Dossier Godzilla - Part 3 - Une

Godzilla : Spécial 70e anniversaire — Être ou ne pas être la Mort; le destructeur des mondes?

« It is my way of conserving them. Every species needs a hand. Especially now, humans are ruining the Earth; destroying ecosystems by the dozen. I will reverse this tide!… Nobody is listening. » – Dr. Tokumitsu Yuhara
[C’est ma façon de les préserver. Chaque espèce a besoin d’un coup de main. Surtout en ce moment, les humains ruinent la Terre, détruisant des écosystèmes par dizaines. Je vais inverser la tendance!… Personne n’écoute. – Dr. Tokumitsu Yuhara]

Retour en force

Si vous imaginez Godzilla comme LA créature la plus puissante que la Terre n’ait jamais portée, l’ère Millennium est sûrement votre préférée; ou elle le sera lorsque vous la découvrirez. Fini, les combats serrés entre le roi des monstres et ses opposants. De plus, son niveau d’intelligence est probablement le plus haut de toutes les ères. Il développe des stratégies — sur le tas comme on dit — et semble utiliser le « ultra instinct » de Dragon Ball Super quand on remarque les nombreuses feintes et esquives qu’il exécute. Il l’emporte systématiquement contre tous ses adversaires et à certains moments contre plus d’un Kaiju à la fois.

Une chose par contre, la vapeur semble s’être inversée au niveau de l’innovation autant des effets que des concepts. La masse a peut-être tout simplement rattrapé le filon créatif de Toho Co., mais l’augmentation du taux de production cinématographique à travers le monde doit y être pour quelque chose aussi. Ainsi, on continue d’améliorer le reste de la cinématographie et de perfectionner ce que l’on faisait déjà bien auparavant. Si vous croyez que grand-maman ne pouvait pas renouveler sa recette vieille de 50 ans, vous allez rester surpris.

making of Megaguirus - Retour en force
Making of de Megaguirus

Le mur de Berlin est tombé, mais quelles terreurs attendent encore l’humanité à l’aube d’une nouvelle ère aussi prometteuse. Depuis le début des années 90, les tensions entre les puissances mondiales déclinaient et il était presque possible d’imaginer un monde où les armes nucléaires seraient choses du passé. Que pourrait-il bien arriver à l’espèce humaine dans les prochaines décennies que l’on aurait encore jamais vu? Jamais avait-on pu imaginer que la technologie elle-même serait notre perte. Qui pouvait prévoir qu’un jour les interactions deviendraient majoritairement virtuelles? C’est comme si nos cerveaux avaient eu un bogue à la fin de 1999, mais que tout continuait malgré tout.

Le Bogue de l’an 2000

Pour celles et ceux qui ne peuvent se souvenir du fameux Bogue de l’an 2000, laissez-moi vous dire que c’était toute une aventure et probablement l’un des derniers véritables phénomènes à s’emparer des gens à travers le globe. À ce moment, tout n’était pas que tendance et sensation de l’heure. La notion de systèmes informatiques était encore nouvelle et il était difficile de concevoir l’ampleur des répercussions du Y2K (l’an 2000) à l’échelle planétaire. Cependant, dans la population, les spéculations abondaient en se ramifiant toujours vers la même conclusion : la possibilité d’une catastrophe apocalyptique qui neuf fois sur dix impliquait la détonation des armes nucléaires.

Quand le peuple a peur de son ombre, c’est qu’il s’ennuie vraiment. Après tout, suite à la fin de la Guerre froide, la décennie suivante était plutôt paisible. Quelles seront les grandes crises du nouveau millénaire et comment pourrons-nous en venir à bout? Cela illustre bien selon moi l’idée principale derrière la renaissance (encore) de Godzilla au grand écran en 1999. Pourquoi sinon changer de cap à la dernière minute et recommencer encore l’histoire avec une nouvelle itération du monstre radioactif?

Décidément, la période Millenium est celle qui commence le plus étrangement pour terminer sur le volet le plus explosif — à mon humble avis — de la franchise Godzilla. Il est évident qu’avec le temps on veuille insérer de nouvelles techniques plus avancées dans la production, mais il reste qu’il est difficile de ne pas tomber dans le piège de la facilité et n’utiliser que ça. En bons prestidigitateurs, les productions Toho Co. réussissent à intégrer les nouveaux outils sans pour autant enlever ce qui fait le charme de la franchise Godzilla. Il est indéniable que depuis le temps, on a développé là-bas une grande expertise et un grand savoir-faire que l’on tient à reconnaître. La connaissance transmise d’artistes en artistes, de générations en générations, afin de souligner avec toujours plus d’insistance la beauté du génie humain.

Rien n’est parfait

Ironiquement, aujourd’hui, on fait pratiquement plus confiance aux ordinateurs qu’aux êtres humains et c’est à nos risques et périls; Mechagodzilla incarne fidèlement ce dilemme. Au même titre qu’il a le potentiel d’être la seule ligne de défense viable contre le géant nucléaire, il a aussi la possibilité de causer autant de ravage; sinon plus que Godzilla lui-même. Comme on le sait maintenant, le reptile de 40,000 tonnes ne fait que s’en prendre aux humains lorsque ceux-ci créent des technologies qui dépassent leur compréhension et leur contrôle; Mechagodzilla — si le programme devient « berserk » comme on dit — va dans toutes les directions semer la pagaille sans réelle direction, ou distinction sur ce qu’il détruit. D’un certain point de vue, l’avènement des nouvelles percées technologiques aux niveaux virtuels tombe comme une bombe sur l’industrie du cinéma amenant avec elles leurs lots d’avantages et d’inconvénients.

Pourtant, le danger d’utiliser abusivement du CGI est similaire à celui de faire des suites au cinéma, elles qui recyclent une idée déjà faite histoire de sauver du budget de marketing jusque dans les effets spéciaux. Pas besoin d’un produit original, si on peut revendre la même chose. À force de voir du CGI, on ressent quelque chose de similaire. Si l’on prend la série Ghostbusters, par exemple (qui aurait clairement dû ne pas être une série), ou Star Wars (sans commentaire); avez-vous réalisé que le « proton pack » que les membres de l’escouade portent dans le dos, ou le costume de C3P0 sont des effets spéciaux en-soi qu’on appelle : accessoires. Tout simple peut-être, mais il est bien plus facile de réutiliser le même ou de s’en servir comme modèle que d’en recréer un tout nouveau et complètement unique. Imaginez ensuite l’aisance que l’on a une fois qu’on maitrise les fonctions de téléchargement et de copier/coller. Sauf qu’on finit par manquer de ce que l’on donnait auparavant; c’est-à-dire du temps et de l’investissement personnel.

Plus les moyens se perfectionnent et plus une œuvre peut se produire rapidement; « Alors, si c’est si facile pourquoi tout le monde ne le fait pas; pourquoi TU ne le fais pas, Monsieur Robert? » Comme Uncle Ben nous a appris (celui de Spiderman, pas celui du riz) « à grand pouvoir correspond grandes responsabilités ». Si l’on applique cela au pouvoir de production, la question donc s’impose d’elle-même à savoir pourquoi produire ceci plutôt que cela. Vous me voyez venir, n’est-ce pas? Est-ce que la série Godzilla maintient toujours une courbe majoritairement ascendante tant que l’on parle de sa nécessité d’exprimer un mal nouveau, ou sombre-t-on dans la répétition pour ne pas avoir à chercher de nouveaux concepts tout aussi intéressants? Toho Co. a dû y penser également, puisque le roi des monstres continue de représenter avec facilité les peurs rattachées aux phénomènes globaux comme le réchauffement climatique toujours présent (ben non, ça se règle pas ça, ça l’air; je me demande pourquoi) et au futur incertain de notre espèce; mais encore, lequel l’est?

Un repos bien mérité

Un demi-siècle de bons et loyaux services, ça me semble respectable pour prendre sa retraite. Toutefois, pourquoi prendre une pause après un film aussi impressionnant? Est-ce que Toho Co. sentait qu’on avait fait le tour de Godzilla? Pas vraiment, en fait, on considère que prendre une pause de temps en temps aide à attiser l’intérêt pour un renouveau. Qui croyait qu’une compagnie qui fait des films de monstres aurait aussi de bons conseils en amour? Une technique qui semble faire ses preuves quand on regarde l’engouement pour les derniers Godzilla qui ont repris en 2018. Le public l’aime toujours autant et le reçoit comme s’il attendait désespérément son retour. L’amour — malgré toute cette destruction — est ce qui conduit les passionnées à garder la franchise vivante tant au niveau de sa création que de l’engouement des fans.

Il est bon de savoir se retirer, ça nous donne la chance de pouvoir mieux revenir. Savoir se ressourcer est primordial dans le processus créatif. Telle la jachère dans l’agriculture, il faut laisser l’esprit se reposer et macérer de temps à autre afin de ne pas se retrouver avec un terreau aride et desséché. Il n’y a pas de risque à laisser un peu plus de temps avant de soumettre une nouvelle idée et de l’engraisser un peu si ce n’est de garantir une meilleure récolte l’année suivante. La chose est encore plus vraie lorsque cela fait plusieurs décennies que l’on épuise les concepts et les acrobaties créatives pour garder fertile la franchise Godzilla. Pour l’incarnation d’une catastrophe nucléaire (et sans faire de références aux films des États-Unis), Godzilla propage la prospérité bien plus que la destruction en dehors de l’écran.

Comme la promesse d’un nouveau millénaire de paix et d’harmonie, l’emblématique reptile sur deux pattes unit ses fans à chaque itération, peu importe leur provenance. Combien de franchises peuvent se vanter d’avoir une fanbase aussi soudée et appréciative? Avez-vous déjà entendu un scandale autour de Godzilla? Oui, et seulement quand le film est unanimement mauvais; nous n’avons qu’à nous rappeler ce terrible jour du 20 mai 1998. Je ne sais pas comment on a voulu nous faire avaler tout ça, j’en ai encore des hauts le cœur. Ça faisait effectivement beaucoup de poissons (Un de c’est jour Monsieur Tweedleepoulos… I’m gonna get you!).

Gros petit résumé

Si la tendance quant à l’évidente réduction d’œuvres produites par ère cinématographique de Godzilla se maintient, je devrai changer mon sous-titre pour « petit résumé » tout simplement. Passant de 15 longs métrages pour l’ère Shôwa à 7 pour l’ère Heisei; l’ère Millennium en inclut seulement 6. Décidément, on a affaire à augmenter la qualité si on est pour réduire autant la quantité.

Megaguirus making of - Gros petit résumé
Making of de Megaguirus

Pour les sceptiques, j’aimerais vous assurer que la plupart des films faits à cette époque n’étaient pas vraiment plus au point en ce qui a trait à la technologie du CGI. Mis à part des films comme The Matrix ou Star Wars Episode I : The Phantom Menace, la majorité des productions s’en tenait au strict minimum puisque le prix associé à la bonne qualité de ce nouvel effet spécial à la fine pointe de la technologie était extrêmement élevé.

Pour moi, c’est bien plus qu’une question de prix. Même encore aujourd’hui, le virtuel et l’hyperréalité de la haute définition n’arrivent pas — selon moi — à accoter le niveau de réalisme et de tangibilité des maquettes et de la pyrotechnie. J’adore pouvoir regarder Godzilla se promener dans les rues de Tokyo et avoir à me rappeler de temps à autre que ce n’est pas une ville et que ce n’est pas vraiment un monstre géant tellement la qualité de la réalisation est haute. 

Godzilla 2000

Un groupe indépendant de chercheurs suit activement Godzilla alors qu’un météorite géant est découvert au fond de l’océan. Le mystérieux rocher commence à léviter et s’élève au fur et à mesure que ses véritables intentions pour le monde et Godzilla sont révélées.

Année : 1999
Réalisation : Takao Okawara
Scénario : Hiroshi Kashiwabara, Wataru Mimura
Effets spéciaux : Kenji Suzuki

01_Godzilla 2000

Godzilla est désormais classé par le gouvernement comme une catastrophe naturelle et plusieurs organisations s’occupent de répertorier ses actions et son positionnement en constance. J’admets que le costume est un peu différent de ce qu’on avait l’habitude de voir pour les anciennes versions, mais qui personnellement est loin de me déplaire. L’aspect d’un animal précis qui pourrait être à l’origine de Godzilla s’estompe tout en dévoilant un animal unique en son genre. Des petits changements qui vont de pair avec son attitude maintenant beaucoup plus austère et son esprit beaucoup plus vif. Le combat final manque légèrement de vitesse, pas énormément, mais Orga – la dernière forme de l’antagoniste – semble ne pas aimer son existence et se déplace avec un semblant de désintéressement. 

Peut-être a-t-on voulu faire un pied de nez au film Godzilla sorti en 1998 en se battant contre un effet CGI de série B. Je dirais que c’est réussi puisque la majorité du film utilise des effets pratiques bien mieux réussis que ceux faits par ordinateur. Les critiques ainsi que les amateurs de la série accusent Godzilla 2000 d’être l’un des volets les moins appréciables; selon moi, à tort. Le Millennian, la première forme de l’antagoniste, est presque toujours en CGI comme si l’on voulait laisser le public décider quelle technique était la meilleure. La scène finale démontre bien comment une bonne production ne se fie pas exclusivement sur l’un ou sur l’autre et est capable d’utiliser les deux pour créer un univers tangible; sauf pour l’alien à la fin qui était au niveau des harpies dans la série canadienne The Adventures of Sinbad de 1996 à 1998. 

Un autre classique, si vous voulez mon avis, qui est passé sous le radar de bien des gens entre autres pour ce qu’on tentait d’exécuter à l’époque avec peu de moyens; et peut-être aussi sa provenance non états-unienne). Avouons tout de même que la synchronicité de la parution de Godzilla 2000 en Amérique du Nord n’était pas très bonne suite au flop de Godzilla paru ici en 1998… Vous savez de quoi je parle (je respire). Facile de critiquer le dernier titre de la franchise de Toho Co. à l’époque, alors que nous nous vautrons dans les titres comme Mission to Mars et Pitch Black ou encore X-men. C’est moins poche, tout d’un coup, Godzilla 2000, hein!? D’autant plus que l’on revoit certains visages familiers, dont Takehiro Murata, mais cette fois-ci dans le rôle d’un scientifique qui étudie Godzilla sous la pluie. Vraiment rien à voir avec la version de 1998 (rire malaisé).

Godzilla VS Megaguirus

Le Japon crée un dispositif capable de lancer des trous noirs artificiels pour piéger Godzilla pour toujours, mais un test de l’appareil crée de nouveaux ennemis pour Godzilla, des libellules de la taille d’une voiture appelées meganula et leur bien plus imposante reine, Megaguirus.

Année : 2000
Réalisation : Masaaki Tezuka
Scénario : Hiroshi Kashiwabara, Wataru Mimura
Effets spéciaux : Kenji Suzuki

02_Godzilla VS Megaguirus

J’avais mentionné dans mon article sur l’ère Shôwa que les enfants dans Godzilla ne contribuaient pas vraiment de manière positive à l’histoire; écoutez bien celle-là. Un enfant traverse le périmètre de sécurité pour assister à l’essai de l’arme projetant des trous noirs miniatures, nom de code : Dimension Tide (nettoie en profondeur); on attrape le garçon et on le renvoie chez lui sans rien sauf une promesse de garder le secret; et il retourne durant la nuit pour voler un œuf muté de libellule gros comme une citrouille sans être repéré. De retour à la maison, l’œuf en question bave de la vase translucide qui amène le petit garçon à prendre l’objet dégoulinant et le jeter dans une bouche d’égout. Le comble c’est qu’à la fin on lui dit qu’il n’a rien fait de mal!? Non, mais sérieusement.

Oui, j’ai mentionné une arme qui lance des trous noirs. Je sais, complètement déchaîné comme concept. Si seulement un trou noir pouvait détruire Godzilla; en tout cas, pas un miniature. Je sais, j’étais tout autant estomaqué que vous; et ce n’est même pas le climax! L’action est vraiment bien construite en insérant juste assez de CGI pour avoir l’air nouveau, mais pas trop pour tout ruiner. Regarder Megaguirus faire tomber un énorme morceau de bâtiment sur la tête de Godzilla n’aurait juste pas la même sensation si ce n’était pas un effet pratique. 

La franchise continue d’impressionner tant les effets spéciaux sont prodigieux, mais pas toujours. Certains effets ont maintenant un fini qui rappelle la série ReBoot… Vous connaissez ça, non? C’est pas facile pour les séries canadiennes, pas surprenant qu’il n’y ait pas beaucoup de productions japanadienne (si ça se dit comme ça). C’est un peu la même rengaine à chaque fois au cinéma. L’offre des États-Unis est si grande et leur budget tellement supérieur à ce qui est généralement fait ailleurs dans le monde qu’il est difficile pour les petits de se frotter aux plus forts. Une notion que Megaguirus avait bien saisie avant de s’amalgamer en une forme plus imposante. Toutefois, même en consolidant toutes les petites parties en un tout plus grand qu’elle, le monstre né du trou noir n’avait aucune chance face à l’écrasante puissance de Godzilla.

Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack

Un journaliste, connu pour travailler sur des pseudo-documentaires, doit découvrir la légende des trois monstres gardiens qui doivent se lever pour défendre le Japon contre les esprits vengeurs de Godzilla.

Année : 2001
Réalisation : Shûsuke Kaneko
Scénario : Kei’chi Hasegawa, Shûsuke Kaneko, Masahiro Yokotani
Effets spéciaux : Makoto Kamiya

03_Godzilla, Mothra and King Ghidorah Giant Monsters All-Out Attack

Pour la première fois, les journalistes en hélicoptère retransmettent en direct le combat entre Godzilla et un autre Kaiju comme si c’était un match de lutte sur un ring; tout simplement exquis. (Vas-y Godzilla! The claw, use the iron claw!). Un procédé qui sur papier semble ridicule, mais qui en pratique donne un effet fantastique. Grâce à cela, non seulement on suit mieux le combat, mais on témoigne aussi de l’impuissance des humains face à la toute-puissance des Kaijus et surtout du suzerain de ceux-ci.

Cependant, même si la plupart des effets sont magnifiques, le clou du spectacle — c’est-à-dire le costume de Godzilla — est probablement dans les plus moches que j’ai vus. Avec sa grosse bosse dans le dos et ses écailles friables, le roi n’a plus la cote. Pas étonnant qu’on le détruise à la fin du film. Détrompez-vous, l’abattre n’est pas une tâche facile. Trois autres Kaijus viennent l’affronter : Mothra, King-Ghidorah et Baragon; parfois à deux contre un, mais rien n’y fait. Il faudra les forces combinées des trois monstres gardiens de légendes (vous en faites pas, moi non plus je n’ai pas tout compris) ainsi que celle de l’armée du JSDF(Japanese Self-Defense Forces) pour en venir à bout. La palme d’or revient à Ryûdô Uzaki dans le rôle de l’amiral Taizo Tachibana (HA, banana!), qui plonge en sous-marin dans la gueule de Godzilla pour le détruire de l’intérieur et s’en sortir indemne! 

Évidemment, ce n’est pas vraiment l’amiral qui le bat, mais plutôt une cause résultante de son attaque et Godzilla s’élimine lui-même. Est-il vraiment disparu cette fois? Vous connaissez la chanson, n’est-ce pas? C’est le plus terrible des thèmes d’horreur. On entend les premières notes et déjà on le sait; il reviendra toujours, plus déterminé encore à chaque fois. Pour nous divertir et nous effrayer. Est-ce cela que l’on appelle une relation amour-haine? Il vous faudra demander à Mothra, car elle et Godzilla se disputent encore. Un problème au paradis? Sûrement parce qu’il ne ressemble pas du tout aux autres Godzilla de son époque… c’est vraiment un des plus laids costumes à mon avis.

Godzilla Against Mechagodzilla

Un nouveau Godzilla amène la JSDF à construire une contre-mesure cyborg à partir des restes du monstre d’origine. On découvre que l’âme agitée de la bête habite la machine alors que le pilote doit apprendre à trouver de la valeur dans sa propre vie.

Année : 2002
Réalisation : Masaaki Tezuka
Scénario : Wataru Mimura
Effets spéciaux :  Yûichi Kikuchi

04_Against Mechagodzilla

Les films de Godzilla sont majoritairement classés parmi les genres horreur et science-fiction, mais il arrive de temps en temps qu’on y ajoute un peu de fantaisie et de magie. À mon avis, il n’y a pas grand-chose de scientifique dans le fait d’utiliser le squelette du premier Godzilla pour faire un robot possédé par l’âme de ce dernier; de quoi faire revenir Gilbert Ryle d’entre les morts. Dans Godzilla Against Mechagodzilla, le concept lui-même en est d’abord un philosophique; c’est ce que Monsieur Ryle en dirait étant l’inventeur de la théorie du fantôme dans la machine. Sommes-nous notre corps ou notre âme ou est-ce que les deux ne font qu’un; et qu’est-ce que cela signifie? N’étant pas un expert sur le sujet, je ne saurais comment synthétiser avec plus de précisions sans m’y perdre. Où m’en vais-je avec ça? J’y arrive.

L’une des problématiques principales du film est que Kiryu n’est pas un simple robot contrôlé par Akane Yashiro, la pilote interprétée par Yumiko Shaku, mais un bio-robot. Tout semble être sous contrôle jusqu’au moment où Godzilla émet un cri qui ébranle Kiryu jusque dans les cellules organiques servant de base à son exosquelette métallique. La conséquence résultant en la reprise du contrôle de Kiryu par l’esprit du Godzilla original. La JSDF sera-t-elle aux prises avec deux monstres maintenant ou ces entités s’affronteront-elles pour le titre du roi des monstres?

La relation entre la protagoniste et le lieutenant Togashi, interprété par Kô Takasugi, me faisait penser à celle dans Silence of the Lamb, tout en restant à un niveau strictement professionnel, bien entendu. On voit aussi des flashbacks d’autres films pour montrer les Kaijus que l’humanité à vaincu depuis Godzilla en 1954. On parle ici de Mothra (un classique) et … Bigfoot Gaira (un Kaiju d’un autre film intitulé : War of the Gargantuas). L’utilisation de vidéos d’archives quand on montre Bigfoot Gaira est assez décevante pour un film de l’époque, mais peut-être est-ce une stratégie pour ajouter un peu de comédie? Vu la nature plutôt sérieuse de Godzilla against Mechagodzilla, ceci pourrait être une possibilité.

Godzilla : Tokyo S.O.S.

Mothra et ses fées retournent au Japon pour avertir l’humanité qu’elles doivent ramener Kiryu (Mechagodzilla) à la mer, pour reposer loin des mains des humains. Pas de chance pour le Japon, Godzilla a survécu à la dernière attaque et menace à nouveau de le détruire, laissant Kiryu comme seule défense du pays.

Année : 2003
Réalisation : Masaaki Tezuka
Scénario : Masahiro Yokotani
Effets spéciaux : Eiichi Asada

05 Tokyo SOS

Depuis le début de la franchise Godzilla, on a pu constater une augmentation notable des héros humains dans ce monde où les créatures géantes existent. Des scientifiques, des hommes politiques, des astronautes, des soldats, et cetera. À peu près tous les corps de métiers jugés prestigieux ou essentiels ont pu y passer; j’allais dire sauf les dentistes, mais c’est un dentiste qui est à l’origine du scénario Godzilla VS Biollante. Mais dans Godzilla : Tokyo S.O.S., on rappelle l’importance et l’héroïsme derrière les métiers moins mis de l’avant.

Ce film suit principalement une femme pilote qui a tout à prouver à ses coéquipiers ainsi qu’un ingénieur hors pair qui croit ne rien avoir à prouver. C’est en apprenant à se faire confiance qu’iels découvrent leur valeur respective et la beauté que recèle l’humanité. C’est pas beau tout ça? Malheureusement, Godzilla et Mothra ne semblent plus du tout partager ce lien. Dommage, c’était naïf de croire que l’amour à elle seule puisse guérir tous les maux. Le roi de monstres, à ce point, ne peut être plus loin de ce qu’il fut dans l’ère Shôwa. Il détruit tout sur son passage sans distinction et l’humanité espère tout au plus avoir une arme pour rivaliser et le tenir à distance.

Tant d’efforts déployés et pourtant qui peut se vanter de battre Godzilla à tout coup? C’est pourquoi je vous présente mon design infaillible éprouvé et breveté; Mecha-Larva. Équipé d’un jet de filament gluant haute viscosité pouvant « encoconner » le plus féroce des adversaires sans dommage et sans violence. Ensuite, on a qu’à le retourner à la mer sans aucune égratignure. Nous sommes déjà à la recherche de compagnies qui veulent recycler le textile, car nous sommes soucieux de l’environnement… Désolé, je croyais que j’appliquais pour la JSDF pendant un instant.

Je termine ici sur les paroles des fées jumelles qui accompagnent Mothra; « Human beings should recognize their mistakes and correct them; it’s the only way they can redeem themselves » [Les êtres humains doivent reconnaître leurs erreurs et les corriger ; c’est la seule façon pour eux de se racheter].

Godzilla : Final Wars

Le projet du cinquantième anniversaire de Godzilla, dans lequel Godzilla voyage à travers le monde pour combattre ses anciens ennemis et ses alliés ainsi qu’un nouveau monstre mystérieux nommé Monster X.

Année : 2004
Réalisation : Ryûhei Kitamura
Scénario : Wataru Mimura, Shogo Tomiyama
Effets spéciaux : Eiichi Asada

06_Godzilla-Final-Wars

La culmination de Godzilla dans un Magnum opus action et science-fiction. Tous les meilleurs points des films sont soigneusement insérés dans l’histoire lui procurant encore plus de fluidité et contribuant à garder un rythme captivant. Des extraterrestres, un personnage à la Glenn, à peu près tous les monstres à avoir fait une apparition dans Godzilla, et même davantage! Les humains ont maintenant des super soldats génétiquement modifiés capables d’affronter des Kaijus en bondissant dans les airs à la Crouching Tiger, Hidden Dragon (je sais faire la différence entre Chine et Japon, merci), mais cette fois-ci avec des GUNS!

Que voulait-on faire avec ce dernier volet de l’ère Millenium? Était-ce une critique contre l’utilisation de l’arme nucléaire; voulait-on prévenir au sujet des dangers de l’utilisation de centrales nucléaires; la surpêche, l’emprise états-unienne, la pollution? C’est une question piège, je l’admets (ou plusieurs questions). Godzilla : Final Wars marque bel et bien la fin d’une époque pour la franchise, mais aussi son cinquantième anniversaire! Alors que cela ne vous déplaise, ce film est avant tout un hommage à ce géant. Sans savoir s’ il allait y avoir d’autres Godzilla au cinéma après celui-ci, Toho Co. décide d’y mettre le paquet. Quitte à partir, plutôt le faire dans un feu d’artifice.

L’action est réglée sur ULTRA, mais le cadran ne va pas plus loin parce qu’il est brisé! Une combinaison prodigieuse de plusieurs effets spéciaux autant pratiques que numériques (même si le numérique n’est pas encore au top ici. Cependant, je peux vous faire une petite liste des films parus cette année-là aux États-Unis si vous voulez comparer. Non? C’est bien ce que je croyais. Le climax est si explosif que je doute qu’il y ait un Japon à la fin. Toutefois, tout est tout de même bien qui finit bien. Si L’ère Heisei donna à Godzilla son lot de volées, ce film-là rattrape toutes ces défaites à lui seul. Parfait autant pour les néophytes que les plus grands fanatiques, je vous le recommande ardemment. Décidément, un anniversaire dont il se souviendra et moi aussi.

Mon Top 3

Les traditions, ce sont les traditions. Alors, j’y vais avec un autre palmarès personnel, mais cette fois-ci, de l’ère Millennium. Je me permets de spécifier de nouveau que les films sont bien plus agréables à regarder et reflètent mieux la culture japonaise lorsqu’on les regarde dans la langue originale. 

3 – Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack

Les commentateurs, j’en veux plus!!!

2 – Godzilla VS Megaguirus

Un canon à trou noir : 1 milliard. Une ville détruite : 30 milliards. Mais un Samurai Godzilla, ça n’a pas de prix.

1 – Godzilla : Final Wars

« Deux choses que vous sous-estimez sur Terre; la première c’est moi, l’autre c’est Godzilla! » À voir absolument.

***

L’ère Millennium est aussi appréciable que les autres d’avant avec ces points forts, sauf un… Elle est royalement courte. De 1999 à 2004, paraissent 6 films en un peu moins de 6 ans pour disparaître jusqu’en 2016… ça sera la plus longue pause que Toho Co. aura pris avec la franchise Godzilla; c’est-à-dire 12 ans. Cependant, ce n’est pas comme s’il était impératif de ressortir leur mascotte des boules à mites; après tout, 50 ans n’est tout de même pas rien. Alors pourquoi ne nous arrêtons-nous pas là pour de bon?

Millennian - Conclusion

J’aimerais vous dire qu’il n’y aura que de bonnes raisons pour continuer, mais soyez assurés que la réalité est bien plus terrible qu’elle n’y paraît. Les doigts de Uncle Sam ne cessent de s’étirer et d’empoigner grossièrement tout ce qui leur tombe sous la main. Des opportunistes qui n’attendent pas deux secondes que les funérailles se terminent pour retourner le corps une fois les invités partis afin d’essayer de lui prendre ses boutons de manchette. Paraphrasant ce que disait si bien le grand Mako dans Conan, « ceci est une autre histoire », néanmoins j’y reviendrai, promis.

En attendant, j’espère que vous commencerez bientôt à installer vos décorations de Noël… euh Halloween, désolé (il fait froid si vite, ici), si ça n’est pas déjà fait. Sans doute que la ville n’est pas le meilleur endroit pour célébrer puisque les préparatifs festifs semblent diminuer année après année. Peut-être que ça manque un peu de dinosaure atomique dans la place pour redonner le goût de vivre à ces populations hétérogènes étouffées dans leurs grumeaux? Pas vous, bien sûr! Mon lectorat est dynamique et avant-gardiste, et vraiment joli aussi, et brillant! L’art c’est avant tout de communiquer et de s’écouter mutuellement, c’est pourquoi chacune de vos lectures me touchent et que je vous rends grâce. À vous, cher lectorat, et Joyeuse Action de grâce!

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