Copa 71 - Une

COPA 71 — Un petit pas pour l’humanité mais un coup de pied de géants pour la Femme

« Where we lived, I was the only girl who played football. »
Elena Schiavo
[Là où nous vivions, j’étais la seule fille à jouer au football.]
Elena Schiavo

Copa 71 - affiche

Ce documentaire démontre le réel engouement pour le football féminin et ce bien avant l’approbation de la FIFA en 1991. En 1971, un tournoi mondial de football féminin, COPA, est organisé sur une période de 21 jours à Mexico. Cet événement inédit relaté par celles qui y ont participé, il y a maintenant plus de 50 ans, sort enfin de l’ombre après avoir été caché par la main cupide de l’homme.

1971 : L’Odyssée du Football

En 1971, on décrète au Québec que les femmes auront maintenant le droit d’être jurés dans un procès. En Amérique du Nord, on parle de la sentence de Charles Manson et ses amis, la télévision américaine suit la mission Apollo 14 (après celle avec Tom Hanks) réussit son alunissage, le troisième pour les États-Unis. Cette année-là on commençait en force avec l’abolition des publicités de tabac à la télévision et à la radio (mais avec l’alcool, c’est légal encore de nos jours. Hypocrisie?) et la même journée une tragédie survient dans le monde des sports; je fais référence bien sûr au désastre d’Ibrox faisant 66 morts et plus de 200 blessés graves.

COPA 71 - 1971

Par contre, en Amérique Central — plus précisément au Mexique — se tenait le premier tournoi mondial de football non-américain ou soccer féminin au monde! (C’est le football américain qui devrait s’appeler soccer, ils utilisent à peine le pied pour botter); chose dont la FIFA n’a jamais reconnu l’existence. Heureusement qu’il en est fini de cette époque; de ce temps qu’un sexe en dominait un autre. Parce que le sport, ça s’accorde aussi au féminin et cela depuis longtemps. COPA 71 est l’écho tonitruant que les femmes existent sans que les hommes aillent à y consentir. Longtemps considérées comme le sexe faible, ces femmes démontrent avec panache comment la force est subjective non pas à l’entre-jambe, mais à la volonté du cœur et de l’esprit. 

L’archéologie à l’avantage de sortir des matériaux tangibles contribuant à une construction factuelle du passé que l’on appelle Histoire avec un grand H. Toutefois, qu’en est-il lorsqu’il s’agit de peintures ou de textes anciens? Il faut d’abord et avant tout s’assurer que ce que l’on a sous la main représente bel et bien un fait de l’Histoire et que ce ne soit pas une fiction. Robin des Bois, la Joconde et même Jésus figurent parmi ces entités qui troublèrent longtemps les historiens qui cherchaient à savoir si ces personnages furent réels ou bien inventés. Cela m’évoque ce souvenir d’une conversation avec un ami au sujet de faits divers et anodins. Il regardait la chaîne historique et s’intéressait beaucoup aux faits de guerres et ainsi de suite pour me dire qu’il se demandait si on allait finir par arrêter de trouver de nouveaux documents et de vidéos perdues sur la Seconde Guerre Mondiale ou s’il y en avait à l’infini.

Ère de la mésinformation

Un questionnement est toujours valable tant qu’il se maintient à un seuil hypothétique et ne se transpose pas en une vérité absolue. C’est avec la démarche et la prudence d’un fakir marchant sur un lit de braise que j’aborde la question de ce nouveau fait du football féminin. D’abord je dois vous dire que j’ai vu ce documentaire plus d’une fois. Mon premier visionnement se passa sans problème et j’étais investi dans l’écoute du documentaire tel un clerc découvrant des textes sacrés cachés au fin fond d’une vieille bibliothèque. Une fois le film terminé, j’avais les larmes aux yeux qu’un événement pareil puisse avoir disparu puis être retrouvé afin de préserver une parcelle importante de l’Histoire.

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Joueuses mexicaines – Martha Coronado et Alicia Vargas © New Black Films ltd / Martha Coronado – Artiste couleur Marina Amaral

Quelle histoire que nous dévoile COPA 71, en effet; certains pourraient même dire, invraisemblable. Tellement incroyable que je l’ai vu une deuxième fois! Trépidant de pouvoir me faire une meilleure idée — une plus claire — j’étais attentif à tout ce que je regardais et je lisais des articles qui mentionnaient le film en essayant de trouver l’origine de cette vidéo, puis… rien. Je me débrouille pas mal avec tous ces moteurs de recherche et les bibliothèques, les journaux, etc. Je ne suis pas du genre à tomber dans les pièges ridicules que tendent les conspirationnistes pour attraper les moins rusés, mais je ne suis pas du genre à vouloir corroborer quelque chose que j’ai du mal à évaluer à mon tour (pas pour tout là, mais des fois tsé. Tout d’un coup). Cependant, pas une seule information tangible à me mettre sous la dent.

Je n’ai pas rien trouvé à proprement parler, mais ce sur quoi je mettais la main (ou l’œil) tournaient autour des Soeurs Williams comme productrices exécutives de New Black Film et de leur équipe de réalisation extrêmement efficace comme des corps célestes autours d’une étoile brillante. Certes, la production est impeccable. Le documentaire m’a touché, je me suis mis en colère, je riais, je pleurais, bref je fus impressionné. On aurait dit un film, ou plutôt comme dans un film; là où tout semble trop beau pour être vrai. Est-ce avec un cynisme mesquin que je m’avançai à vouloir trouver anguille sous roche; ou était-ce le titillement d’une intuition fondée? Peut-être que oui, peut-être que pas pantoute! Qui sait? (clin d’œil espiègle).

Une chose est certaine, « Sports is for everybody », comme le dit si bien la représentante de l’équipe de l’Angleterre, Carol Wilson; et je seconde. Alors que je regardais les matchs que les joueuses se livraient entre elles, j’étais attentif au jeu, à la foule et à l’excitation de l’événement qui électrisaient le stade. J’expérimentais au premier rang ce que madame Wislon évoquait quelques minutes avant; je n’avais aucune appréhension par rapport au sexe de celles qui se démenaient sur le terrain, j’y voyais simplement des humains performer et compétitionner de leur mieux. De ce côté, il ne fait pas de doute que le spectacle qu’offre COPA 71 divertit indéniablement.

La Moria

L’historien David Goldblatt m’amusa avec ses airs un peu trop impliqué dans son rôle anti-homme. Il me faisait me remémorer ces histoires où une race ou une espèce domine les autres. Vous savez, il y a toujours ce sous fifre, ce laquet qui une fois pris sous l’aile du méchant roi crache au visage des siens; Samuel L. Jackson dans Django serait un bon exemple. Malgré tous ces efforts pour m’émerveiller devant cette découverte, il me vint cette pensée semblable au doute ou à de la méfiance. Je suis persuadé que ces évènements ont bien pu avoir lieu, mais alors, pourquoi se taire et surtout comment taire autant de personnes témoins de ces évènements qu’elles y aient assisté ou participé? 

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Joueuses mexicaines sur le terrain 1971 © New Black Films ltd / OEM – Color Artist Marina Amaral

Au moins 110,000 têtes dénombrées regardant la finale du Danemark contre le Mexique. Disons-le, ça fait beaucoup de chapeaux de cowboy et un sacrément gros oublie collectif. Qu’on aille pu mettre le silence sur cet évènement en ce qui a trait à l’officialité du tournoi selon la FIFA et blablabla…d’accord; mais que personne en ait fait mention durant plus de 50 ans — 1971 et rien pas un iota — avant que New Black Film ne mettent la main dessus parce que… quoi? N’aurait-ce pas été là un aspect à exploiter, à découvrir? Comme les artefacts dans les films d’Indiana Jones, le plaisir consiste également à connaître leurs provenances; la salle dans laquelle ils étaient cachés. C’est là que réside mon insatisfaction; dans notre ère où la désinformation et les fausses nouvelles sont à leur paroxysme, j’ai du mal à croire ce phénomène à cent pourcent. 

La variété dans le grain des extraits choisis; l’effet vieillot paraît amplifié et le photoshop semble avoir passé son coup de ciseau ici et là; des gens toujours de loin en arrière-plan avec des postures étranges ou des formes distortionnées; l’inconsistance des archives; sans compter qu’on a pas réussi à rassembler les membres d’une équipe ou avoir l’opportunité de voir une passe de ballon entre anciennes joueuses, mais aussi entre camarades d’une épopée fantastique. Prenez tout de même garde à ne pas avaler trop rapidement n’importe quelle nouveauté qui passe sans vérifier les sources (je sais, c’est long et plate, mais il faut le faire). Écrire l’Histoire de l’humanité n’est pas de nommer des faits, mais que les gens y croient; c’est là que réside toute sa puissance. Espérons, comme pour COPA 71, que la vérité saura toujours éclater au grand jour. Pour le moment, rien n’indique que Stanley Kubrick ait participé de prêt ou de loin à ce documentaire, alors nous sommes sauf… pour l’instant.

Pour conclure, je mentionne que tout celà n’est qu’une hypothèse parmi tant d’autres, une vision que dis-je, une folie passagère… je le souhaite. Je m’en remets donc à la bonne volonté des mes congénères avec humilité. 

P.S. : Si je disparais — ou peu importe — de manière subite ou étrange… vous saurez pourquoi. (hahaha).

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
COPA 71
Durée
91 minutes
Année
2023
Pays
Royaume-Uni
Réalisateur
James Erskine et Rachel Ramsay
Scénario
James Erskine, Victoria Gregory et Rachel Ramsay
Note
8.5 /10

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Fiche technique

Titre original
COPA 71
Durée
91 minutes
Année
2023
Pays
Royaume-Uni
Réalisateur
James Erskine et Rachel Ramsay
Scénario
James Erskine, Victoria Gregory et Rachel Ramsay
Note
8.5 /10

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