.
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