Les débuts de la carrière de Benito Mussolini (Luca Marinelli), depuis sa fondation des Fasci Italiani en 1919 jusqu’à l’assassinat de l’homme politique socialiste Giacomo Matteotti (Gaetano Bruno) en 1924 et son discours au Parlement le 3 janvier 1925.
Avec M – Il figlio del secolo (ou Mussolini : son of the century en anglais), Joe Wright offre une série en huit épisodes qui retrace la naissance du fascisme en Italie et l’accession au pouvoir du duce Benito Mussolini.
Un homme présenté autrement
La première chose qui frappe lorsqu’on commence à regarder M – Il figlio del secolo, c’est que Mussolini n’est pas directement présenté comme un méchant. Au contraire, il nous est montré comme un personnage principal commun, comme dans n’importe quelle série politique.
La série offre ainsi un aperçu de Mussolini et de ses relations personnelles, notamment avec sa femme Rachele, sa maîtresse Margherita Sarfatti et d’autres figures emblématiques de l’époque. Cette façon de montrer l’ascension de Mussolini le rend sympathique. En tout cas, c’est le cas dans les 4 premiers épisodes, dans lesquels on se retrouve à espérer qu’il parviendra à atteindre le pouvoir.
La série parvient à faire en sorte que le spectateur oublie presque ce qui suivra, les choses atroces qu’il a faites et comment il est l’inspiration du mouvement nazi en Allemagne. On comprend aussi, par la façon de le filmer, qu’il est charismatique malgré ses travers et ses faiblesses. On le voit grandir en tant que personne et l’effet est magistral.
C’est une série qui démontre comment, en utilisant l’image, on peut amener les gens à aimer ou détester une personne.
Jeux d’images et de sons
Il y a quelque chose d’autre qui est marquant avec cette série. Et ça va bien au-delà de la qualité. Dans les années 20-30, les fascistes comme les nazis ont utilisé les images et les médias pour faire croire en quelque chose. La technique reste bonne que l’on veuille faire quelque chose de bien ou de mal. Le réalisateur de M – Il figlio del secolo joue avec ces notions pour nous amener à aimer ses personnages, malgré ce qu’on en sait en dehors de l’univers fictif.
Benito Mussolini (Luca Marinelli)
Tout d’abord, la richesse visuelle rend cette série quasi épique. Par moment on se croit presque dans un film d’espionnage tellement les tons ocres et la noirceur donnent l’impression que l’on observe quelque chose de secret qui mènera notre héros aux sommets. Pour balancer les émotions, le réalisateur utilise aussi des images d’archives (ou qui ressemblent à des archives. Cela nous rappelle que la série relate quelque chose qui s’est réellement passé et que ce n’est pas tout beau.
Une stratégie qui permettra probablement à la série de ne pas trop choquer les spectateurs et le grand public. Et ce, malgré le fait que Mussolini s’adresse directement au spectateur à plusieurs reprises.
Un peu plus…
À l’instar du roman dont elle est inspirée, la série raconte l’histoire d’un pays qui a capitulé devant la dictature et celle d’un homme qui a su renaître de ses cendres à maintes reprises. D’abord journaliste, Mussolini avait même des tendances socialistes au début de sa carrière politique, mais fut exclu du Parti socialiste italien après avoir prôné une intervention militaire pendant la Première Guerre mondiale. Il servit ensuite dans l’armée avant d’être renvoyé du combat en 1917 après avoir été blessé. À son retour, il dénonça le Parti socialiste en faveur d’un nationalisme radical.
Après avoir été nommé Premier ministre après la Marche sur Rome de mars 1922, il transforma l’Italie en une dictature à parti unique dans le but de créer un État totalitaire.
Au moment d’écrire cette critique, je n’avais vu que les 4 premiers épisodes, et Il Duce nous reste encore très sympathique. Une chose est sûre, je vais rapidement regarder la suite pour voir, non pas comment ça finit, mais bien pour voir comment le personnage deviendra –ou non – antipathique.
