「お父ちゃんの作るお豆腐は柔らかくて、甘くて、豆 本来の苦味も残してお父さんそのものの味。」 [Le tofu que fabrique mon père est doux, sucré et conserve l’amertume originelle des haricots, lui donnant la même amertume que mon père.]
Tatsuo (Tatsuya Fuji) et sa fille Haru (Kumiko Aso) dirigent le magasin Takano Tofu à Onomichi. Ils commencent chaque jour leur travail avant l’aube. Ils sélectionnent soigneusement les haricots pour fabriquer leur tofu. Alors qu’ils passent des jours paisibles, Tatsuo s’inquiète du fait que sa fille se retrouve seule après sa mort.
Avec Takano tofu (高野豆腐店の春), Mitsuhiro Mihara propose un film qui rappelle ces séries de matinée pour mamans au foyer, avec toutes les faiblesses qui les caractérisent. Mais c’est aussi un film qui réchauffe le cœur de par sa douceur et son beau message.
Drame de matinée
Je dois commencer par dire que j’ai vraiment apprécié Takano tofu. Tout d’abord, c’est simple et facile à comprendre (j’apprends le japonais et c’est agréable lorsque les films utilisent un langage simple). Et ce film laisse le spectateur repartir avec le cœur léger. Mais au final, ça reste ce que j’appellerais un « drame de matinée », en référence à ces émissions qu’on retrouve (ou retrouvait?) tôt le matin, destinées aux femmes au foyer.
Je ne dis pas cela avec un jugement en soit. Mais ces émissions sont produites rapidement, sans trop de soins au niveau esthétique ou au niveau des dialogues. Comme on dit ici : beau, bon, pas cher.
Tatsuo (Tatsuya Fuji) et ses amis
Juste à lire le résumé, on ne se trompe pas : Tatsuo apprend qu’il est en mauvaise santé et s’inquiète du fait que sa fille soit seule après sa mort. Avec l’aide d’amis, il entreprend de planifier une stratégie secrète de mise en relation pour trouver à Haru un partenaire avant le printemps.
Mais vous voyez, l’histoire pourrait tout de même donner une comédie romantique à gros budget, ce qui n’est vraiment pas le cas ici. Clairement, le Japon ne met pas ses sous dans ce genre de production. Et ce n’est pas plus mal. Par contre, cela fait que Takano tofu offre un scénario prévisible et sans grands élans. Les acteurs principaux sont corrects, mais la distribution secondaire est très ordinaire, pour ne pas dire mauvaise. Et comme le film présente rapidement ces personnages secondaires, on se dit rapidement que la soirée va être longue.
Il y a aussi la qualité visuelle qui est… plutôt absente. Tellement, qu’au début je croyais regarder un documentaire télé. D’ailleurs, j’ai appris des choses sur la confection du tofu. Et c’était vraiment intéressant.
Un peu plus…
Ce film doux et réconfortant, relevé d’une délicieuse touche d’humour, montre comment fonctionne ce petit commerce traditionnel qu’est Takano Tofu Shop, situé à Onomichi, dans la jolie préfecture d’Hiroshima. Je n’avais jamais réalisé que pour fabriquer du tofu, il y avait tant d’étapes, à commencer par la sélection des haricots, ce qui contribue au goût qu’aura le tofu à la fin de sa confection. Oui, oui, un peu comme pour le vin.
Il ne faut donc pas regarder Takano tofu comme on regarderait un grand film. Il faut plutôt s’y plonger par un dimanche après-midi pluvieux. Ainsi, il est possible de l’apprécier pour ce qu’il est.
Et en toute honnêteté, j’ai bien apprécié ce petit film très honnête.
