Dotée d’un talent unique au sein de sa génération, Amy Winehouse a immédiatement capté l’attention du monde entier. Authentique artiste jazz, elle se servait de ses dons pour l’écriture et l’interprétation afin d’analyser ses propres failles. Cette combinaison de sincérité à l’état brut et de talent a donné vie à certaines des chansons les plus populaires de notre époque. Mais l’attention permanente des médias et une vie personnelle compliquée associées à un succès planétaire et un mode de vie instable ont fait de la vie d’Amy Winehouse un château de cartes à l’équilibre précaire. Le grand public a célébré son immense succès tout en jugeant à la hâte ses faiblesses. Ce talent si salvateur pour elle a fini par être la cause même de sa chute. Avec les propres mots d’Amy Winehouse et des images inédites, Asif Kapadia nous raconte l’histoire de cette incroyable artiste, récompensée par six Grammy Awards.
Amy, c’est Amy Winehouse, cette chanteuse qui était connue pour ses incartades dans les journaux à potins. Voici ce qu’elle était pour moi, qui ne la connaissais pas du tout en fait. Avec le film d’Asif Kapadia, j’ai découvert une artiste de très grande qualité, et une compositrice que je regrette de ne pas avoir connue avant. Mais c’était aussi une voix unique et géniale. Amy retrace donc la vie, quelque peu mouvementée, de mademoiselle Winehouse.
Kapadia a réalisé Amy à partir d’images d’archives de la chanteuse ainsi que de nombreuses entrevues de ses proches. C’est sans tomber dans le potinage qu’il réussit à présenter un portrait juste de l’artiste. Par moments drôle, par moments triste, le documentaire retrace les pas de la jeune femme dès son adolescence, pour nous mener à sa mort à l’âge de 27 ans. Son histoire n’est pas sans rappeler celle des Kurt Cobain, Janis Joplin ou encore Axel Rose.
Winehouse aura succombé à son autodestruction. Mais elle aura tout de même eu un grand coup de main de la part de son mari et de son père. Pourquoi son père? Il fait partie de ceux qui n’ont pas voulu donner à Amy la chance de se reposer et de s’éloigner des feux de la rampe lorsqu’elle l’a demandé. Un des nombreux exemples se voit alors que la chanteuse se retire à Sainte-Lucie pour se reposer et que son père vient la rejoindre avec une équipe de tournage qu’il a engagée dans le but de suivre sa fille à la trace. Il voulait faire une téléréalité de la vie de sa fille (du même genre que celle que les Kardashian créeront par la suite). L’alcool, les drogues et les paparazzis se seront chargés du reste.
Alors que la jeune femme ne recherchait aucunement la gloire (elle ne désirait rien d’autre que de faire du jazz) et la popularité, elle y aura été projetée d’un seul coup, après la sortie de son album Back to Black. Cette montée fulgurante, elle ne sera jamais capable de la gérer. Et tel Icare, une fois au sommet, elle n’aura pu que retomber rapidement. Et alors que son mari et son père ont tout fait pour la propulser jusqu’au soleil, ils ne feront rien pour l’empêcher de s’écraser.
Présenté en première mondiale lors du dernier Festival de Cannes, et par la suite lors du Festival de Jazz de Montréal, Amy prendra l’affiche au Québec le 10 juillet en version originale anglaise avec sous-titres français. Puis, il prendra également l’affiche ailleurs à travers la province le 17 juillet.
Une fois le visionnement de Amy terminé, je vous invite à faire comme moi et à prendre un verre en écoutant Back to Black.
Note : 8/10
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