
Une autre année se termine, et, donc, il est grand temps de faire sa rétrospective de films. Et 2025 m’a semblé moins impressionnant en termes de cinéma.
C’est peut-être moi qui suis plus difficile, mais il n’y pas beaucoup de films qui sont sortis au cinéma qui m’ont fait un gros wow. Ce qui n’empêche pas d’avoir apprécié pas mal de films cette année. Seulement pour dire qu’avoir organisé ce top 5 a été plus compliqué à faire que les précédentes fois.
J’ai dû pour cela recenser les quelque 100 films de 2025 que j’ai vu cette année. J’ai mis de côté les navets comme Thursday Murder Club, The Electric State et G20 (que des films de plateforme), ainsi que mes déceptions que furent Havoc de Gareth Evans, The Smashing Machine de Josh Safdie et The Running Man d’Edgard Wright, trois films de trois réalisateurs que j’apprécie, mais qui ne sont pas arrivés à me convaincre cette fois. De plus, des films comme No Other Choice de Park Chan-wook ou bien Marty Supreme, de Benny Safdie, aurait pu avoir leur place dans ce top, mais je risque de ne les voir qu’après le Nouvel An.
Mais après moult réflexions, voici ce que je considère comme mes cinq films préférés de l’année. Cependant, ces films ne sont pas mon œuvre préférée de cette année. Après avoir découvert ce top 5, je vous invite par la suite à découvrir mon produit culturel préféré de 2025 dans un texte qui y est dédié.
En 1970, un groupe communiste au Japon détourne un avion de ligne vers Pyongyang, en Corée du Nord. Un mystérieux fixeur appelé« Nobody » dont le nom et les antécédents restent inconnus, imagine une opération secrète sous les ordres de Park Sang-hyeon, directeur de l’agence de renseignement coréenne, dont la mission est de faire atterrir l’avion par tous les moyens. Seo Go-myung, lieutenant de l’armée de l’air, se retrouve au cœur de cette opération sans le savoir.

Cette année, j’ai eu la chance de découvrir que le Cinéma du Forum diffusait de temps en temps du cinéma asiatique. En tant que fan de ce cinéma, ce fut une occasion parfaite, surtout quand ces films ne sont pas massivement distribués au Québec, sauf pour les productions médiatisées comme No Other Choice. J’ai surtout vu des films chinois, comme The Shadow’s Edge avec Jackie Chan, le drame historique Dead to Rights ou bien Legends of the Condor Heroes: The Gallants de Tsui Hark. Néanmoins, mon film asiatique préféré de l’année (certainement avant que je voie No Other Choice) est un film coréen qui est malheureusement passé inaperçu sur Netflix : Good News de Byun Sung-hyun, à qui on doit l’excellent Kingmaker.
Le réalisateur nous offre un autre thriller politique, là aussi inspiré d’une histoire vraie, ici le détournement du Vol Japan Airlines 351 par des partisans japonais communistes en 1970. Et tout comme son précédent film, Byun Sung-hyun critique les procédés politiques, cette fois à travers comment les gouvernements se prennent les pieds en période de crise. Le cinéaste prend cette fois-ci un ton plus satirique, démontrant bien les absurdités que peuvent réaliser les politiciens pour garder la face au détriment de la population. Le film mélange donc différents genres, comme le drame historique, la satire et le film politique, pour retranscrire cette histoire de manipulation et de faux espoir.
Et le fait que Netflix n’ait pas mis le film plus en avant est triste, car il le méritait plus que certains gros projets avec un gros budget et des vedettes hollywoodiennes, mais qui sont d’un vide cinématographique.
Mickey est un individu envoyé coloniser une planète gelée. À chaque fois qu’il meurt, ses souvenirs sont implantés dans un nouveau corps et sa mission reprend. Après être mort à six reprises, Mickey commence à comprendre le but réel de sa mission.

Je suis un grand fan de cinéma coréen. En découvrant ce cinéma, il était donc inévitable que je me penche sur le cinéma de Bong Joon-ho. Que ce soit son premier film, Barking Dogs Never Bite, ses films les plus acclamés, soit Memories of Murder et Parasite, et ses autres longs-métrages sud-coréens, The Host et Mother, le réalisateur nous offre des films au ton unique à la mise en scène majestueuse, le tout en critiquant le système des classes sociales. Un style qu’il ne perd pas même lorsqu’il tourne aux États-Unis. Snowpiercer et Okja sont loin d’être ses meilleurs films, mais ils apportent quelque chose d’intéressant. C’est aussi le cas pour Mickey 17.
Bong Joon-ho continue de parler de luttes des classes, le concept de simple ouvrier qui donne littéralement son corps pour une cause questionnable est un parfait exemple. Mais il se permet aussi de critiquer l’Amérique trumpiste à travers le personnage de Mark Ruffalo, qui est excellent dans son rôle. Tout comme Robert Pattinson, très bon dans toutes ses versions. Le ton du film va peut-être en décontenancer certains, mais il reste dans la mouvance du cinéaste et rend le long-métrage unique face au reste de l’industrie. Il est juste dommage que la Warner ait reporté le film à de nombreuses reprises, compromettant son box-office, et que la fin du film ne soit pas à la hauteur de celle des autres films de Bong Joon-ho.
Mais le réalisateur sud-coréen continue de nous surprendre avec sa première vraie grosse production américaine. Ce n’est probablement pas son meilleur film, mais on en veut des comme ça, des films mineurs.
Deux jumeaux, Elijah et Elias, reviennent dans leur ville natale et essaient de laisser leur passé trouble derrière eux, mais ils découvrent qu’une menace encore plus grande les y attend.

Quand il réalise, en 2013, son premier film Fruitvale Station, le cinéaste Ryan Coogler n’aurait pas pensé avoir la grande notoriété qu’il possède aujourd’hui. Il est loin d’être un grand auteur accompli, mais il a réussi à s’imposer dans l’industrie. S’il a déjà fait ses preuves en réinventant la saga Rocky avec le premier Creed, il sera mis au devant de la scène lorsqu’il sera engagé par Marvel pour réaliser Black Panther. Le gigantesque succès du film, qui a quand même rapporté un milliard $ au box-office mondial, l’intégrera dans la culture populaire, et Coogler sera choyé par le reste d’Hollywood. Il fait d’ailleurs partie de la première équipe de production entièrement américaine à être nommée aux Oscars pour Judah and the Black Messiah, ce qui est pas mal pour quelqu’un ayant défendu la culture afro-américaine dans ses films. Cette renommée lui a permis de faire un marché avec Warner Bros., lui donnant notamment un contrôle créatif total. Le résultat fut Sinners.
Le début du film peut prendre du temps à nous accrocher. Mais lorsqu’il part vraiment, Sinners va à toute vitesse. Mélange de film historique, de film de gangsters, de film musical, de blaxploitation et de film d’horreur, Ryan Coogler propose un film dynamique avec une superbe mise en scène (le célèbre plan-séquence du film est magistral). Il suit la même voie que son collègue Jordan Peele qui, avec des films comme Get Out et Nope, proposait un cinéma de genre de grande ampleur au message social fort. Si la symbolique de Ryan Coogler n’est pas aussi puissante que celle des films de Peele, il propose néanmoins un message intéressant sur comment l’oppression peut mettre à mal une communauté et ses fondements.
Sinners est un projet fou qui a pu exister parce qu’un réalisateur y croyait et a eu la chance de le faire. Après l’avoir vu, on souhaiterait que plus de films contiennent une scène où des vampires dansent et chantent une gigue irlandaise.
Victor Frankenstein, un scientifique aussi brillant qu’égocentrique, donne vie à une créature dans le cadre d’une expérience monstrueuse qui mènera tragiquement le créateur et sa création à leur perte.

Tout comme Bong Joon-ho, j’adore Guillermo del Toro. Crimson Peak est mon film de 2025, Shape of Water, celui de 2017 et j’avais placé Pinocchio dans mon top 5 de 2022. Sans oublier le fait que Le labyrinthe de Pan est un de mes films préférés de tous les temps. Donc là aussi, peut-être que mon objectivité envers ce réalisateur est biaisée, que même si un de ses films n’est objectivement pas incroyable, que je vais quand même l’aimer. Mais l’art reste subjectif, donc je n’ai aucun regret à mettre Frankenstein dans ce top 5.
Le roman de Mary Shelley est la parfaite histoire à adapter pour Guillermo del Toro. Un monstre qui est plus humain, et vice-versa, il a traité ça dans quasi tous ses films. Il arrive néanmoins à rajouter du neuf dans ce récit, notamment en ajoutant un fond de relation père-fils entre Frankenstein et sa créature. Oscar Isaac est d’ailleurs parfait dans le rôle du savant fou, mais est vite éclipsé par son confrère Jacob Elordi, qui a la lourde tâche d’incarner le Monstre. Il devient néanmoins une des meilleures versions du personnage, pas loin de Boris Karloff. Aussi, le film est beau, mais c’est une évidence pour Guillermo del Toro.
Le réalisateur mexicain signe encore une fois un film magistral, même si ce n’est pas le meilleur d’une filmographie presque parfaite. On hâte de voir ce qu’il va faire avec le Fantôme de l’Opéra, même si on demande tous Les Montagnes hallucinées.
Bob est un ancien révolutionnaire, plongé dans une paranoïa, survivant en marge du système avec sa fille Willa, pleine de fougue et d’autonomie. Lorsqu’une figure du passé vient bouleverser cette vie, Bob doit prendre les choses en main pour protéger sa famille.

Paul Thomas Anderson est un cinéaste au succès et au talent totalement mérité, admiré par un très grand nombre de cinéphiles. Moi, je n’y fais pas vraiment partie. Je n’ai aucune haine contre lui, c’est juste que je n’ai pas vraiment pris le temps de m’y attarder. J’ai bien vu The Master et There Will Be Blood, que j’ai tous les deux beaucoup aimé, mais je n’ai pas regardé le reste de sa filmographie. J’ai surtout le sentiment que comme c’est un grand cinéaste, j’ai peur de ne pas m’accrocher à ses films, et donc d’être à l’écart des autres cinéphiles. Cependant, One Battle After Another me donne le courage de m’y lancer.
Le film de Paul Thomas Anderson fait 2h40, mais on n’a jamais le sentiment qu’il soit trop long. Le réalisateur mise notamment sur un récit, adapté du roman Vineland de Thomas Pynchon, et une mise en scène haletante. Anderson nous entraîne dans une course contre la montre sans concession portée par une super distribution avec Leonardo DiCaprio et Benicio del Toro qui forme un super duo, un Sean Penn qui donne sa meilleure performance depuis un bon moment et par Chase Infiniti, qui porte une bonne partie du film sur ses épaules et qui va très certainement percer par la suite. Tout ça en n’oubliant pas de faire un commentaire sur l’Amérique actuelle.
En bref, dans une année où la grande majorité des blockbusters américains ont semblé bien plat, c’est Paul Thomas Anderson qui a fini par nous offrir le meilleur film à gros budget de l’année.
KPop Demon Hunters : Succomber à la hype. En même temps, ce film contient pas mal tout ce que j’aime. (Et j’écoute Golden dans ma voiture).
Eternity : C’est certes une comédie romantique sur un triangle amoureux, mais c’est une bonne comédie romantique avec un triangle amoureux… Et sur la vie après la mort.
Superman : James Gunn propose une nouvelle version du personnage qui, malgré ses 87 ans, arrive à se renouveler et à suivre son époque pour marquer le public.
Hamnet : Jessie Buckley, Paul Mescal et Chloé Zhao ont réussi à me bouleverser, alors que c’est difficile pour moi. Pas un Oscar bait.
Left-Handed Girl : Je n’attendais rien de ce film, mais cette petite fille à Taipei et sa famille m’ont totalement charmé.
– Project Hail Mary de Phil Lord et Christopher Miller
– The Odyssey de Christopher Nolan
– Dune : Messiah de Denis Villeneuve
– Werwulf de Robert Eggers
– Disclosure Day de Steven Spielberg
– Nope de Na Hong-jin
– Wildwood de Travis Knight
– Supergirl de Craig Gillepsie
– Avengers : Doomsday de Joe et Anthony Russo
– Coyote vs Acme de Dave Green
© 2023 Le petit septième