Creation of the Gods 2 - Une

Creation of the Gods II : Demon Force — Un cadeau venu du ciel

« Les mortels ne peuvent pas être ressuscités, c’est la Loi du Ciel… Ressusciter un mortel avec une telle haine pourrait être désastreux. »

Creation of the Gods 2 - Affiche

Taishi Wen Zhong (Hsing-Kuo Wu) dirige l’armée de la dynastie Shang, comprenant Deng Chanyu (Nashi) et quatre généraux de la famille Mo, à Xiqi pour raser la ville. Pendant ce temps, avec l’aide des immortels de Kunlun tels que Jiang Ziya (Huang Bo), Ji Fa (Yosh Yu) lève le peuple de Xiqi à défendre leur patrie. Ensemble, iels tentent le tout pour le tout afin d’empêcher leur imminent anéantissement.

Tout vient à point

J’attends la sortie de ce film depuis que j’ai vu le premier volet de la saga Creation of Gods, basé sur la nouvelle Investiture of the Gods écrite par Xu Zhonglin au temps de la Dynastie Ming. J’avais couvert Creation of the Gods I – Kingdom of Storm en septembre 2023 et je n’ai cessé de demander à quand la suite. Je ne suis pas un super-ultra-geek de Science-Fiction et de Fantaisie, mais je suis quand même pas-pire-geek, mettons. Je suis convaincu que c’est le genre de Saga qui saurait facilement gagner le cœur même des plus fins connaisseurs de ce type de cinéma. Pour tout néophyte, le dépaysement est assuré, mais il suffit de laisser tomber notre position défensive ou réticente à se frotter à tant de codes et de symboliques qui nous sont inconnus pour découvrir une mythologie aussi enlevante que l’est Lord of the Rings ou Star Wars (bon, personne ne va dans l’espace ni rien, mais vous comprenez là).

COTG2 - Yu Xia - Tout vient à point
Yu Xia

Le réalisateur Wuershan revient en force et continue cette saga toujours coécrite par lui-même ainsi que le duo Jianan Ran, Ping Ran; un deuxième chapitre qui en à aussi beaucoup à raconter et qui réussit malgré tout à ne jamais devenir ennuyant. Creation of the Gods II : Demon Force n’en finit pas de surprendre par ses scènes trépidantes autant dans l’action que dans les dialogues ou la contemplation. Le CGI est nettement supérieur et spécialement celui utilisé pour générer Lei Zhenzi, le démon vert élevé par Ji Chang, le défunt père du protagoniste Ji Fa. Ce démon est finalement la preuve que le mal n’est pas inhérent à l’âme, mais nourrit de la même façon que l’est la vertu (un peu comme le CGI peut-être). Ji Fa est de nouveau interprété par Yosh Yu de même que tous les autres… ben celles et ceux qui ne sont pas morts (et encore…). 

Bon d’accord, il y a tout de même un personnage en CGI bleu qui n’est peut-être pas particulièrement bien fait, mais… Voilà, le concept est super intéressant et sa manière de se mouvoir est unique rappelant les Trois Cadavres — ou san shi pour les connaisseurs — de l’âme constamment en lutte. Ça reste malgré tout le point à améliorer sans être pour autant désintéressant. Heureusement, jusqu’à maintenant, ces longs métrages ne sont pas que des effets visuels, mais aussi du concret comme des costumes incroyablement bien travaillés et des décors à couper le souffle. On utilise de la pyrotechnie et on joue avec les perspectives pour nous rendre un produit final tout simplement sensationnel. De plus, la scène post générique est vraiment géniale et me donne déjà le goût de voir le troisième chapitre.

Entre Yin et Yang

Qu’est-ce que la loyauté? Bon, selon le dictionnaire, la loyauté est un caractère marqué par une fidélité à tenir ses engagements. En général, pour nous occidentaux, la loyauté est plutôt synonyme d’être fidèle, alors qu’en Orient elle est davantage au niveau de la capacité à tenir ses promesses. En Chine, l’affection est évidemment louable et appréciable, mais n’est loyal que celui qui ne trahit pas sa parole; de parole, nous sommes supposés n’en avoir qu’une seule. C’est ce sentiment étrangé de nos us et coutumes qui est au cœur de ce deuxième volet. Alors que l’honneur et la réputation n’ont apparemment pas accès à une seconde chance, qu’arrive-t-il lorsque ce que nous nous sommes voué de protéger nous apparaît tout à coup comme la chose qu’il faudrait éliminer? Resterons-nous l’instrument de l’autre pour ne pas perdre la face, ou sommes-nous prêts à tout laisser tomber et suivre notre instinct?

Creation of the Gods 2- Deng Chanyu (Nashi) - Entre yin et yang
Deng Chanyu (Nashi)

Le film débute sur deux morts dont le destin est renversé; l’un par les forces du Bien et l’autre, du Mal. Ji Fa doit se rendre à l’évidence, la victoire n’est peut-être plus à leur portée. De l’autre côté, Taishi Wen Zhong, le plus grand général de l’empire Shang, revient victorieux après dix ans de campagne. Ne pouvant venger l’honneur de l’empereur Yin Shou, la jeune générale Deng Chanyu jure d’honorer la volonté de son suzerain à la place de Wen Zhong et de détruire Xiqi — la cité que gouverne Ji Fa — pour prouver sa loyauté. Une image forte pour moi était ce simple jeu de fumées blanche et noire qui s’enlacent suite à l’exposition de départ. Le bon et le mauvais ne sont pas des choses immobiles et perceptibles, mais bien des forces insaisissables qui nous tiraillent et nous trahissent.

La morale de l’histoire est simple tout en révélant l’ampleur de la complexité derrière les choix qui mène à celle-ci. Les personnages laissent transparaître leur intériorité au public avec aise tout en se laissant la chance de le surprendre. Incessamment catapulté à travers une cavalcade d’actions enlevantes et d’émotions bien ressenties, on a d’autres choix que d’être sous le charme malgré la quantité impressionnante de nouvelles notions à assimiler en même temps (enfin, pour moi) tant du point de vue cinématographique que culturel. 

Jamais trop tard pour se rattraper

Il faut souligner que Wuershan à d’abord travailler pendant plus de cinq ans sur son projet avant d’en arriver à faire le premier volet. Chacun des chapitres raconte l’une de ses grandes guerres qui opposèrent les immortels, les humains et les monstres il y a plus de trois mille ans. 

On introduit de nouveau les personnages avec des noms en marge; un peu grossier, mais le premier faisait pareil et ça ne m’a jamais dérangé. Je trouve même que c’est une pensée délicate de la part de l’équipe à vouloir introduire n’importe quel public qui n’aurait peut-être pas tous les référents nécessaires. Donc, peut-être que c’est une bonne idée de regarder le premier chapitre avant le second. C’est pas comme-ci on avait tous grandi avec ça, comme on a grandi avec les contes du Roi Arthur ou les 2 minutes du peuple de François Pérusse. Parce que regarder un film en se disant « j’aurais dû prendre le temps de voir celui d’avant » est le genre de chose qui peut facilement en réduire l’appréciation générale. On fait aussi référence à des scènes de Kingdom of Storm qui me firent frissonner par leur simple évocation, me confirmant que le premier volet était tout autant mémorable.

Creation of the Gods 2 - Jiang Ziya (Huang Bo) - Jamais trop tard
Jiang Ziya (Huang Bo)

CGTN — ou le Chineses Global Television Network — a mené une entrevue avec le superviseur des effets spéciaux du premier film, Douglas Smith (Independence Day et *aheum* Star Wars), pendant laquelle ce dernier constate de l’ampleur de la mythologie chinoise et de la particularité qu’ils ont à raconter des histoires ainsi qu’à développer et présenter des personnages. À mon avis, différent n’est pas toujours mieux, mais c’est au combien complémentaire. Saviez-vous que la pêche est un symbole d’immortalité? Ben moi je le savais pas. Ça a complètement changé ma vision d’un moment important dans le film au niveau symbolique. Et la magie, disons que Merlin l’enchanteur et Shen Gongbao, c’est pas la même affaire du tout.

C’est donc sans surprise que je vais vous conseiller ardemment de prendre le temps d’apprécier cette saga venue de loin qui risque de surprendre autant dans le prochain que dans celui-ci (pas trop de pression). Creation of the Gods II : Demon Force n’est pas seulement un délice à prononcer, mais également un pour les yeux, si l’on oublie quelques passages ici et là. La série a jusqu’à maintenant une note parfaite selon moi, tellement que je me sens mal de ne pas avoir donné 10 la dernière fois. En fait, pour une des rares fois… Je pense que le film aurait pu être un peu plus long et le CGI mieux réussi encore. Ce n’est pas comme si je n’espérais pas déjà un coffret de cette trilogie en version longue de 210 minutes pour chaque volet! 

J’ai souvent l’habitude de partir en musique. Je vous laisse donc sur une chanson des guerriers de Xiqi. Un chant qui me fit rire la première fois et pleurer la deuxième. Une ode à l’effigie de notre dualité spirituelle ainsi qu’aux injustices de notre passage ici bas.

« There’s a girl who yearns for love,
On a river deep and wide,
Won’t you share my boat,
We’ll o’er the rapids ride

There’s a girl who walks alone,
Over a desolate land,
Won’t you share my cart,
We’ll set off on a journey

There’s a girl who’s crying,
There’s wet snow on the ground
Why not stop for a moment,
I’ll soothe your aching heart.

There’s a girl who will never return,
The North’s wind colder everyday,
Why don’t we just rest a while,
And warm eachother side by side ?
’’

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
封神第二部:战火西岐
Durée
145 minutes
Année
2025
Pays
Chine
Réalisateur
Wuershan
Scénario
Wuershan, Jainan Ran et Ping Ran
Note
9.5 /10

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fiche technique

Titre original
封神第二部:战火西岐
Durée
145 minutes
Année
2025
Pays
Chine
Réalisateur
Wuershan
Scénario
Wuershan, Jainan Ran et Ping Ran
Note
9.5 /10

© 2023 Le petit septième