« Tu veux savoir pourquoi seulement certains d’entre eux reviennent? Ce sont ceux qui ont encore des comptes à régler. »
Suite à une catastrophe militaire en Tasmanie, qui a causé la mort instantanée de plus de 50 000 d’habitants, Ava Newman (Daisy Ridley) décide de participer à l’effort d’extraction et identification des corps dans l’espoir de retrouver son mari Mitch (Matt Whelan). Elle s’accroche à la rumeur comme quoi certains des morts reviennent à la vie. Malheureusement pour elle, les directives sont claires: Si l’un des morts revient, il sera abattu immédiatement. Décidant de se rendre à l’hôtel où la retraite de son mari avait lieu avant les militaires, Ava devra parcourir plus de 30 km, dans ce pays ravagé.
Un film de zombie qui n’en est pas un
L’Australie commence à se bâtir une solide réputation dans l’horreur. Zak Hilditch est un habitué du genre, avec These final hours (2013) et 1922 (2017). Son nouveau film We bury the dead, qu’il a écrit et réalisé, reste dans la lignée d’une histoire d’horreur atmosphérique, davantage axé sur la montée de la tension que sur le « jumpscare ». Le réalisateur prend son temps avec l’histoire, montrant une bonne maîtrise de son sujet et de ses personnages.
Ce qui rend ce film de zombie différent des autres, c’est dans la manière de traiter ses monstres. Jamais ils ne sont appelés « zombi » et s’ils en ont l’apparence, leurs agissements détonnent de ce qu’on est habitué à voir avec ce genre de créature.
Ava Newman (Daisy Ridley)
Leur présence est lugubre et mystérieuse. Ils possèdent tous un tic qui leur fait grincer les dents et apporte un leitmotiv sonore angoissant au film. Leur traitement ressemble davantage à ceux de fantômes que de zombies, ce qui aide à l’ambiance de désolation que dépeint le film.
Apprendre à faire son deuil
Dans le récit, chaque personnage que l’on rencontre est tourmenté par une forme de deuil. Le deuil d’une famille, d’un amour ou d’un futur qui ne sera jamais. Chacun est venu sur cette île désolée dans l’espoir de pouvoir reprendre un semblant de contrôle sur leur destinée.
Lorsqu’Ava doit entrer dans les maisons des habitants, avec les équipes d’extraction et d’identification, nous voyons des brides de la vie des défunts. Un repas abandonné, une personne qui prenait sa douche ou une famille jouant dans le jardin, une atmosphère mélancolique s’installe alors, devant ces milliers de vies interrompues.
Le réalisateur utilise judicieusement des plans rapprochés sur ses acteurs, pour que l’on puisse bien saisir les émotions qui les habitent et tantôt des plans paysages très larges pour montrer l’isolation et l’insignifiance de ses personnages, au cœur de ces vastes étendues de destruction.
Prenez garde à la bande-annonce
Ava a des remords face à son conjoint. On devine que leur relation n’était pas parfaite et elle est prête à risquer sa vie pour arranger la situation. Ce récit nous montre des personnages imparfaits qui essayent de passer à travers une épreuve horrible, causée par un événement catastrophique.
C’est une histoire qui prend son temps pour définir ses personnages et établir son ambiance. La bande-annonce officielle semble présenter un film avec beaucoup plus d’actions que ce qu’il offre. Ses moments de suspenses, d’actions et de tensions sont bien gérés et ce n’est en rien un film ennuyeux. Mais ne vous attendez pas à un film de zombie classique avec des scènes de poursuite chaque 20 minutes.
