« I heard you’re a hell of a hunter. »
[J’ai entendu dire que tu étais tout un chasseur.]
Dans une cabane isolée au cœur de la nature sauvage, un week-end de chasse se transforme en chaos et en lutte pour la survie lorsqu’une meute de loups attaque un homme (Damon Runyan), sa meilleure amie (Missy Peregrym) et son fiancé (Joris Jarsky).
Avec Out come the wolves, Adam MacDonald offre un film dans lequel la nature reprend soudainement ses droits sur l’homme. Un film bien fait presque d’un bout à l’autre.
Le concept même des films d’horreur est de renverser l’ordre des choses. L’Homme s’est hissé au sommet de la chaîne alimentaire et de la chaîne de puissance sur cette planète. Il est donc tout à fait normal que l’on aime se demander ce qui arriverait si les positions changeaient. Dans la réalité, on commence à le voir avec les changements climatiques que l’on pourrait voir comme un changement dans les positions de force alors que la nature cherche à reprendre la première place devant nous.
Dans Out come the wolves, il s’agit des animaux qui prennent la place au-dessus de l’Homme. Mais ce qui est intéressant, ce n’est pas qu’il prend sa place devant nous, mais plutôt devant le chasseur. On pourrait certainement y voir un questionnement sur l’humain chasseur. On sait que nous devons réduire notre consommation de viande, mais nous n’y faisons que trop peu d’efforts. Ainsi, il est inévitable de commencer à voir des films qui mettent de l’avant ce concept dans le cinéma d’horreur.
Cela dit, le film d’Adam MacDonald n’est pas pour autant un manifeste pro-véganisme. D’ailleurs, bien qu’un des personnages soit vegan, ça ne change rien pour les loups qui ont décidé de venger une partie de la faune.
Les scènes qui se déroulent dans les bois sont merveilleusement bien filmées. Les attaques de loups sont réalistes, marquantes et franchement jouissives pour l’homme cruel en nous. En tout cas, ça marche pour moi. 😉
Les dialogues, sans être particulièrement forts, sont tout à fait corrects, comme le jeu des acteurs. Ce qui donne un bon film légèrement effrayant et très divertissant malgré ses quelques clichés.
Malheureusement, une fin trop heureuse démolit grandement l’effort. Il n’y a que trois personnages dans tout le film. Et malgré les puissantes attaques des loups, un seul personnage – celui qui fait office de méchant – finira mort. Une belle mort par contre. La vision du résultat est tout simplement marquante.
Mais la situation dans laquelle se retrouvent les 3 personnages aurait mérité une fin tragique dans laquelle les bêtes l’emportent sur les humains. Malheureusement, le réalisateur n’a pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de son raisonnement. Ce qui nous amène à nous questionner sur la présence réelle d’un raisonnement…
Au moins, le long plan de l’homme déchiqueté par les loups donnera un petit plaisir coupable au spectateur.
Au final, Out come the wolves est un pas pire film, qui grâce à ses 75 premières minutes se méritent une bonne note. Si seulement la fin ne gâchait pas en partie la sauce.
Un film qui vaut tout de même le coup!
Bande-annonce
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