C’est maintenant mon tour de vous présenter des courts métrages de Histoires d’immigrants francophones. Après le programme 2 hier, je vous fais découvrir la première partie du programme 1. Ce sont 4 films français à découvrir.
Esseulé en mer sur un radeau de fortune, un homme tentant de fuir son pays est finalement sauvé par une patrouille côtière.
C’est quoi la liberté exactement? Quand on quitte son pays pour un désir de liberté, que retrouve-t-on à l’arrivée?
Freedom is mine est un magnifique court métrage d’animation qui, malgré sa facture visuelle qui ressemble à ce qu’on retrouve généralement dans les dessins animés pour enfants, n’a rien d’un film pour les jeunes. Quoique… Disons que le film de Salameh est une belle leçon de vie pour tous dont le message serait : notre liberté, c’est nous qui la faisons.
On y montre aussi l’importance de l’art pour s’évader de sa prison. Ici, il s’agit d’une prison au sens littéral. Mais c’est aussi totalement valable au sens figuré. Qu’avez-vous fait pour vous évader lors des confinements des dernières années? Je parie que l’art fut d’un grand secours. Il serait temps que beaucoup plus de gens le réalisent…
Deux hommes marchent dans la neige, sur le versant le plus à l’ombre de la montagne, l’ubac. Ils viennent de passer un col. Ce sont des migrants.
Ubac est un film frappant de réalisme. C’est une chose d’imaginer par quoi doivent passer certains migrants qui tentent de fuir leur pays et d’entrer illégalement dans un autre pays. Mais, de le voir filmé aussi froidement, ça glace le sang.
Ce court métrage n’est pas parfait. Mais il amène les spectateurs à se questionner sur la réalité des migrants et montre que la solidarité n’a pas de couleur de peau, ni de couleur de drapeau. Pas plus qu’elle n’a de langue. Un film à voir!
Younès est un jeune agent préfectoral qui travaille au guichet unique des demandeurs d’asile de Paris. Il reçoit Malika, une ressortissante marocaine, qui souhaite déposer une demande d’asile. Cependant, l’application de la sévère règlementation Dublin ne permet pas à Younès de donner suite à sa demande.
Il vous est arrivé, dans le cadre de votre travail, d’appliquer des règlements avec lesquels vous n’étiez pas d’accord? Ou de faire une tâche qui allait à l’encontre de vos valeurs? Après tout, on a tous besoin de travailler. Mais qu’en est-il lorsque ces règlements font en sorte que vous mettez probablement quelqu’un à la rue, voire en danger?
Ce que montre Dubliné(e) c’est cette réalité. Pas celle des demandeurs d’asile ou des réfugiés. Celle d’un agent qui doit, dans le cadre de son travail, dire à des gens qu’ils devront être extradés. Rarement ce point de vue est montré à l’écran. En général, on nous donne le point de vue du réfugié, ou celui du gentil agent qui attrape les méchants ou on nous montre le méchant agent qui prend plaisir à se débarrasser des migrants.
Ce court métrage est excellent dans la froideur de l’image qu’il présente dans les bureaux de la préfecture, et sobre lorsqu’on nous présente Younès dans sa vie hors travail. Voilà une réalité qui mériterait d’être mieux connue.
Tunisie, 2045. Un père et sa fille attendent, inquiets et fatigués. Un simple geste peut décider de leur avenir…
Il y a quelque chose qui ne passe pas bien dans ce film. L’image est belle, les acteurs sont parfaits et le scénario se tient. Mais en situant l’action dans un futur rapproché où la Tunisie devient la terre d’accueil des migrants européens, c’est un peu poussé.
Il aurait été préférable, si l’idée était de renverser la situation pour que les Européens voient les choses autrement, de situer l’action dans le présent et d’expliquer qu’il s’est passé un truc horrible en Europe, et que… bla-bla-bla.
Mais cela étant dit, Tunisie 2045 se regarde bien.
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À venir : la suite du programme 1 avec les 5 derniers films.
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