Les quatre courts métrages présentés ici sont tous des documentaires traitant de questions sociales. Vous serez certainement amené à réfléchir à ces questions.
Assailli de doutes après avoir signé une pétition demandant au groupe de Thom Yorke de ne pas faire de concerts en Israël, un signataire décide d’appeler un ami.
La scène est assez simple : il n’y a que des voix provenant d’une conversation entre deux hommes par téléphone, avec des images fanées (plutôt nostalgiques?) de l’intérieur d’un appartement et de leur pays d’origine, la Palestine. Mais le discours est extrêmement puissant. En suivant leurs arguments persuasifs, philosophiques et rhétoriques, ces images vous font plonger dans le cerveau de l’homme qui essaie de comprendre une certaine situation sociale. I Signed the Petition montre ce que signifie réellement « penser ».
Le film explore les théories de Berlolt Brecht sur la maison comme une scène sur laquelle se déploient des forces sociales et politiques.
Brecht est un dramaturge qui aime l’idée d’un « modèle » parce qu’il représente des valeurs sociales, des systèmes et même des idéologies. Son objectif est de déconstruire différents modèles formés par la société. Par conséquent, un « modèle » a un sens ironique. A Model Family in a Model Home est une manifestation claire des pensées de Brecht. Il décrit l’évolution du concept de « maison modèle » au cours du dernier demi-siècle. Honnêtement, j’ai dû regarder le film deux fois pour en profiter pleinement… Vous pourriez vous perdre par la quantité d’informations et les nombreuses situations et personnages (voix). C’est un film du genre, « plus vous mâchez, meilleur est son goût ».
Pseudo farce, pseudo document lyrique qui imagine l’inconscient d’animaux sous anesthésie. On peut y déceler des fragments d’images sexuelles, mortelles et du monde naturel.
À quoi ressemble le monde pour les animaux? C’est l’une des questions que je suis curieuse de connaître depuis longtemps. À cet égard, Animals Under Anaestesia m’a fortement attirée. La circonstance est unique : il s’agit d’animaux domestiques « sous anesthésie » lors de traitements médicaux. Il n’y a pas d’explication ni de langage, mais seulement des images vagues avec des sons vagues, comme si vous vous sentiez brumeux de fièvre. Et dans chaque scène, il y a des traces de vie humaine… Le film vous invite dans un monde fortement imaginaire.
Depuis quatre ans, le frère de la réalisatrice est en cellule d’isolement dans une prison du Texas, sans que l’on sache exactement pourquoi ou quand il en sortira.
Le silence et la solitude enveloppent l’atmosphère. Tous les sons délicats du film ne font que souligner cette atmosphère. Dans l’image, le temps passe au fil des saisons : d’un hiver à un autre, etc… Mais la vie décrite dans les lettres n’a pas changé. La légèreté exprime le vide, et elle montre combien il est difficile de l’exprimer quand on se sent totalement perdu. Beau et triste, comme une lamentation. C’est une réalité transformée en une expression poétique. Il mérite certainement beaucoup plus d’attention dans le monde.
Traduit de l’anglais par François Grondin
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