« Tu as toujours été méchante avec moi. Plutôt comme une belle-mère. »
À Lamu (Kenya), une jeune fille indépendante a du mal à réaliser son rêve, celui de nager dans l’océan. Rêve qui va à l’encontre des coutumes locales et de son mariage arrangé. Malgré les obstacles, Subira aura-t-elle le courage de suivre sa passion?
Présenté en première canadienne dans le cadre du Festival International du Film Black de Montréal (FIFBM), Subira, de Ravneet Sippy Chadha, est un film de princesse moderne à la thématique particulièrement intéressante et au résultat particulièrement décevant.
Que dire… À mon avis, la seule chose positive à dire sur Subira est qu’on peut en apprendre sur les coutumes kenyanes (à condition de ne pas les connaître, évidemment). Sinon la personne qui regardera ce film subira un long et pénible moment (pardonnez-moi le jeu de mots poche).
Mariages forcés, droits et libertés diminués pour les femmes et pauvreté… Voici les thématiques que l’on peut observer dans ce long métrage. Pour quelqu’un qui, comme moi, connaît un peu la religion musulmane et les différentes coutumes des pays d’Afrique centrale, on en apprend trop peu sur ce qui s’y passe. Disons qu’on confirme certaines croyances et on valide les grands clichés. Non, les femmes n’ont pas beaucoup de droits. Oui, les hommes décident de tout. Oui, une jeune fille se fera donner en mariage à l’homme qui l’aura choisie… Voilà.
Mais après, on se retrouve dans un schéma classique. La jeune femme se fera donner en mariage et devra s’émanciper afin de trouver l’amour…
Dès le début, on devine ce qui arrivera au cours de ce film. On sait que « baba », le père de Subira, qui est très libéral, va mourir. On sait qu’elle sera offerte en mariage. On sait qu’elle ne sera pas d’accord… Chicane, réconciliation, amour, fin heureuse… On se croirait dans une histoire de princesse imaginée il y a 2 siècles. Cendrillon ou Raiponce, c’est exactement ce qu’on voit dans Subira. La réalisatrice va même jusqu’à dire que les belles-mères veulent du mal à leurs filles. Oui, le cliché va jusque là.
Heureusement, comme le film suit les schémas narratifs habituels du cinéma hollywoodien, on réussit tout de même à ne pas trop s’ennuyer. Mais on n’y trouvera aucun moment de surprise. Et, malheureusement, dès la première seconde, on se retrouve à penser (ou à dire) : « Oh mon dieu! On voit bien qu’il n’y avait pas de budget pour ce film… »
Hé oui. On dirait que Subira a été monté avec un logiciel de montage datant d’il y a 30 ans.
La jeune réalisatrice nous offre tout de même quelques beaux plans. Rien de révolutionnaire, mais bien maîtrisé. Les moments où Subira est avec son père sont probablement les meilleurs moments du film.
Basé sur le court métrage éponyme, qui a remporté neuf prix internationaux, la réalisatrice Ravneet Sippy Chadha propose une version longue (dans les 2 sens du terme) de l’idée imaginée il y a quelques années.
Ce que j’en pense? Le Kenya a certainement mieux à vous offrir. Passez donc votre tour.
Note : 3.5/10
Subira est présenté au FIFBM le 27 septembre 2019.
Visionnez la bande-annonce :
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