My days of Mercy – Aux antipodes

« It’s so great that lethally injecting a mentally disabled man is the key to solving your grief. But my shits are a little more complicated. »
[C’est tellement génial que l’injection mortelle d’un homme handicapé mental soit la clé pour résoudre ton chagrin. Mais mes problèmes sont un peu plus compliqués.]

My days of Mercy - affiche 2La fille (Ellen Page) d’un condamné à mort tombe amoureuse d’une jeune femme (Kate Mara) opposée à la cause politique de sa famille.

Avec My days of Mercy, Tali Shalom-Ezer jette un regard intéressant sur la peine de mort et sur l’importance des convictions. Peut-on tomber amoureux de quelqu’un qui a des valeurs opposées aux nôtres? Et comment peut-on gérer ce genre de sentiments?

Deux femmes? On s’en fout

My days of Mercy - deux femmes on s en fout
Lycy (Ellen Page) et Mercy (Kate Mara)

My days of Mercy met en scène deux jeunes femmes qui tombent amoureuses. Et, pourtant, jamais on ne sent qu’il s’agit d’un enjeu. Rarement le cinéma américain met en scène une relation amoureuse homosexuelle sans que ce soit au centre de la problématique des personnages. Mais, ici, ce n’est pas important. Une seule fois dans le film on y fait référence, et c’est lors d’une dispute entre les deux filles.

Malgré tout, cette relation devient le centre d’intérêt du film. Le thème de la peine de mort devient plus un enjeu de couple qu’un enjeu politique, ce qui est tout de même intéressant, car la réalisatrice réussit bien à utiliser ce thème pour parler des défis que peuvent comporter des opinions opposées pour un jeune couple.

Shalom-Ezer étend le questionnement des relations jusqu’à la soeur du personnage principal. Elle fréquente un jeune avocat afin de pouvoir défendre son père qui est en attente de son exécution. Dans ce cas, la relation amoureuse devient plutôt de la prostitution de survivance afin de sauver le père.

La peine de mort aux États-Unis au début des années 2000

My days of Mercy - La peine de mort au USAAux États-Unis, la peine de mort est toujours en vigueur dans une multitude d’états. Et chaque injection mortelle provoque son lot de manifestations. À chaque fois, les deux clans se réunissent devant les pénitenciers afin d’encourager ou de montrer leur mécontentement envers ce système. Ici, deux jeunes femmes, une de chaque côté du spectre de la mort, se rencontrent sur le terrain de bataille… puis tombent amoureuses.

La passion les amène à faire fi de leurs convictions. Mais qu’en est-il de leurs proches? Et qu’en est-il lorsque les ébats amoureux laissent place à la discussion? 

La mise en scène et le scénario sont bien construits. Les enjeux que vivent les deux amantes amènent le spectateurs à s’interroger sur ses propres réaction lorsqu’il rencontre une personne aux opinions divergentes. On a tendance à dire que jamais on ne tomberait amoureux d’une personne qui a des opinions qui vont à l’encontre de nos propres valeurs. Mais qu’en sait-on si nous n’avons jamais vécu une telle situation?

Un montage au gré des morts

My days of Mercy - Au gré du montageLa première séquence donne le ton. Nous aurons droit à une balade à travers le pays, au gré des injections. Chaque partie du film commence par l’inscription d’un lieu, un nom et un crime. Puis, gros plan d’un repas qu’on devine être le dernier repas du condamné. C’est une façon qui, à défaut d’être particulièrement originale, est efficace. Puis on revient aux manifestations et aux deux femmes qui s’évadent l’une avec l’autre. Elles parlent des enjeux liés à la peine capitale.

Mais encore…

My days of Mercy - Mais encore
La sœur et l’avocat

Au final, My days of Mercy nous amène au coeur d’une grande question humaine et sociétale en utilisant une autre grande question humaine pour y parvenir. Amour et mort sont ainsi, une fois de plus, mis en interaction afin de démontrer la force que l’une peut provoquer pour l’autre. 

Oui, la mort peut mener à l’amour. Et quand c’est efficacement raconté comme ici, ça mérite de s’asseoir pendant près de 2 heures et de se laisser aller à une histoire bien mise en images.

Note : 8.5/10

Vous pouvez regarder la bande-annonce.

 

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