Dans les années 1990, Paul (Félix De Givry) fait ses premiers pas dans le milieu de la nuit parisienne. Passionné de musique, il crée avec son meilleur ami le duo de DJ’s Cheers. Ils trouveront rapidement leur public et vivront une ascension vertigineuse, euphorique, dangereuse et éphémère. Aspiré par sa passion, Paul en oubliera de construire sa vie.
Nommé dans plusieurs festivals dont ceux de Sundance, Vienne, Rome et le TIFF, Eden retrace, en quelque sorte, l’évolution de la musique électro à partir du mouvement français des années 1990.
Je dois avouer ne pas m’y connaître beaucoup en musique électronique. En fait, je ne connaissais pas Cheers avant de voir le film. Le seul groupe auquel il est fait référence dans Eden que je connaissais, c’est Daft Punk, groupe emblématique de mon secondaire. J’ai tout de même bien aimé le film de Mia Hansen-Løve. L’histoire est bien montée et les scènes de musique sont géniales.
Vous connaissez la « French touch »? Lorsque ce terme fut créé, dans les années 1990, il désignait une génération de musiciens et de DJ’s, qui a changé le regard que le monde portait sur la musique française. Ceux qui ont connu cette période se souviennent de l’enthousiasme et de la naïveté. Ils étaient 10 la première nuit, 100 la suivante et 1000 le week-end d’après.
Ceux qui connaissent un peu plus la musique se souviendront du mépris dont a fait l’objet, au début des années 1990, la house, la techno, le garage et les autres styles de musique électronique dont les succès planétaires font aujourd’hui partie intégrante de l’industrie musicale. D’ailleurs, on se souvient que durant cette décennie, le seul endroit où ce genre de musique faisait rage était dans les raves, qui étaient plus ou moins illicites.
Mais ce qu’Eden montre, c’est l’apport de la France pour la musique électro. On peut penser à Daft Punk, Air, Saint Germain, Motorbass, Superdiscount, Stardust, Mr Oizo, Cassius et tous les autres dont les disques ont si bien fait danser le monde entier. C’est pourquoi les médias anglo-saxons ont dû trouver une étiquette à leur attribuer : la fameuse « French Touch ». S’il circule dès 1993, le terme ne se répand qu’à partir des années 1995-1996, alors que les albums électroniques français font exploser les chartes partout dans le monde.
Plusieurs styles différents ressortent maintenant de la musique électro. On peut penser, entre autres, à l’énergie de la techno, à la mélancolie caressante du garage, à la trance psychédélique ou au hardcore implacable. Mais dans Eden, on se penche principalement sur le garage, style mis de l’avant par Cheers.
Présente depuis maintenant plus de vingt ans, la musique électronique a pris bien des formes, pour le meilleur comme pour le pire, mais les Français sont toujours là. Et ils aiment l’électro. Plusieurs festivals en France continuent d’ailleurs de marcher avec force. Plus près de chez nous, on peut penser au « Piknic Electronik » à Montréal, qui en est à sa 5e édition.
Quoi qu’il en soit, Eden est un film qui ne plaira pas seulement aux amateurs de musique électronique, mais aussi aux amateurs de cinéma « bootleg ».
Note : 7/10
© 2023 Le petit septième