Le premier semestre 2024 a vu une baisse de 19% des recettes du box-office national par rapport à la même période en 2023, avec des films majeurs comme Argylle, The fall guy, et Furiosa : a Mad Max saga qui ont échoué malgré leur potentiel. Il est intéressant de noter que certains de ces films se sont mieux comportés une fois sortis pour être visionnés à la maison, une tendance sur laquelle nous reviendrons plus tard.
Du côté positif, des films comme Dune : partie 2 et Inside out 2 ont bien marché en salles. Le reste de l’année promet des sorties importantes chaque mois, ce qui permettra aux studios de rester actifs.
Des outils tels que la plateforme prédictive de Cinelytic offrent des informations qui aident les studios à prendre de meilleures décisions en matière de projets et nous permettent d’imaginer ce qui nous attend. En novembre 2023, les projections de Cinelytic estimaient à 8,15 milliards de dollars les recettes totales du box-office national pour l’ensemble de la programmation de 2024.
Ce modèle de prévision précoce nous permet également d’estimer avec précision non seulement la performance du box-office national et mondial, mais aussi les recettes de la vidéo à domicile et de la télévision, ce qui constitue un outil vraiment unique pour l’industrie cinématographique. Comme le montre le graphique ci-dessous, les projections pour les six premiers mois de cette année ont été d’une précision impressionnante, atteignant 98% d’exactitude.
Certains films surprenants ont contribué à ces 3,6 milliards de dollars, avec différents degrés de succès en streaming. Dans le graphique ci-dessous, Cinelytic a choisi d’évaluer et de comparer les performances de streaming des films et des séries télévisées en 2024 en utilisant leurs données exclusives sur la demande OTT.
Ces données saisissent 125 millions de transactions de consommation de contenu numérique par jour dans le monde entier, ce qui donne un total annuel de 35 milliards d’illustrations des préférences des consommateurs en matière d’IP et de contenu à l’échelle mondiale. Pour cet exercice, ils ont classé les 10 films et programmes télévisés les plus regardés entre janvier et juin de cette année, en analysant la « semaine la plus forte » de consommation pour chacun d’entre eux.
Le graphique ci-dessus montre que les IP, franchises et suites bien connues représentent six des dix premiers films, Warner Bros. Pictures étant le distributeur le plus représenté.
Les quatre films restants sont des concepts originaux couvrant divers genres, dont le drame historique, le fantastique, le thriller et la comédie d’action The fall guy, mentionnée plus haut, qu’Universal a rapidement transférée en streaming après une brève et décevante exploitation en salle de 19 jours.
Il est intéressant de noter que The fall guy et Furiosa : a Mad Max saga sont deux des trois films les plus performants et représentent des projets majeurs avec des vedettes notables qui, bien que n’ayant pas eu de succès lors de leur exploitation en salles, ont clairement trouvé un public solide et des revenus supplémentaires sur les plates-formes numériques. Du côté de la télévision, Amazon Prime Video, Max et Paramount+ sont les seuls réseaux à avoir plusieurs séries dans le Top 10.
Pour donner une vision plus complète du succès des distributeurs de films en 2024 en ce qui concerne l’audience numérique, le graphique ci-dessous met en évidence les 10 premières sociétés sur la base des données relatives aux 100 meilleures sorties de films OTT aux États-Unis.
L’année dernière, Universal Pictures a dominé le marché de l’exploitation numérique en s’adjugeant 21,0% des parts de marché parmi les 10 principaux distributeurs de films. En 2024, Warner Bros. Pictures a pris la tête, s’assurant une part légèrement inférieure, mais tout de même impressionnante de 18,4%. Le grand studio a devancé de peu Netflix, qui s’est classé deuxième bien qu’il ait le plus grand nombre de titres (11) parmi les 100 films OTT les plus regardés. En outre, bien que Godzilla minus one ait été distribué à l’origine par Toho, ses débuts numériques aux États-Unis ont eu lieu sur Netflix et ont donc été pris en compte dans le nombre total de spectateurs de la plateforme de streaming dans cette analyse.
Apple Studios est notablement absent du Top 10. Malgré des partenariats avec des acteurs majeurs comme Paramount, Sony et Unviersal pour la distribution en salles de films importants sortis fin 23 et début 24 (Killers of the flower moon, Napoleon, Argylle), Apple n’a pas servi de foyer numérique initial pour aucun de ces titres et n’a pas non plus produit de projets directement diffusés en streaming qui figurent dans la liste des 100 films les plus performants.
Le graphique supplémentaire ci-dessous fournit un aperçu similaire du contenu le plus important produit par les réseaux de télévision au cours du premier semestre 2024, en se concentrant une fois de plus sur la semaine la plus performante.
En se concentrant sur les réseaux individuels les plus forts, CBS a obtenu le plus grand succès numérique, en grande partie grâce à des séries phares comme Young Sheldon, Tracker, FBI et S.W.A.T. Cependant, si l’on considère les sociétés mères et toutes les séries disponibles au cours de la période analysée, Paramount Global (qui contrôle à la fois CBS et Paramount+) s’est classé comme le deuxième meilleur groupe dans le monde du streaming télévisuel.
Le conglomérat médiatique a été devancé par The Walt Disney Company, qui s’est également emparé de la plus grande part du marché de l’écoute télévisuelle en 2023. Grâce à cinq de ses filiales (Disney+, ABC, Hulu, FX et Lifetime), Disney s’est assuré 28,1% de la part de marché totale.
L’omission intéressante du Top 10 du côté de la télévision est Netflix. La série la plus performante du géant du streaming jusqu’à présent en 2024 est 3 Body problem, qui est arrivée à la 15e place. Cependant, les nouvelles saisons de plusieurs grandes séries telles que The umbrella academy, Outer banks, Vikings : Valhalla et Emily in Paris (ce mois-ci) sont prévues pour les mois à venir et devraient augmenter leur nombre de téléspectateurs.
Reste à voir ce que 2024 réserve pour la deuxième moitié de l’année…
Article original de Cinelytic traduit de l’anglais par François Grondin.
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