La semaine 2 de Plein(s) Écran(s) commence et nous poursuivons notre couverture avec 5 autres titres présentés dans la section Insomniaque(s).
Lors du dernier FNC, j’avais eu l’occasion de voir un des films qui sont présentés dans la section Insomniaque(s). Le voici.
Salomé est reçu dans la suite d’un homme mûr au sommet d’un hôtel de luxe. Un jeu d’étrange domination s’installe entre eux. Mais s’agit-il vraiment d’un jeu? Et qui sont ces six femmes qui conduisent un rituel obscur dans un lieu voué au culte de Lilith?
Film d’animation expérimental construit autour d’une seule prise de son, évoquant le déplacement, le besoin de communiquer, la solitude, la fragilité, l’aspiration à la liberté, l’arrivée de l’automne, notre existence éphémère.
Parfois le cinéma expérimental nous laisse bouche bée. Ici, je ne sais pas trop quoi dire. Il semble que l’important c’est le son. Le son du train qui se déplace. Quant aux images, la réalisatrice superpose, par moment, des plans plutôt banals, comme des ouvriers qui travaillent sur la rue, un train qui passe, avec des dessins mobiles par dessus. Par exemple, des petits bonhommes qui se déplacent sur le train en mouvement. Mais au final, il s’agit d’un film un peu ennuyant…
Lèvres bleues s’intéresse à l’usage de l’image de synthèse comme outil de reconstitution et l’applique à la reconstruction d’un souvenir amoureux. Ce récit est issu d’une collection de témoignages d’inconnus abordés sur des sites de rencontre par l’artiste en 2008. Le souvenir prend forme à travers la matière, les objets, le mouvement et les sens. L’animation met en parallèle les mécanismes de la machine et de l’humain tout en explorant les rouages de la mécanique narrative. Le mouvement intérieur de l’humain (les sentiments) croise le déplacement dans l’espace. Les attentes dramatiques trop souvent liées à la représentation de l’amour entre deux hommes y sont déroutées.
Le film de Philippe Hamelin n’est pas sans rappeler Scopique, d’Alexa-Jeanne Dubé, avec une narration beaucoup moins captivante. Et Lèvres bleues mise sur l’animation plutôt que sur des acteurs en chair et en os. Malheureusement, les images sont froides et le récit de Steve est raconté avec un certain manque au niveau de l’intonation. On pourrait croire que le narrateur n’avait pas envie de raconter son histoire, ou qu’il la trouve sans intérêt… comme moi d’ailleurs. Je vous suggère autre chose.
Maïko, la petite amie holographique de Tommy, l’aime d’un amour infini. Jusqu’au jour où Tommy la quitte pour une autre fille, bien réelle cette fois. Submergée par un sentiment inconnu, Maïko découvre le goût de ses propres larmes. Des larmes qui transforment sa chair et lui donnent le goût du sang…
Le Japon regorge d’objets qui nous sont étranges. Ici, Laboury s’inspire des Yandere, ces filles qui aiment d’un amour maladif. Et c’est exactement ce qu’est Maïko. Le résultat est superbe. Le film est étonnamment touchant, et tout aussi intrigant. À l’époque du « tout numérique », nous ne sommes possiblement pas si loin de ce type d’amour, qui n’est pas sans rappeler Her, de Spike Jonze.
Découverte du stade Strahov, le plus grand stade du monde, où des milliers de gymnastes se réunissaient durant l’ère communiste. Un film sans paroles qui lie le passé et le présent d’un lieu grandiose.
Zaravé a silné signifie « Sains et forts ». C’est dans le but d’avoir des fils sains et forts que ce stade a été construit en 1926. Le film mélange des images actuelles et des images d’époque afin de montrer ce qu’était ce mastodonte au moment de sa gloire, en comparaison à aujourd’hui, un simple lieu en décrépitude. Il s’agit d’un très beau film documentaire.
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Cela conclut la couverture du festival Plein(s) Écran(s) 2021. Avez-vous eu autant de plaisir que moi?
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