« — That’s where we’re going?
— That’s where we’re going! »
[ — C’est là qu’on s’en va?
— C’est là qu’on s’en va!]
Lorsque Joy (Hannah Emily Anderson) échappe à une relation abusive, son amie Carmen (Madison Walsh) l’invite dans une retraite pour femmes ayant survécu à un traumatisme dans les Rocheuses avec l’acclamée Dr Dunnely (Kyra Harper). Alors qu’elles mettent les pieds dans la nature sauvage et dans leur traitement, Joy pense que son ex-partenaire les a peut-être suivies, ou peut-être s’agit-il de quelque chose de pire encore.
Avec Dark Nature, Berkley Brady propose un film d’horreur plutôt classique, avec certains éléments qui le font tout de même sortir de la masse. On vous parle de ce film canadien qui n’a rien à envier aux grosses productions hollywoodiennes.
Le premier long métrage d’horreur de Berkley Brady est un périple empli de suspense et une aventure sanglante s’aventurant dans les recoins les plus sombres de l’esprit humain.
En effet, en mettant en scène des femmes qui tentent de se sortir de schéma nocifs et de problèmes touchant la santé mentale, la réalisatrice dévie du modèle habituel des films où un groupe se retrouve dans les bois pour fêter et abuser. Ce qui amène le spectateur à voir les attaques contre ces personnages d’un point de vue différent. En effet, on n’a pas l’impression que ces femmes « méritent » de mourir.
Joy tente de se sortir de plusieurs années d’abus par son ex-petit ami qui ont conduit la femme au bord de la dépression. Elle consent à contrecœur à une retraite de camping d’une brève durée… mais découvre que les démons de son passé l’ont suivie dans ces bois ancestraux.
Carmen, la meilleure amie de Joy, une photographe de profession, la convainc de rejoindre la retraite pour essayer de se guérir… mais ce qu’elles rencontrent dans les bois repoussera les limites de leur amitié jusqu’à un point de rupture. Elle est confiante, drôle et profondément préoccupée par le bien-être de Joy.
Les deux autres femmes en quête de rédemptions vivent le même genre de conflits internes.
Fondamentalement, la réalisatrice utilise le monstre des bois comme façon d’illustrer que pour guérir, il faut être prêt à se battre contre le monstre qui nous habite. Contrairement à la majorité des films, la lecture est plutôt facile à faire. C’est tout à l’honneur de Brady.
Tournée sur le territoire du Traité 7, qui comprend la ville de Calgary et ses environs, Dark nature offre des vues magnifiques. La beauté des espaces entre en conflit avec cette créature effrayante que les femmes rencontreront. C’est une belle façon de montrer les contradictions de notre monde et du comportement humain. Si on reprend le personnage de Joy, son désir de se sortir d’une situation invivable et violente entre en conflit avec son désir incontrôlable de vouloir faire confiance à son ex. D’ailleurs, la lus belle contradiction est probablement le prénom du personnage, Joy (joie), alors qu’elle est vraiment malheureuse.
Tourner dans ce genre d’endroit reculé n’est pas de tout repos. Heureusement, lorsqu’on tourne un film à petit budget, ça signifie aussi d’avoir moins de matériel à trimballer. À petit budget? Il semble que oui. Mais honnêtement, si on ne me l’avait pas dit, je ne m’en serais pas douté. Évidemment, la beauté des décors (naturels) aide à faire passer les petits détails qui pourraient être moins grandioses. Mais, j’ai beau chercher, rien ne laisse supposer que le budget est moindre que n’importe quelle grosse production.
Au final, Dark nature est un film d’horreur plutôt classique qui plaira au grand public. Mais c’est surtout la preuve que le cinéma canadien est capable d’être tout aussi bon que celui des voisins du sud.
Peut-être que vous devriez en profiter pour l’essayer. ☺
Bande-annonce
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