「自分なんて 特別じゃなかったことに気づいた。」
[J’ai réalisé que je n’étais pas spécial.]
Une lycéenne qui avait abandonné l’idée de faire des efforts se passionne pour l’aviron avec ses camarades, embarquant dans une aventure qui changera sa vie.
Avec Give it all (がんばっていきまっしょい), adapté du roman du même titre, Yuhei Sakuragi offre un film sur l’amitié, la valeur de l’effort et ce que signifie réellement « réussir ».
Au centre du récit, on retrouve les compétitions d’aviron scolaire. Mais le réel sujet du film, c’est l’importance de l’effort.
Ainsi, le lycée de Mitsu Higashi organise un match interclasses de bateau où toute l’école participe. Alors que tout le monde se donne à fond, Etsuko Murakami (Sora Amamiya), élève de deuxième année, garde une expression détachée. Convaincue que ça ne sert à rien de faire des efforts sans talent, Etsuko a pris l’habitude d’abandonner avant même de commencer.
Un jour, une nouvelle élève nommée Riina Takahashi (Rie Takahashi) arrive dans la classe d’Etsuko. Motivée par l’idée de faire partie du club scolaire d’aviron (qui n’existe plus), et émue par l’enthousiasme du match interclasses de bateau, Riina entraîne Etsuko et son amie d’enfance, Hime Saeki (Miki Itô), dans une course pour faire revivre le club d’aviron. Quand Taeko Hyodo (Akari Kitô) et Mayumi Imoto (Ikumi Hasegawa), également de la même année, rejoignent le club, les cinq filles forment une équipe complète. Bien qu’Etsuko n’ait accepté de les aider que pour la forme, elle se retrouve à contrecœur à participer à leur première compétition.
Le jour de la compétition, Etsuko et ses coéquipières sont dépassées par l’écart entre leurs attentes et la réalité. Au moment où toutes sont sur le point d’abandonner, Etsuko ressaisit sa rame. Avec ses mots « Je veux devenir meilleure », les sentiments des cinq filles s’unissent!
À travers cette histoire, on montre non seulement comment fonctionne l’aviron de façon juste, mais aussi comment fonctionne l’école secondaire au Japon. L’importance des clubs est bien montrée, et on montre de belle manière l’importance de l’effort au-delà du résultat ou du talent. J’imagine qu’en tant que coach au baseball mineur, cette thématique raisonne chez moi.
Ce qui permet de séparer ce film de tous les autres anime de sport scolaire, ce sont les angles de « caméra ». Plutôt que de simplement montrer les compétitions de côté ou de face comme on le fait de façon générale, le réalisateur a choisi de monter ses scènes comme si elles étaient filmées par un drone, un peu comme on peut le voir lors de vraies compétitions. Ainsi, la « caméra » semble tourner autour des bateaux et donne une impression au spectateur de réellement être sur place. Ce qu’on vit rarement dans un anime.
D’ailleurs, l’image ne ressemble pas au typique anime japonais. On a une impression de mélange entre le 2D habituel et une image 3D. Le résultat est dérangeant au début, mais à mesure qu’on embarque dans le film, on s’habitue et on en vient à apprécier. Surtout pendant les séquences de compétition.
Le titre du film vient du cri de ralliement des filles : « Ganbatte Ikimasshoi! », qu’on pourrait traduire par « donnons tout ce qu’on a! ». Ça représente bien l’idée du film.
C’est la première fois que l’histoire des lycéennes de Matsuyama qui ont consacré leur jeunesse à l’aviron est adaptée au cinéma en anime, avec un cadre contemporain.
Il s’agit d’un film qui s’adresse à tous, même à ceux qui, comme moi, ne sont pas fans d’anime. L’histoire réussira à attraper autant les enfants que les adultes, et la morale est bonne. Plutôt que de dire qu’il faut gagner, ou au contraire que l’important est de participer, l’histoire fait plutôt la promotion de l’effort. Ce qui est important, c’est l’effort qu’on met au travail.
Donc, sans être un grand film, Give it all (がんばっていきまっしょい) est un film pertinent, surtout à notre époque où on ne cesse de faire croire aux jeunes (et aux adultes) que dans la vie, tout doit être facile.
Give it all est présenté au Toronto Japanese Film Festival, le 15 juin 2025.
Bande-annonce
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