« Bro, c’est moi. Ton frère prodige. Ça fait longtemps… »
George Édouard (Ted Pluviose) est concierge à la Polytechnique. La seule autre personne qu’il croise la nuit est une doctorante en physique, Audrey (Léane Labrèche-Dor). Ils se retrouvent souvent pour parler de musique, de science. Un jour, George Édouard accueille le retour de son frère disparu, René. Ce dernier a assisté à une séance d’exorcisme. Un fantôme du séisme en Haïti le hante depuis.
Pour son premier long métrage, Oscillations, Ky Nam Le Duc nous amène dans la vie de deux solitaires afin de traiter de solitude et d’abandon. Un film avec quelques faiblesses, mais qui nous donne aussi de beaux moments de cinéma.
La nuit, deux solitaires se partagent en silence les couloirs déserts de la Polytechnique. Quand on travaille la nuit, ça veut souvent dire qu’on dort le jour. Et qu’on passe beaucoup de temps seul.
Mais pour Ged (George Édouard), agent d’entretien et ex-rappeur, et Audrey, doctorante en thermohydraulique et ex-confiante en l’avenir, c’est aussi l’occasion de se rencontrer, de se connaitre. Rien ne les rapproche vraiment jusqu’à ce que Ged reçoive la visite de René, son frère, qu’il ne voit plus depuis longtemps. Mais l’intrigue commence lorsque ce frère rapporte avoir aperçu leur père (depuis longtemps disparu) à Longueuil.
Audrey deviendra le soutien dont Ged avait besoin pour faire la lumière sur ce père disparu, et sur son passé et son présent.
Oscillations est intéressant, mais quelque chose ne fonctionne pas totalement. Les acteurs ne sont pas mauvais, mais, outre Léane Labrèche-Dor, ils ne sont pas totalement convaincants.
Pourtant, ça débute bien, avec des scènes et de beaux plans qui nous mettent dans une ambiance sombre. Des images qui créent une incertitude chez le spectateur. Mais plus on avance dans cette histoire de père disparu, moins on s’intéresse à la relation nocturne et hors-norme de Ged et Audrey, et moins le film est intéressant.
Il aurait été préférable de garder cette solitude nocturne et développer cette relation plutôt que de transférer brutalement le focus sur l’enquête. Travailler sur l’émotion, qui passe assez bien. Le personnage de Ged est vraiment intéressant et celui d’Audrey aussi. J’aurais simplement misé sur cette relation. Surtout que le dénouement laisse à désirer.
Tout de même, Oscillations offre de belles choses. La séance religieuse avec la cousine de René est très belle et intrigante. Mais peut-être est-ce là qu’on se perd. Bien que ces séquences soient très belles, elles ne servent que peu à l’histoire. On aurait pu les supprimer et donner plus de temps aux autres pièces du puzzle.
Il y a aussi les parties où l’on parle des vibrations ou des oscillations de la matière. Ces scènes sont superbes. Et comme Ged ne connait rien en physique, ça permet à Audrey de lui (et de nous) expliquer comment tout ça fonctionne. Et c’est simple à comprendre.
Au final, Oscillations est un film intéressant, mais inégal, qui nous laisse sur notre faim.
Note : 6/10
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