« Why, just because I have the skin color, Can I not be a sub in a film without having to directly say, like, “I consent to this stuff”? »
[Pourquoi, juste parce que j’ai la peau de couleur, ne puis-je pas être une sub dans un film sans avoir à dire directement, comme, « J’accepte ce genre de choses »?]
Un portrait poétique d’une jeune artiste et activiste nommée Puck (ils/eux).
Avec A body like mine, Maja Classen propose un documentaire conçu avec la collaboration artistique de Puck, le sujet du film. Elles y offrent un aperçu intime du style de vie de Puck, de ses inspirations, de ses peurs et de ses expériences.
Puck n’est pas son vrai nom. C’est un personnage que l’artiste a créé et en lequel elle se transforme au cours de ses performances. Elle en parle d’ailleurs à la troisième personne. En tant que co-scénariste et protagoniste du film, l’artiste explique comment l’existence de Puck les aide à se sentir plus ancrés dans un monde qu’elles considèrent comme bouleversant. Alors que Puck ose faire des choses folles, comme le post porno queer, la créatrice de Puck elle-même partage sa vulnérabilité.
Mais n’y a-t-il pas quelque chose d’extrêmement narcissique à faire un documentaire sur soi-même? Par moment on a même l’impression que ce documentaire est aussi un film promotionnel pour Puck. Oui, certaines choses que raconte la jeune femme sont pertinentes. Mais au final, on la regarde principalement montrer son corps dans des scènes très belles, mais pas particulièrement pertinentes.
Cela étant dit, le film est visuellement très beau. Alors que l’artiste raconte le décalage entre ses deux personnalités – car oui, par moment on à vraiment l’impression que cette personne souffre d’un trouble de la personnalité limite, avec un problème émotif ou un manque d’attention qui ressemble à celui de centaines d’influenceurs – on voit que son plus grand souci est de se sentir incomprise, jugée et fétichisée.
Son combat est aussi de lutter contre les stéréotypes de genre qu’on lui attribue et auxquels elle ne veut pas se conformer. L’activisme de Puck consiste à sa visibilité en tant que personne Noire fière, et à se mettre en scène dans le cadre de fantasmes et d’images dont les corps comme le sien ont traditionnellement été bannis.
La réalisatrice et sa co-autrice créent pour ce faire des images bien composées, aux couleurs somptueuses. Je pense, entre autres, à ce plan dans lequel Puck est sur une table avec une montagne de fruits. Un visuel marquant qui frappe l’imaginaire.
Mais au-delà de la beauté des images, on n’a surtout l’impression que le film passe à côté de ce qu’il veut combattre.
A body like mine est présenté aux Hot docs le 4 mai 2024 dans le programme courts 1.
En passant, je tiens à spécifier que les images ont été censurées par Hot Docs et non pas par nous…
Bande-annonce
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